Mettons nous tous au travail productif et nous dégripperons notre économie
Le moteur de la Tunisie est grippé. Visiblement une vidange n’a pas suffi mais on manque d'un vrai mécanicien pour savoir si une maintenance légère fait l’affaire ou s’il faut remplacer le moteur !
Oui, la Tunisie doit produire plus qu’elle ne consomme et mieux répartir ses richesses, lesquelles doivent être créées ! Mais comment faire ? Comment faire plus ? Comment faire mieux ? Comment faire plus vite ?
Nos difficultés augmenteraient-elles plus vite que nos capacités à les résoudre, à l’image de nos dépenses qui augmenteraient plus vite que nos recettes ?
On avait cru, un moment qu’on manquait de carburant et que si on avait plus d’argent tout irait mieux. On a exigé 125 milliards de $ en 2011 et on n’a pas arrêté d’encourager les investisseurs depuis ! ça n’a visiblement pas suffi ! Comme s’il fallait nous rappeler que notre crédibilité passait d’abord par notre travail productif que par nos promesses ! Il nous faut définitivement investir nous-mêmes (à commencer par l’Etat) et une fois la rentabilité établie, les investisseurs suivront.
On avait cru, un moment qu’on manquait de lubrifiant, certains ont scandé "pas de développement sans sécurité", histoire de justifier leur réserve, d’autres ont rétorqué : "pas de sécurité sans développement" histoire de rappeler les ressorts de la révolution et l’Etat doit évidemment assurer les deux et dans les meilleurs délais et ne pas différer les priorités économiques et sociales des citoyens tout en privilégiant celles de la classe politique.
Bien entendu, les grands universitaires et économistes du monde conseillent à l’Etat de ne pas trop intervenir dans l’économie et de laisser le business aux hommes d’affaires. Devons-nous les écouter alors que l’investisseur tunisien est prudent et que l’investisseur étranger a de quoi gagner plus ailleurs ! Sans investissement fort de l’Etat et sans un Etat fort, la machine continuera à mal tourner et l’économie mettra du temps à décoller. Le moment est venu pour renforcer l’Etat et lancer des partenariats public-privé où l’Etat est leader et non suiveur.
L’Etat étant clairement le moteur de la Tunisie, ses institutions doivent être pour certaines maintenues (entretenues, réparées ou remplacées) et pour toutes renforcées. C’est une administration efficace (qui produit plus, mieux, plus vite et moins cher l’ensemble des services publics attendus) qui consommera moins de budget de fonctionnement et laissera davantage de budget pour l’investissement, lequel est nécessaire au développement, pour l’alimentation des recettes fiscales, lesquelles sont nécessaires pour l’amélioration continue de la fonction publique et une redistribution plus juste des richesses.
L’efficacité opérationnelle de l’administration doit devenir une priorité dans les faits plus que dans les discours. Tout Dinar dépensé par l’Etat dans le fonctionnement de l’administration manquera au développement et nous avons vite besoin d’un Etat qui construit la solution et qui cesse rapidement d’être partie intégrante du problème.
Deux ans après la révolution, nous ne savons toujours pas à quoi ressemblera la Tunisie en 2015 (certains auraient des incertitudes sur 2013) alors que la vision de nos pays amis à l’horizon 2020 pour les uns et 2030 pour les autres sont déjà publiées sur internet ! La planification stratégique serait-elle devenue une priorité secondaire ? Comment pouvons-nous continuer à croire que nous rassurons bien les investisseurs si nous ne disons pas ce que nous faisons et que nous ne faisons pas ce que nous disons en toute transparence ?
Deux ans après la révolution, nous avons injecté des sommes significatives dans des projets de développement sans avoir une mesure des retours sur investissements ou unecommunication qui nous encouragerait à continuer :
• à créer de la valeur si la productivité et la rentabilité des projets engagés sont confirmées,
• à faire du social auprès des entrepreneurs si les résultats ne sont pas mesurables !
Il est urgent de communiquer sur les projets de développement rentables engagés par l’Etat en 2011 et 2012 et mettre en valeur la richesse créée, comme il est urgent d’annoncer les projets de développement de l’Etat pour 2013-2015 pour donner de la visibilité et du champ aux entrepreneurs.
Ceci nécessite une véritable transformation de notre planification et de nos développements national, régional et local, avec adoption de la culture de gestion et de suivi des projets et de la culture de rentabilité des investissements, la mise en place d’une organisation permettant une planification participative avec synchronisation rapide et efficace entre les niveaux local, régional et national grâce à des référentiels et outils partagés, que nous tardons malheureusement à mettre à la disposition des équipes opérationnelles !
Le vrai carburant de la Tunisie est indiscutablement le travail d’une dizaine de millions de citoyens et si la machine Tunisie est grippée, c’est que son carburant n’est pas suffisamment raffiné ! Ce propos n’enlève rien à la qualité de nos ressources humaines et se veut encourageant pour ceux qui travaillent efficacement et qui produisent comme pour ceux parmi-nous qui ont des possibilités d’amélioration. Notre crise de productivité et de compétitivité n’est pas un leurre ! Les carburants chinois, turcs… suisses sont objectivement mieux raffinés, pour le même effort fourni ils produisent davantage de valeur.
