«Jumelage des mosquées ou jumelage des universités» :Une lectrice répond à M.L Bouguerra
Suite à la parution de l'article de Mohamed Larbi Bouguerra «Jumelage des mosquées ou jumelage des écoles et des universités?», nous avons reçu de notre lectrice, Sihem le commentaire suivant :
En réponse à votre interrogation : Quelle mosquée, quel kouttab, quel miracle pourrait nous permettre de rejoindre par exemple la Corée (score de 554)
Je sais que ce n’est pas sans occasionner un traumatisme pour certains de nos concitoyens , mais de deux choses l’une : soit on entre en confrontation et en conflit, ce qui n’est pas bon pour personne, soit on essaie de construire une nation pour tous et faire société. Une société commune, solidaire, fraternelle et prospère pour tous au delà du «vivre ensemble» , notion qui relève de verbiage creux.
Notre religion ne doit pas être transformée en option facultative, comme l’entend Olfa Youssef, Med Larbi Bouguerra et cie
On a assez du parti unique qui défendait un seul moule dans lequel tout le monde se coule: des barbes et moustaches rasées, cravate, costume et cheveux en l’air ; c’était la pente glissante vers le totalitarisme avec la barbarie contre les barbus, les foulards , ce qui continuent de nos jours avec les persécutions des mounaqubets jusqu’au burnous du président et sa chemise sans cravate.
Mais il n’y a pire insulte à l’intelligence que de confondre le conjoncturel et le structurel. Il n’y a pas une culture musulmane, il y en a pléthore. Je trouve affligeant que plusieurs présidents des partis et médias s’appuient sur des propos d’un jeune barbue ou mounaquba , car on ne peut pas décider qu’est irréductiblement islamique ce que dit un adolescent abruti dans une cité déshérité comme Ettadhamen. Il n’en demeure pas moins que, la Tunisie de nos jours , beaucoup souffrent d’une indigence culturelle terrible et d’un manque d’éducation grave, à cause d’une religiosité aliénante et crétinisante, qui prospère dans un atmosphère d’une peur irraisonnée , maladive et pathologique de l’islam , ce qui signifie étymologiquement «islamophobie».
Il faut trouver les moyens de guérir ceux qui en sont malades et compatir à leur état. Mais je crains qu’il ne s’agisse d’une haine et d’une hostilité revendiquée comme telle et assumée, ce qu’on appelle aujourd’hui hypocritement i l’islam moderne ou l’islam tunisien ou zeitounien, comme une misanthropie et misogynie, qui se nourrit d’une focalisation médiatique avec effet de zoom exclusif sur le vil, l’abject et le négatif, depuis le terrorisme ignominieux jusqu’au comportement archaïque de ces étudiantes voilées intégralement, que le doyen de la faculté de Manouba, exclua du cercle d’apprentissage.
Je voudrais rappeler qu’être musulman , c’est aussi hériter d’une grande civilisation impériale dont l’Alcazar, l’Alhambra, topkapi et le Taj Mahal défient l’éternité.
Les musulmans tunisiens veulent vivre dans la dignité et éprouver leur citoyennté d’une facon apaisée, harmonisée et banalisée, sans se sentir visés à chaque discussion de loi sur les mosquées ou le wakf
Il leur incombe de s’acquitter de leurs devoirs de citoyens mais aussi de pouvoir jouir pleinement de leurs droits inaliénables. J’en appelle à l’intelligence hybride du cœur et de l’esprit pour y arriver.
Or beaucoup disent aujourd’hui : laissez les gens faire ce qu’ils veulent: Les artistes au nom de la créativité et les journalistes au nom de la liberté d’expression et la nouvelle dictature des médias et des producteurs de feuilleton.
Cette liberté là n’a rien avoir avec les devoirs et la justice avant les droits et le quatrième pouvoir, qui nous apprend que l’autonomie, c’est d’obéir à sa propre loi et de rester juste sans racisme ni haine, en nous rappelant que la Tunisie est carthaginoise avant d’être musulmane, certes, la roche mère est carthaginoise , mais des apports enrichissants s’y sont sédimentés pour nous donner un bel édifice, qui doit beaucoup à Ibn sinaa ( Avicenne) et Ibn rochd (Averroès). N’eut été la lutte acharnée de Bourguiba et de Ben Ali contre l’islam, nous ne serions pas dans les basses eaux du débat sur l’identité nationale et le combat terroriste, alors que nous avions réussi pendant des siècles l’intégration des gens de religions et de cultures différentes.
Notre désir aujourd’hui c’est d’encourager l’Islam des lumières, d’Ennahdha et d’Ettahrir, au lieu de quoi nous observons passivement la montée en puissance d’un religieux de plus en plus orthodoxe, voire de plus en plus fanatique en réponse à ce genre d’article et plateaux de télévision qui diffusent la haine.
