Lettre ouverte à un jeune Arabe
J’espère que tes conditions difficiles et tes préoccupations nombreuses te permettront de trouver un peu de temps pour lire les quelques réflexions qui suivent, dont je voudrais te faire part. Celles-ci me sont inspirées par la situation de notre monde arabe dans un monde globalisé, dominé par l’égoïsme, la recherche du gain facile, l’intérêt personnel et la tendance vers le repli sur soi et le rejet de l’autre, aux dépens des valeurs d’humanisme, de solidarité et de respect de la différence, seules à même de garantir l’équilibre de l’individu et par suite, la paix en société.
Ce que j’admire en toi, c’est ta capacité impressionnante à collecter et à stocker des quantités considérables de données et d’informations, dès lors qu’elles rentrent dans le champ de tes intérêts.
En effet, supposons, par exemple, que je te demande quelles sont les dernières nouveautés dans le domaine du sport, et je ne te reproche guère de t’intéresser au sport, même si j’aurai voulu qu’en plus de l’intérêt que tu lui accordes en tant que loisir, tu le pratiques d’une manière régulière, conformément à l’adage que tu connais sans doute et qui dit qu’un esprit sain s’épanouit davantage dans un corps sain . Si donc je te posais cette question, tu m’aurais répondu, sans nulle doute, avec une exhaustivité étonnante, en me fournissant les menus détails ayant caractérisé les différentes compétitions sportives et particulièrement celles afférentes au football, qui jouit d’un intérêt particulier chez toi. Tu m’aurais indiqué en particulier que le but marqué dans le matche de l’équipe A contre l’équipe B l’a été par le joueur X, à l’instant t et ce, même si ce matche avait lieu à des milliers de kilomètres de ton lieu de présence et sans qu’il ait été transmis par les chaines de télévision qu’on a l’habitude de regarder ! Et les exemples similaires sont nombreux, ceux qui prouvent à quel point tu maitrises les informations les plus pointues dans ce domaine en particulier, qui jouit d’une importance capitale parmi tes centres d’intérêt.
Et, si je te demandais de m’instruire quant aux dernières nouveautés dans le domaine de la musique et de la chanson, tu m’aurais là encore épaté par l’étendu de ta culture dans ce domaine, même si tes goûts peuvent être différents des miens pour des raisons sans doute d’appartenance à des générations différentes. Je sais comme toi que la musique est un excellent moyen de distraction et de détente, mais je reste néanmoins ébahit en t’écoutant me décrire, avec les menus détails, la coiffure de la chanteuse Y et les péripéties de divorce du chanteurs Z, pour la énième fois. Cependant mon étonnement n’est pas dû à l’intérêt que je porte à ce type d’informations, et je m’excuse des contrariétés que pourrait te causer ma franchise, mais plutôt à mon émerveillement devant ta capacité à mémoriser toutes ces informations et les maitriser !
Je me dis alors : « avec une jeunesse pareille, a-t-on encore besoin d’importer des ordinateurs fabriqués par autrui, à des coûts élevés ? Et n’a-t-on pas le droit d’être fier de cette jeunesse que nous envient les autres, comme périodiquement rapporté par certains de nos médias, »
Malheureusement, combien devient grande ma déception lorsque je te vois troublé et muet quand je te demande de me citer un seul nom d’un savant, un écrivain ou un penseur arabe de n’importe quelle époque à laquelle tu t’intéresses. Mais, combien également devient grande ma joie lorsque soudain tu me cites un nom dont je n’avais jamais entendu parler et je me dis en mon for intérieur : « Dieu merci, puisqu’enfin nous apprenons de nos enfants ».
Néanmoins ma déception ne tarde pas à réapparaitre de nouveau, en comprenant de ta réponse à ma question de savoir la spécialité du penseur auquel tu faisait allusion, qu’il s’agissait en fait d’un joueur d’origine arabe qui vient d’être recruté par un grand club européen de football !
J’ai alors voulu t’instruire quant à la grandeur passée de la civilisation à laquelle tu appartiens en t’apprenant, à titre d’exemple, que le premier observatoire d’astronomie au monde a été conçu et construit à Bagdad, du temps du calife EL Maamoun, qui peut être considéré comme étant l’un des chefs les plus éclairés qu’a connus le monde arabo-musulman, et ce, huit siècles avant qu’un observatoire analogue soit construit en occident, par le célèbre savant italien Galilée. Je t’ai également indiqué que de nombreuses théories dans des disciplines comme la physique, les mathématiques, les sciences humaines et naturelles et j’en passe, ont vu le jour dans le monde arabo- musulman, durant ses siècles de lumière, et que pendant longtemps, il était difficile à un savant d’obtenir un poste d’enseignant dans une grande université occidentale sans qu’il maitrise la langue arabe !
