Pr Amor Chedly : Voici pourquoi nous avons créé l'Institut des Études Bourguibiennes
Une association de plus pour commémorer la mémoire et l’œuvre du président Habib Bourguiba, dont la Tunisie célèbre ce 3 août le 110ème anniversaire? Nullement! Au nom de ses fondateurs, le Pr Amor Chedly a bien voulu expliquer à Saida Ghariani Mehersi en quoi consiste cet Institut des Études Bourguibiennes, en quoi aussi diffère-t-il des aut res associations et quels sont ses projets.
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Le Bourguibisme n'est pas une idéologie, c'est un état d'esprit et une philosophie de la "comédie humaine" qui tourne autour de l'amour envers la Tunisie et du monde politique qui l'entoure. Pour Bourguiba, la Méditerranée devrait être un espace de paix, d'entente et de solidarité entre les civilisations, les peuples et les religions dans un concept de biculturalisme arabo-musulman et chrétien. Le Bourguibisme à l'échelle tunisienne était la promotion de l'homme (éducation, santé, émancipation de la femme,...). Les seules défaillances du Bourguibisme en Tunisie étaient la dictature du parti unique et l'hégémonie égocentrique du combattant suprême!
Yahya Bourguiba dans nos coeurs. Merci Professeur Chédly d'aider à corriger les abominations mensongères contre Bourguiba. Le travail historique montre à que point Bourguiba voyait toujours avec plusieurs coups d'avance et quelle catastrophe cela aurait été pour le pays si les youssefistes l'avait emporté, eux qui n'ont jamais accepté le rameau d'olivier que Bourguiba leur tendait. Juste un point: il me semble Bourguiba en 1987 et même avant avait toujours son génie mais une bonne partie de la journée la sénilité prenait le dessus. Voilà un sujet que les historiens pourront clarifier. Yahya Bourguiba et merci Pr Chédly
BOURGUIBA ET LE CALIFAT : « UNE RÉGRESSION MORTELLE » À l’époque où Habib Bourguiba était exilé au Caire, il a pu se rendre à Karachi pour assister au Congrès de la Ligue Islamique Mondiale. De retour au Caire, il donne au correspondant de la République Algérienne, organe de l’UDMA, une interview d’où provient l’extrait suivant : « Le Congrès islamique atteste l’effort d’une grande famille spirituelle qui réalise que sa faiblesse a sa cause première dans son émiettement et sa désunion, une famille qui n’a pas désespéré de retrouver la place qu’elle a occupée jadis dans le monde et qui est fermement décidée à reconquérir son droit à une vie libre, digne et heureuse, la seule qui vaille la peine d’être vécue. […] C’est sur les moyens d’y parvenir et sur l’idée que l’on se fait du monde musulman futur que les discussions se sont établies. Il y a ceux qui par une réaction naturelle contre l’Occident, ses méfaits et ses tares, préconisent le retour pur et simple à tout ce qui a fait notre grandeur dans le passé ou plus exactement à tout ce qui existait au temps de notre grandeur passée ; ils préconisent en somme la résurrection intégrale de la société musulmane des premiers califes qui représente en fait l’âge d’or de l’Islam. Conception très séduisante qui flatte le sentiment mais qui est maintenant impraticable et au surplus dangereuse, car elle se traduirait par une régression mortelle qui ramènerait le monde musulman à un stade qui fut certainement glorieux parce qu’il fut, à cette époque, un formidable bond en avant dans la voie du progrès, mais qui, aujourd’hui, est largement dépassé ; conception qui aurait au surplus pour conséquence d’isoler les musulmans dans un monde où chaque élément ne peut survivre et se développer que par la coopération libre avec les autres sur la base d’une solidarité humaine qui, à travers des vicissitudes de toutes sortes, est en train de faire des progrès indéniables. Cette tendance a été combattue au sein du Congrès et dans la revue « Al Bachir » de Karachi par la tendance évolutionniste qui voit le salut non dans un retour au passé, mais dans la marche en avant, dans une interprétation libérale des grands principes immuables de l’Islam en vue de les adapter aux nécessités de la vie moderne, de façon que dans ce monde tourmenté où la lutte pour la vie est si sévère, où le faible et l’inapte n’a plus de place, la nation musulmane puisse survivre, se défendre et s’imposer en prenant à l’Occident ce qui fait sa force tout en préservant sa personnalité profonde concrétisée dans sa foi. » Printemps 1951 Ce texte, toujours d'actualité, atteste de la profondeur de la pensée du zaïm disparu et de la justesse de son verdict. Hier, il était très en avance sur son temps, aujourd'hui, il est au diapason avec son peuple.
Bonjour j’aimerais bien devenir membre de cette association, comment faire ?