Enfin c’est le Kottab et les mosquées qui ont relevé le défi démocratiquement, ou le pauvre à eu sa chance pour se cultiver, alors que votre système surtout avec ses cours de rattrappage payants n’a donné la chance qu’à une élite riche pour avoir accéder au savoir, en excluant les pauvres et surtout les mounaqubets du cercle du savoir.
Alors vous n’etes pas obligé d’inscrire vos enfants dans les écoles coraniques, tant que ce respect de votre volonté est appliqué nous n’avons pas peur pour la démocratie.
Sihem
La mise au point de M.L. Bouguerra
Il faut d'abord remercier cette lectrice pour son intérêt mais un texte ne peut être critiqué à partir d'une citation sortie de son contexte.
Tout d'abord, loin de moi la haine et le conflit. Je laisse çà à MM. Sahbi Atig, Sadok Chourou et leurs mentors.
J'ai personnellement fréquenté le kouttab jusqu'à l'âge de neuf ans. J'y ai appris à lire et à écrire notre langue. J'en suis parti pour aller à l'école franco-arabe où j'ai appris le français comme j'ai appris à compter et acquis quelques solides éléments de science. Mon père était zeitounien et imam; heureusement il a profité des enseignements de la Khaldounia (voir Leaders n°21, février 2013, p.68-70). Le problème posé est le suivant: la Chine, le Japon, Singapour, Hong Kong... qui se classent très haut dans PISA sont des pays où la religion est une affaire strictement privée. Ce sont des pays que je connais bien et où aucune interférence religieuse de la part de l'Etat ou de l'école n'existe. Il s'avère qu'aucun Etat musulman n'est bien classé par PISA. Comment ne pas s'interroger sur ce retard? Il s'agit pour les Tunisiens de savoir ce qu'il faut faire pour obtenir un meilleur classement la prochaine fois. Notre lectrice semble croire que je suis en faveur des cours particuliers; ce qui est complètement faux. Enfin, il faut qu'on m'explique comment une niqabé peut faire de la chimie, de la géologie ou de l'anatomie à la faculté(Voir mon article in La Presse de Tunisie,23 octobre 2011). Je renvoie enfin notre lectrice à l'ouvrage de ma collègue Mme Faouzia Farida Charfi "La science voilée" (Ed. Odile Jacob, Paris, 2013) et à mon article paru dans Le Monde du 13 mars 1991. Nul doute, elle y trouvera des éléments utiles relativement à cette problématique.
Bien cordialement
Larbi Bouguerra
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M.L BOUGUERRA a raison: aucun koutéb n'a jamais doné de prix nobel
le faible classement de la Tunisie ne peut être traité sous une dimension religieuse, à ce stade il n'y a aucune corrélation entre l'affaire religieuse et la dégradation de secteur de l'éducation; il est indispensable plutôt de réviser les régimes des études suivis, le système d'évaluation appliqué, le fameux 25% de baccalauréat...cerner le problème dans la dimension religieuse c'est en faite de le regarder au bout de lorgnette.
Réaction interessante de cette lectrice. Mais elle semble planer dans des idées vagues, naives et fumeuses. Or le réel dans lequel on vit, a été très bien expliqué par M Bouguerra, au niveau de l'individu et au niveau du pays. La religion doit être une affaire privé. Et la chine, le japon et Singapour doivent être pour nous un exemple. L'Islam historique (le vrai)a crée une civilisation. Quand à Islam de notre époque, il a crée le terrorisme, par ce qu'il est celui de malades mentaux.
moi aussi j'ai fréquenté le qoteb ou j 'ai appris a réciter sanc comprendre le Coran;puis dans lescours de religion de l 'école sous bourguiba à comprendre un peu;le reste je l 'ai étudié seul grace à ma curiosité et aux livres ;combien de bibliotheques avons nous ?si on construisait autant de bibliothèques que de mosquée cela inciterait nos jeunes à la lecture savoir c 'est pouvoir comprendre le monde et sa complexité le Coran ne commence pas par niqabez vous mais par IKRa LIS
Einstein qui est un des grands penseurs de notre temps sinon le plus grand a dit "Dieu ne joue pas aux dés". Moi-même je cherche une explication à comment il a pensé ca : qu´a faire Dieu dans son travai?. et on ne peut pas comprendre les Etats Unis d´Amérique sans tenir compte de la religion, et le president, et d´autres,termine son serment d´investiture par que "Dieu me vient en aide". Au fait les Etats unis ne sont pas le pays le plus avancé du monde dans tous les domaines? Et encore Singapour et Hongkong, placés premiers par Pisa n´ont pas de religion monothéiste? comment appelle t-on ca en Islam? Je crois il faut quitter ces parages , ce n´est pas parce que tout le monde en parle qu´il faut le suivre, c´est devenu une mode, et aussi le dogmatisme n´est pas bon pour la santé de l´esprit. Je crois qu´on mélange la culture et les traditions avec la politique. Je crois que c´est là ce trouve le problème.Mais enfin tout le monde a le droit de s´interroger.Moi aussi je m´interroge.