Et, lorsque tu me demandes quelles sont les raison de la décadence de notre civilisation et les causes de la souffrance que vivent de larges parties de notre monde arabo musulman, de la Palestine combattante, à Bagdad l’Arabe, je te réponds que celles-ci sont nombreuses et variées. Les plus importantes, à mes yeux, sont cependant au nombre de deux. Il y a d’abord la marginalisation du savoir et de ses hommes, et il y a ensuite la déperdition des valeurs qui fondent notre civilisation comme la sagesse, la tolérance, la modération et l’acceptation de la diversité des opinions, car, comme te l’apprendront les leçons de la vie, la vérité dans le monde social est loin d’être unique et le jour où tu auras admis la relativité de la vérité, tu auras accompli des pas considérables vers la sagesse.
Enfin, je m’excuse de t’avoir peut être dérangé par mon présent message et sache que tout ce que je voulais te conseiller, c’est que, tout en continuant à t’intéresser à tes loisirs préférés, tu essaie de trouver un peu de temps pour t’intéresser, au moins un peu, au savoir et aux produits de l’esprit. C’est en effet l’esprit qui te distingue des autres animaux et c’est le savoir qui permettra de te procurer, ainsi qu’aux tiens, un avenir meilleur dans ce monde plein de défis que nous vivons.
Au plaisir de te rencontrer un jour dans une université arabe, à l’occasion de son classement parmi les cent meilleures universités du monde !
Ahmed Friaâ
(*) Tribune parue dans le quotidien Assabah du vendredi 9 janvier 2009
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le vrai problème tout ce que vous venez de l'annoncer, avec un très beau style, est vrai et véridique, mais à mon avis tous les maux de nos sociétés proviennent essentiellement de deux réalités : la première est que l'élite tunisienne est loin de la masse. chacune est dans un monde. Il n'y a presque aucun lien d'association intellectuelle. Le problème réside principalement chez l'élite francophile et non francophone, qui est la responsable de la destruction de toute une culture arabe qui a marqué toute l'histoire de la Tunisie. Ces francophiles regarde la culture arabe d'une manière basse et hautaine. Ce qui est sûr ces gens sont dans leur majorité ne veut pas parler en arabe car pour eux c'est une langue qui ne marche pas avec leur mentalité et puis cette langue selon eux freine la modernisation du pays. La deuxiéme réalité réside dans le fait que la Tunisie ne pourrait avancer scientifiquement qu'en utilisant sa prpre langue, l'arabe, tout en maîtrisant d'autres langues, d'où la nécessité d'une vraie arabisation de l'enseignement en Tunisie. Tous les pays industriels ont avancé dans le développement scientifique que par l'utilisation de leurs propres langues. quels sont les savants tunisiens francophiles qui ont marqué l'histoire de la Tunisie? Ces gens domine les administrations et sont devenus des lobbies qui stoppent la carrière de tous les autres tunisiens qui ont étudié en dehors des écoles françaises. Tout en vous signalant que vous êtes l'un des rares scientifiques tunisiens qui ont marqué l'histoire de la Tunisie parce que vous êtes un vrai patriote non francophile Dr.Ing.Nourédine Ben Mansour
Monsieur le Ministre, Il n'y acertainement pas un jeune tunisien qui ne souscrit pas a ces idées nobles que vous exposez si bien dans cette tribune. L'interrogation que vous vous posez a propos des préoccuppations de notre jeunesse est juste mais incomplete. En effet et vous etes bien placé pour le savoir les jeunes sont a l'image de ce que nous en avons fait lors de leur scolarité et si on leur enseigne par exemple que c'est Copernik qui a decouvert que la terre est ronde et qu'elle tourne autour du soleil comment pourrait-il savoir que ce fut sous le regne du Kalife Almaamoun qu il y avait un observatoire astronomique? Mais malgré l'importance de ce que vous dites il y a lieu d'etre fier de notre jeunesse :regardez ce qui se passe en France où les jeunes de la deuxiéme et troisieme géneration commencent à s'imposer dans divers domaines sans perdre leur identité dans un environnement qui a broyé multitudes de cultutures. Il faut se mefier des etudes elaborés en Occident comme celle du PNUD où l'on affirme qu'il y a mois de traductions dans les pays arabes qu'en Espagne en ignorant un fait tres important : dans le monde arabe la plupart des population parlent une deuxiéme langue :l'anglais ou le français. Je vous propose de parrainer la vulgarisation du Savoir Arabe dans des livres destinés aux enfants tunisiens et dans les deux langues;un projet qui devrait bien interesser une maison d'edition.
