Militant inlassable jusqu’au dernier soupir, Hassib Ben Ammar qui vient de s’éteindre à 84 ans, le 15 décembre 2008, appartient à cette génération de patriotes tunisiens qui se sont entièrement dévoués aux nobles causes de la Nation. Toute sa vie durant, en simple militant de base ou en Ministre ou dirigeant politique et associatif, avec sa sœur feue Radhia Haddad, et ses camarades, « Si Hassib » a été de tous les combats pour l’Indépendance, la République, la Constitution, la Démocratie, les Droits de l’Homme, les Libertés, le Progrès, le Changement, la Tunisie Nouvelle. Sa disparition, profondément ressentie, a fait affluer des centaines de Tunisiens, toutes générations confondues, pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure. Dans l’émotion, le recueillement et la reconnaissance.
Le deuil est profondément partagé. Dans un message adressé à la famille du disparu, le Président Zine El Abidine Ben Ali a exprimé « ses vives condoléances et sa sincère compassion en cette douloureuse circonstance, priant le Tout puissant d'accueillir le défunt dans son Infinie Miséricorde et d'accorder à ses proches patience et réconfort. » Les témoignages de sympathie affluent de toute part. Ses compagnons de lutte, ceux de la première heure, comme ceux des générations successives demeurent inconsolables et ne trouvent suffisamment de mots pour exprimer leur affliction.
Première réaction reçue, celle de Boubacar Seghaier, qui avait été à ses côtés au sein des rédactions de « Démocratie » et « Errai » et qui dirige aujourd’hui les hebdomadaires « Al Moulahedh » et « L’Observateur ».
"Le parcours du défunt a été marqué, plusieurs décennies durant, par d'éminentes contributions dans les secteurs politique et médiatique et au sein des organisations de la société civile, notamment celles opérant dans le domaine des Droits de l'Homme. Hassib Ben Ammar a été honoré par le Président Zine El Abidine Ben Ali qui l'avait décoré des insignes de l'Ordre du 7 Novembre. Le regretté a également obtenu, en 1993, le prix des Nations Unies pour les droits de L'Homme.
Le défunt était à fois un Homme politique, un militant des Droits de l'Homme et un homme de grande culture, un Honnête homme au sens où on l'entendait au XVIIème siècle. C'est avec lui que j'ai fait mes premiers pas dans le journalisme. Je conserve de lui le souvenir d'un homme affable, attachant, toujours disponible, modeste. Il était pour moi et mes collègues d'El Raï plus qu'un patron, un grand frère doublé d'un éducateur, un grand militant qui aimait par dessus tout sa chère tunisie. Je mesure, aujourd'hui, la grande chance que j'ai eue d'avoir travaillé à ses côtés.
Les mots me manquent pour exprimer la douleur que j'ai ressentie à l'annonce de son décès. J'avais avec si Hassib des liens très forts. Avec sa disparition, je perds un maître à penser auquel je serai redevable de toutes ces valeurs qu'il m'avait inculquées: la rigueur, le respect de l'Autre, le sens de l'amitié et surtout l'amour de la patrie ce dont je lui serai reconnaissant toute ma vie.
Que Dieu le Tout - Puissant lui accorde Son Infinie Miséricorde et l'accueille dans Son Eternel Paradis."
Boubaker Sghaïer