CTKD / Mercure: les raisons de la résiliation

Trois ans, 5 mois et une semaine : l’enseigne mercure n’a pu tenir plus longtemps sur les frontons des quatre ex-hôtels Abou Nawas confiés en gestion à la compagnie Tunis Hotels & Resorts (THR). Lorsque ce 2 avril 2009, la résiliation du contrat a été notifiée à THR par le Consortium Tuniso-Koweitien de Développement (CTKD), une nouvelle page s’est inscrite dans l’histoire de l’hôtellerie tunisienne.

La restructuration du Consortium, engagée début des années 2000, de son portefeuille de participations et de ses investissements, avait introduit  nombre de changements.  Une nette  volonté de désengagement, ne serait-ce que partiel du tourisme était perceptible, « pour se réinvestir toujours en Tunisie, mais dans d’autres secteurs », affirme le CTKD.  Compression de la société de gestion (Soges), et mise en gestion des hôtels  ex Abou Nawas Gammarth (en rénovation), El Mechtel, Diar El Andalous et Sfax Center, sous l’enseigne Mercure, mais aussi,  cession des parts dans la STC propriétaire de l’ex Abou Nawas Tunis et celle propriétaire du Boujaafar à Sousse, et recentrage : tout un programme. La mission engagée par  Fawzi Al Musallam,  a été soigneusement appliquée par ses successeurs Adnan Sagr et à présent Adham Attoura.

C’est ainsi que des le 25 octobre 2005, l’enseigne Abou Nawas a commencé à céder sa place dans 4 unités à Mercure, « sans, cependant, qu’il y ait des changements majeurs ni dans les établissements, ni les équipes ni les prestations » observent les spécialistes. Ils y voient une simple  gestion pour compte, comme pratiqué dans le secteur. En parrallèle, la rénovation de l’Abou Nawas Gammarth se poursuit intensivement et devrait permettre sa prochaine réouverture, une belle démonstration de la puissance de la nouvelle enseigne.

Abou Nawas revient?

Mais, voila que le courant ne semble plus passer entre le propriétaire et le gestionnaire, « un classique dans l’hôtellerie » pour les connaisseurs. Mais, cela justifie t-il la décision  du CTKD? Au siège du Consortium, rien ne filtre et aucun grief n’est mentionné. Mais, Leaders  apprend que nombre de réclamations avaient été adressées à THR, notamment en février dernier et sont restées sans réponses justificatives. Gestion, finances, paiements, frais marketing,  charges imputées, ressources humaines, préservation des biens, et autres questions semblent avoir été posées avec insistance. Sans que le CTKD en reçoit les réponses qu’il estime convaincantes. C’est ce qui a motivé, croit savoir Leaders de source hôtelière, la décision de résiliation.

Ainsi, le CTKD reprend ses 4 unités pour les gérer directement en s’appuyant sur son expérience et ses équipes. Sans, probablement, fermer la porte à d’autres partenariats à l’avenir. Quant à Mercure, elle fera sans doute sa réapparition dans d’autres hôtels. Il faut le dire, l’Abou Nawas aura été une superbe sucess story en Tunisie qui mérite d’être rééditée.