Et pourtant, il y a des compétences dans la masse qui ne demandent qu'à être exploitées. Francophone ou non, tous parlent le même "langage Internet". Numériquement votre, Chemseddine BEN JEMAA ;)
M H JAAFAR 52 ans. Ne pensez vous pas, cher Monsieur, que lorsqu'on critique les jeunes de la sorte constitue une manière de s'auto-flageller et d'avouer son échec. Nos chers chérubins ne peuvent pas être tenus entièrement responsables pour le niveau de leurs connaissances. En effet, ce ne sont pas eux qui programment et mettent en œuvre les politiques qui déterminent leur avenir. La vie m'a appris de ne jamais donner de leçon à quiconque mais de me remettre toujours en question.
Cher monsieur Jaafar, je n'ai pas compris la même chose que vous. je n'ai pas vu dans ce texte la moindre indication qui laisse penser qu'il s'agit d'une quelconque leçon donnée par l'auteur à quiconque, ni la moindre allusion à un dérobage devant des hypothétiques responsabilité. J'ai compris, comme beaucoup de lecteurs sans doute, qu'il s'agit plutôt de conseiller à certains de nos jeunes- il ne vous a pas échappé l'utilisation du singulier dans le texte- qui ne s'interessent exclusivement qu'au football et à la chanson d'accorder un peu de temps à leur culture et au savoir en général. Je pense qu'un tel conseil ne peut être que bénéfique dans un monde où effectivement la puissance et le progrés riment de plus en plus avec maîtrise du savoir. Je trouve cette contribution fortement intéressante.
je pense effectivement que cet article est loine d'être un reproche pour nous les jeunes. moi je cotoie tous les jours des jeunes et moins jeunes de milieus différents,et il m'est possible,hélas, de constater que ce que dit Monsieur Friaâ est complètement véridique. personellement,quand j'étais plus jeune, j'ai baigné dasn un environement ouvert sur les deux cultures,arabe et occidentale. j'ai écouter du Abd Al Wahab,du Marcel Khalifa..mais j'ai écouté aussi Jaques Brel et Léo Ferré..tout ça m'a permise d'être éclectique dans mes goûts.. Malheureusement, ceci n'est pas le cas de nombreux de mes amis,qui eux, ne sont pas très imprégnés par notre culture, il sont plus "franchophiles",ils croient que parler Arabe est un signe d'inferiorité, que apprendre las chansons arabes(qui en valent la peine biensur, car de nos jours, elles sont de plus en plus vides de sens)et que être au courant de ce qui se passe un peu partout dans le monde Arabe est un perte de temps! tout ceci est vraiment malheurex, car si on se fie à l'histoire et aux historiens, et comprendra que les Arabes ont été des précurseurs dans beaucoup de domaines..et la je dois dire que la faute est partagée entre nous, les jeunes, qui refusons de nous ouvrir et de onner sa chance à notre culture, et les parents qui n'ont pas sû ancrer en nous ce sentiment d'appartenance au monde Arabe..et c'est sur ce plan là qu'il faut faire plus d'efforts à mon avis!
Échange intéressant auquel je participe à 3 titres: 1) 2 fils, scolarité éducation nationale (années 70-80), chercheurs et profs univ., fonctionnent sur 5 à 6 langues. Constat : le niveau actuel des étudiants est très inférieur à celui de leur génération: pas ou peu d'intérêt pour la culture, l'histoire, la lecture, internet servant surtout à copier-coller, etc. 2) éditrice de livres sur l'histoire/société de Tunisie. Constat : env. 200 lecteurs qui "achètent" et qui ne peut poursuivre ses publications qu'avec les acquisitions du ministère, les rares libraires ne s'intéressant que très peu aux éd. tunisiennes, rares possibilités d'être représentées dans des manifestations culturelles locales ou étrangères. 3) ayant participé durant toute sa carrière à la "culture nationale". Constat : tout ce qui a rapport à ce domaine est considéré comme étant exercé par des "artistes assistés" hors tout profit matériel, cad négligeable pour une génération dirigée vers le "business" et la pseudo-consommation. Une tendance mondiale, à vrai dire, à laquelle on pourrait remédier en valorisant le patrimoine, en éveillant (en réveillant) la curiosité vers les arts, les techniques, les sciences, l'histoire du passé et la "découverte" de son pays, etc. chez les enfants (et les adultes.) - Rajoutons aussi, ayant connu et "admiré" l'ancienne génération des intellectuels tunisiens, de grandeS cultureS, parfaitement à l'aise tant dans la leur que dans les cultures et connaissances universelles. MIka ben Miled.
