Communication financière: faut-il tout dire, à tous et à tout moment ?
Bonne gouvernance et transparence obligent, la communication financière se trouve au cœur du débat. Le Club des Jeunes Membres de l’IACE, conduit par Slim Zarrouk y a consacré, jeudi, une «conférence nationale» agrémentée notamment par un panel fort animé. Modéré par M. Youssef Kortobi, président de la Bourse, et soigneusement préparé, ce panel devait poser, dans un talk show contradictoire, de vraies questions. Est-ce une obligation ou un levier ? Le légal demandé est-il suffisant ? Pourquoi, pour qui et comment ? Et surtout comment réussir?
En véritable animateur talentueux, digne d’une chaîne TV financière internationale, Youssef Kortobi avait bien choisi ses invités: Férid Ben Brahim, président de l’association de l’analyse financière, Sofiene Hammami, directeur au Conseil du Marché Financier, Emna Kallel, Analyste financière et Taoufik Habaieb, président de THCOM, agence qui a assuré plus de 20 introductions en bourse. Devant un public massif formé de 400 chefs d’entreprises, jeunes dirigeants, analystes et communicateurs, ainsi que des experts américains et européens, les échanges furent aussi vifs qu’instructifs.
A première vue, il faut satisfaire à l’obligation de communication financière à l’adresse de l’interne (fédération et mobilisation), des actionnaires (fidélisation et accompagnement), des clients et fournisseurs (image et confiance). Mais, il faudrait également servir le marché financier (pour le financement) et la communauté (image citoyenne). Différentes cibles, différents niveaux d’initiation et différents intérêts: faudrait-il alors unifier un seul message pour chacun et pour tous ou réserver à chaque segment le type d’information qui lui convient.
Révéler le nécessaire, préserver l'essentiel
Dans cette course effrénée à la transparence, n’y a-t-il pas cependant des précautions à prendre pour éviter des dérapages ? Au nom du CMF, Sofiane Hamammi a été très clair: les règles sont bien dessinées, surtout pour l’appel public à l’épargne et la transparence des chiffres et indicateurs. Férid Ben Brahim, Emna Kallel et Taoufik Habaieb ont acquiescé tout en soulignant d’autres enjeux.
Avec la montée de l’intelligence économique et la recrudescence de la compétition, il faudrait révéler le nécessaire et préserver l’essentiel. Sans aller jusqu’à la désinformation comme pratiqué sur certaines places internationales, ou, à l’inverse, pratiquer le silence absolu, l’exercice le plus judicieux consiste à professionnaliser la communication financière en la confiant aux spécialistes et non aux comptables. Doser, organiser, structurer et programmer tout au long de l’année, sont les maîtres-mots de l’efficience.
De la salle fusent mille questions que Youssef Kortobi gère avec délicatesse, répartissant les réponses entre ses invités. En bons connaisseurs avisés qui ont eu à en éprouver l’importance, Ali Ben Ali (ancien PDG d’Al Kimia), Adel Grar, président des Intermédiaires en Bourse, Mohamed Hadj Taieb, Maire de Sfax, et autres chefs d’entreprises ont été agréablement surpris par la qualité du débat.
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