Violences de Tataouine: BCE récuse la thèse de la mort accidentelle
Le président de Nida Tounès a récusé totalement la thèse de la mort accidentelle avancée par le ministère de l’Intérieur, selon lequel le militant du mouvement décédé la veille dans des violences à Tataouine aurait succombé à une crise cardiaque.
«e ne pense pas un seul instant que le rapport d’autopsie ait pu réellement être rendu public alors qu’il n’avait pas été encore communiqué à la seule autorité compétente en la matière, en l’occurrence le juge d’instruction», a déclaré M. Béji Caïd Essebsi lors de sa conférence de presse de ce vendredi, à Tunis. « Il s’agit bien d’un assassinat politique, le premier depuis la révolution. Nous n’avons pas de doute là-dessus », a-t-il ajouté, évoquant explicitement la responsabilité des islamistes.
Le Secrétaire général du parti, M. Taïeb Baccouche, a abondé dans le même sens, assurant que le parti détient un certain nombre de pièces à charge et de témoignages corroborant, selon ses dires, la thèse du meurtre.
La dépouille de la victime qui avait subi une première autopsie dans un CHU de Sfax aurait été transférée au service médico-légal de l’hôpital Charles Nicolle, à Tunis, où une deuxième autopsie doit être pratiquée sur le corps.
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Ce qui s’est passé n’est pas rien : il y a eu mort d’homme. Des hommes meurent tous les jours pour différentes causes (bonnes et moins bonnes) …mais quand un homme meurt, lors d’une bataille rangée, à cause d’un parti politique, je m’attends à ce que tous, le parti politique en question, les assaillants, le ministère de l’intérieur, fassent un sérieux (et rapide) examen de conscience avant de s’adresser au public. Cela aurait pu nous éviter d’entendre les déclarations, aussi regrettables qu’inutiles les unes comme les autres : celles du porte-parole du ministère de l’intérieur et celles de Monsieur Caïd Essebsi. Tous les deux ont raté une occasion de se taire. Le premier pour des raisons évidents car l’homme est mort dans les circonstances que l’on sait, et le deuxième car les ‘militants’ de son parti, armée Molotov et compagnie, étaient partie prenante dans la bataille rangée. Je pense au vieux adage tunisiens qui recommande que l’on tourne sa la langue sept (encore le sept!) avant de parler et de plus en plus je trouve qu’il doit être érigé en loi dans notre pays…pour que beaucoup de gens aient un bref temps de réflexion avant de jeter de l’huile sur le feu ou de débiter des stupidités.
La crise cardiaque de Tataouine exige, en l'occurrence, l'établissement des faits qui l'ont provoquée. Personne ne peut honnêtement nier les violences qui ont été exercées sur la victime avant de se muer en martyr de la Révolution. C'est un assassinat politiqu, perpétré par ceux qui "s'auctroient, en véritables usurpateurs, le titre de protecteurs de la Révolution".Il serait souhaitable que le Président de la République soit bien décidés à appliquer ce qu'il a courageusement dit à ce propos dans sa conférence de presse télévisée le soir du 19 octobre 2012. La liberté n'est liberté que si elle reconnaît ses limites.Sur terre , l'absolu n'existe pas.