Voilà un message qu'il faut graver dans la mémoire de chaque arabe, jeune et moins jeune.Message qui mérite sa place dans le livre d'or de chaque institution scolaire,professionnelle,et autres. Ne rougissons pas, et faisons face à la triste vérité.Seul le courage paie,seule la vérité est salutaire, seule l'identification du mal compte;pour (re)bondir. Hélas,nous sommes à des "années-lumières"de la science,de la technologie,et que sais-je...Et ce n'est pas,en tout cas,avec la langue arabe que nous pouvons rattraper notre retard.Malheureusement !
Dans le monde entiers les pays qui ont avancé et qui avancent sont ceux qui utilisent leurs propres langues. Il est sûr que les coréens et les japonais utilisent leurs langues même dans les domaines scientifiques et il suffit de jeter un coup d'œil sur leurs publications universitaires de recherche et vous allez constater cette réalité. Utiliser la langue arabe ne pas signifier abandonner les autres langues mais au contraire la maitrise de ces langues est un enrichissement.Faisant un petit calcul: quelles sont les recherches des universités tunisiennes qui ont trouvé une application industrielle? Et ce malgré qu'elles sont écrites en français. On ne peut penser correctement qu'avec sa propre langue. La valeur d'une université se mesure par le nombre de ses recherches appliquées. Quels sont les savants tunisiens,dans les sciences exactes, qui ont contribué à l'avance de l'industrie tunisienne? la modernisation du pays se fait en s'attachant aux divers principes du pays tout en ayant un esprit ouvert aux autres.Pourquoi les français défendent-ils leurs langues contre l'anglais. Je vous cite un exemple: lors d'une discours ou d'un entretien ( à Strasbourg)le général De Guaulle a dit apprenez les ( les nord africains) la langue française pour qu'ils achètent français. La Corée du sud, en 1956, a été au niveau de la Tunisie et aussi il faut voir la Chine qui utilise sa propre langue où en est-elle maintenant? Ce n'est pas du chauvinisme mais c'est du patriotisme. Malheureusement on est dans un stade de franco arabe qui a déformé l'esprit tunisien où une bonne partie de nos intellectuels ne cherche que le tout prêt et le plus facile.Sans efforts de faire mieux que les autres on ne peut jamais avancer. Certes il y a beaucoup de progrés en Tunisie mais le plus important est le changement de la mentalité tunisienne qui devrait épousée autres réalités de la modernisation à savoir le patriotisme économique, dépasser les limites des possibilités dans les diverses domaines et contribuer efficacment dans le vrai développment du pays. La langue française par rapport à l'anglais ne plus jouer le rôle qu'elle a joué autrement. Même les français envoient leurs enfants étudier en Amérique. espérons qu'un jour on verra un francophone au niveau d'ibn Khaldoun ou Ibn el Jazzar et autres scientifiques qui ont marqué l'histoire de la Tunisie. La modernisation du pays ne pourrait avoir lieu qu'avec du patriotisme scientifique et non des clichés importés de l'étranger par des francophiles. plusieurs tunisiens maitrisent plus de deux langues mais ils s'attachent à fond à leurs propres alngues car ces gens ont compris l'influence de la langue dans le comportement intellectuel de l'individu. allez visiter l'Allemagne ou le Japon et vous allez comprendre l'importance de la langue. le problème n'est pas dans la langue arabe mais il est en nous( c'est du franco arabe). il faut arabiser davantage les livres scientifiques écrits en anglais et ce comme ils font les français qui eux aussi sont entrain de les traduire. Donc au lieu de se référer à une langue qui prend ses connaissances à partir de l'anglais traduit en français il serait plus bénéfique d'aller directement à la source c'est à dire la langue anglaise. Donc la langue française n'est pas en une meilleure situation que l'arabe.Le seul avantage c'est que les français intensifient du jour en jour la traduction de l'anglais( l'américain). C'est comme l'élite tunisienne envoie ces fils étudier en France, l'élite française envoie ses enfants étudier en Amérique.