Nous pensons tous travailler beaucoup et nous confondons souvent activité et résultat. Si chacun de nous éliminait de ses activités celles qui ne sont pas productives (ne contribuant pas directement au résultat pour lequel nous sommes payés), nous aurions l’impression de travailler moins, nous travaillerions beaucoup mieux, nous produirions bien plus individuellement et collectivement et nous mériterions davantage les augmentations de salaires etprimes que nous sommes tentés de réclamer. Il est urgent d’aider chacun à mieux apprécier sa valeur ajoutée pour mieux calibrer ses prétentions.
Remettons au centre de nos préoccupations le travail et redonnons à la valeur TRAVAIL le sens qu’elle a pour nos partenaires et concurrents, chacun pour ce qui le concerne individuellement, chaque responsable pour ce qui concerne son équipe, chaque patron pour ce qui concerne son entreprise, chaque directeur pour ce qui concerne son administration, chaque chef de projet pour ce qui concerne son projet, chaque politique pour ce qui concerne son parti et son programme, chaque élu pour ce qui concerne son mandat…ni plus ni moins, et tout ira mieux pour nous tous.
Faisons chacun notre examen de conscience et voyons si nous sommes en mesure de refuser
• une activité non productive pour notre travail (l’exemple de certaines réunions inutiles ou certains séminaires/voyages ayant peu d’impact sur nos priorités…) pour nous focaliser sur l’essentiel de notre mission et réussir la production des priorités !
• une rémunération supérieure aurésultat produit (effort fourni, travail mal/non effectué) !!
• une mission pour laquelle on n’a pas les compétences requises !!!
• de faire ou de tolérer un mal parce que les autres en font autant !!!
Que nous soyons laïques ou islamistes, de droite ou de gauche, de la côte ou de l’intérieur du pays, homme ou femme, diplômé ou peu qualifié, riche ou pauvre, notre salut passe par notre travail.
Notre révolution n’a pas uniquement voulu qu’on donne du travail à ceux qui n’en ont pas, il s’agit également pour ceux qui ont un travail de travailler mieux, travailler plus, travailler plus vite et permettre à son organisation d’être productive et compétitive, de faire de la croissance profitable, de créer de la richesse et de permettre sa redistribution de façon équitable et de ce fait le développement de la nation.
Notre développement ne passe pas uniquement par la création de nouvelles sociétés ou le montage de nouveaux projets, il passe également par le développement des sociétés existantes et l’appui et le renfort des projets qui ont déjà réussi et dont on peut élargir l’impact.
Si on discutait avec nos champions de l’industrie et des services sur comment accroître leur production et pour ceux qui exportent leurs exportations de 30%, nous aurions probablement un nouvel axe de notre stratégie de développement qui serait moins risqué et plus rentable pour la nation.
En conclusion, mettons-nous tous au travail productif, créons plus de valeur dans l’absolu et relativement plus de valeur que nous n’en consommons et nos déficits en seront réduits et la croissance sera de retour.
Mettons du cœur dans notre travail et Dieu y rajoutera sa baraka incha Allah.
Mounir Beltaifa
Citoyen dévoué
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je suis content qu'il y ait une personne qui a mis, à mon avis, le doigt sur le mal de notre pays. nous somme des fainéants dans l'absolu. à l'exception des tunisiens qui travaillent leurs projets et veillent à l'améliorer et le fructifier je ne vois pas de tunisien qui travaille. cette situation s'applique pour tout citoyen dans le privé (si son patron n'est pas derrière) et n'en parlons pas dans le publique. de plus les jeunes qui sont dans la possibilité de travailler ne font rein pour travailler. ils demandent à être servis étant assis sur un banc et demandent du travail. de ma part, et je l'ai dit à toute personne accusant l'état de non travail que: l'état est dans l'obligation de fournir tous les moyens de former, d'enseigner et de former mais pas d'embaucher dans un lieu de travail. le grand défaut de ce gouvernement à mon avis c'est qu'il par peur ou par maladresse a embauché 30000 jeune diplômés pour rein faire car l'administration souffre de surplus de personnel. ce personnel qui boit du café, fume des cigarettes et ne cherche même pas à fournir un effort pour travailler. quel peuple qui ne cherche pas à manger de ce qu'il produit et à s'habiller de ce qu'il produit et ..... alors essayons et nous devons nous convaincre que notre effort se résume en notre travail. pas de travail pas d'évolution et pas de prospérité
ça semble sincère comme appel de la part de l'auteur et ce n'est pas pour montrer de la négativité dans ma réaction que je vous dit qu'il plus que ça pour secouer la conscience des tunisiens. Je crois que les 55 ans de dictature nous avaient plus habitué à marcher plutôt au bâton qu'à la carotte. Ce langage finement entrelacé entre différents domaine mais liés mécaniquement que je comprends très bien puisque je suis moi même ingénieur en Mécanique est beaucoup plus dirigé vers la classe moyenne qui le comprend plus ou moins que vers les autres catégories e citoyens. Après tout essayons quand même si Mounir! OK "fal natawakkal 3ala Allah".