Je voudrais remercier vivement l\'équipe de \"Leaders\" pour trois raisons au moins. 1) J\'ai trouvé cet article extrêmement utile et écrit dans un style agréable. Effectivement notre monde arabe ne peut sortir de son marasme actuel qu\'en privilégiant le chemin du savoir et en amenant sa jeunesse, par un système d\'éducation et de sensibilisation bien pensé à s\'y intéresser davantage. 2) J\'ai eu la chance d\'avoir l\'auteur, monsieur Friaa, comme professeur et j\'en garde l\'un de mes meilleurs souvenirs de ma vie universitaire. C\'est en effet un homme d\'une grande culture scientifique et un pédagogue émérite. Cette opinion est d\'ailleurs unanimement partagée par ses anciens étudiants aussi bien en Tunisie qu\'en France où il a été maître de conférences à l\'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. 3) Je remarque effectivement que mes propres enfants s\'intéressent davantage au sport et à la musique, au dépens de la culture scientifique t de la culture tout court, malgré mes efforts incessants. Bravo donc et bonne continuation!
Je veux répondre au Dr. BMN en précisant que notre langue maternelle n'est pas l'arabe mais le dialecte tunisien, et que nous étudions à l'école la langue arabe comme tout autre langue étrangère, et c'est ce qui fait malheureusement la différance !!!
A Oumnour il faut lire la constitution tunisienne vous allez comprendre quelle est la langue de la Tunisie. Chaque pays à un dialecte, voire chaque région. Je crois que Mahmoud Messadi ou Abou El Kacem Ecchabi n'a pas écrit en langue tunisienne. Victor Hugo ou autre écrivain français n' a pas écrit en jargon. Aussi le président Ben Ali s'adresse au peuple en langue arabe et non en dialecte , le tunisien comme vous l'avez signalé. Ces arguments ne mènent pas loin.Chaque nation a une langue.Je crois les journaux sont en tunisien ? ce genre d'argument est du francoarabe qui ne tient plus le coup. la France a essayé de malmener la langue arabe mais elle n'a pas pu arrivé. Les temps ont changé, même la langue française est en train de se trouver dans le coin. je connais des tunisiens qui maîtrisent plus de cinq langues étrangères mais il sont fiers de la langue arabe, par qu'ils ont compris son importance. Apprendre les langues étrangères un est atout pour le devenir scientifique d'un pays mais tout doit être imprégné par sa sa propre culture . en plus mon intervention touche la langue qui va faire avancer le progrès en Tunisie. je ne suis pas entrain de parler de la langue maternelle, qui un dialecte.c'est une langue de communication de chaque jour. le dialecte du sud est partiellement différent de celui du nord. Donc à ce stade en Tunisie nous avons plusieurs langues maternelles et nous allons avoir plusieurs langues scolaires. prenons un exemple simple : le sel en arabe est melh et il est rebah, ou idem ..selon la région en Tunisie. La langue arabe fait partie des langues sémites dont le carthaginois fait partie. C'est à dire qu'on le veuille ou non, elle est enracinée depuis l'époque des carthaginois, et c'est pourquoi elle s'est propagée facilement au début de la présence des arabes en Tunisie. Permettez moi de vous dire, avec toute modestie, que je maîtrise six langues étrangères, Y compris l'hébreu. Le dialecte tunisien n'a pas de bases essentielles pour devenir une langue scientifique. C'est une sorte de langue incomplète et pauvre en mots, synonymes et autres cotés de la grammaire et de la conjugaison. Dr.Ing. Nourédine Ben Mansour
Je veux remercier Pr Friaâ de la discussion que son article a déclenchée. Je veux attirer l'attention des lecteurs à la première raison de notre déclin, citée par Pr Friaâ, "la marginalisation du savoir et de ses hommes". Là Pr Friaâ a vraiment mis le doigt sur le plus grand problème. Parfois je me demande en visitant (dans le cadre de coopération scientifique) des universités européennes et américaines (USA) si on est plus estimé (scientifiquement parlant) chez eux que chez nous. Nos scientifiques sont pratiquement ignorés chez eux. A titre d'exemple: regardons nos chaînes TV et nos journaux et faisons l’inventaire: combien d'interviews par semaine avec un intellectuel ou un scientifique peut on trouver? La réponse est presque "zéro" mais combien peut-on trouver d'interviews avec des chanteurs ou des footballeurs? Presque toute la semaine. Je pense que la cause est maintenant claire. Nous sommes responsables en grande partie de la culture de nos enfants. Corrigeons-nous d'abord et corrigeons notre système médiatique et estimons nos scientifiques comme ils le sont chez les autres pays scientifiquement et technologiquement avancés.