On ne peut être contre une religion, mieux s'il s'agit de l'Islam, la religion de la tolérance, de la justice, du respect de l'autre, du respect des autres religions, du savoir, du travail et de bien d'autres valeurs contenues dans cette religion. Aujourd'hui, ce que l"on observe, c'est un appel lancé de toutes parts pour un retour en arrière en tout point : en mode de vie, en habit, en usage des moyens, en mariage etc.Cet appel n'est pas pour nous projeter dans le futur en tant que nation développée, maitrisant les sciences, créatrice et innovatrice. Aller au kottab n'est pas un crime. Mais n'aller qu'au kottab, c'est là où réside le problème. Dans le classement international des Mille premières universités, aucun pays arabe n'y figure, sauf l'Arabie Séoudite, et l'on sait pourquoi, La vraie question est autre, faut-il laisser la religion guider et imposer notre avenir, auquel cas on sera à jamais hypothéqué, ou faut-il marquer la vie religieuse de la vie civile, de la société civile.Il faut qu'on admette que de nos jours et telle qu'elle est prêchée, enseignée, pratiquée et imposée par la force, la religion appelle plus à la destruction, à l'exclusion, à la division, à la haine qu'à l'union, à la tolérance, et au savoir.La religion et l'affaire de l'homme envers son créateur et les versets coraniques abondent dans ce sens. Tout ce que je sais, c'est que ce débat est un passage obligé, toutes les nations développées, puissantes aujourd'hui y sont passées, malheureusement, quand on relèvera la tête et que les esprits seront apaisés, on ne sera qu'une poussière de nations en face de celles encore plus fortes et avancées, le reste du monde. Et c'est là le grand crime qu'on commet à l'égard de cette belle religion.
Monsieur BOUGUERRA, dont le premier prénom a mystérieusement disparu de sa signature de sa mise au point est coutumier du fait. Ses sorties sur l'islam ne surprennent plus. Il s'enorgueillit d'être un ancien de l'école française ( franco-arabe, sous l'occupation). ce qu'il ne sait pas c'est que les pays au top du classement du PISA se sont distingués par leurs valeurs authentiques( le respect, le travail, la morale, l'honnêteté...;etc. Notre religion est la source même de ces valeurs.
Je me réjouis de cette participation, des réponses que je ne rêvais pas de voir publier avant 3 ans. combien on se faisait mal en s'autocensurant: une blessure de notre esprit libre , saurons nous à la hauteur de cette liberté que nous vivons, en respectant la différence qui nous enrichie au lieu de l'insulter. Enfin, je remercie Leaders, pour nous avoir donné cette occasion de nous exprimer librement
Merci à Leaders de faire connaître les écrits de mon ancien professeur. C'est très juste ce qu'il écrit. Sans la science, nous serons plus que réduits en esclavage. Il nous a souvent répété cette expression dans ses cours quand je faisais ma première année de médecine, rue de Palestine!La mosquée a avoir avec la FOI pas l'enseignement.
@Lobna, je ne comprends pas ce que fait l'enseignement dans les mosquées durant les cours de médecine. et voilà une qui n'est pas au moins hors sujet: Un grand psy tunisien, conseillait à ses malades quand la médecine ne leur trouve plus de remède, d'aller prier effectivement dans les mosquées pour les apaiser. je vous le conseille quand vous êtes stressé, en plus du yoga.
@MEJDI:ceux qui ont appris le coran pour le réciter sans le comprendre, c'est un exercice pour renforcer la mémoire de l'enfant, au lieu de réciter Frère Jacque. sachant qu'une étude dans un des pays ou il encourage les enfants à apprendre le coran par cœur: ces enfants sont les premiers en classe. et prière de cesser de personnaliser nos institutions et d'idéaliser Bourguiba.
tant qu'on vous oblige pas à aller au Kouttab, ou est le problème? laissez nous cette liberté de choisir, tout le monde ne peut pas avoir le prix Nobel. on a vu ces prix Nobel pendant les dernières cinquante années. l’âme est aussi importante que le corps si ce n'est plus? n'est ce pas Lobna Sakli
Oui, il y a eu l'Alhambre. Mais pourquoi l'a-t-on perdu?Les roitelets et la désunion!! Taj Mahal OK mais où est l'avion arabe, le drone arabe?Lisez le papier sur Jeddah dans le dernier LEADERS et vous comprendrez. Israël est le premier fournisseur de médicaments génériques. En Tunisie, on enseigne la médecine prophétique et on donne des diplômes!!
Personne n 'a décrété que tout le monde doit etre athé ;mais les interpétations du COransont diverses et variées;le wahabisme en est une variante il a scell' l 'alliance entre Les Séouds;Abdewaheb et l'Aramco.La tunisie a une autre histoire;quand au monuments cités le Tej mahal ectne se trouve dans aucun pays arabe et les savants non plus ;et ils datent de plusieurs siecles.si mohamed arbi Bouguerra a raison de signaler le rapport Pisa;nous avons des mastérisés quasi analphabètes;la cantine frere jacques a disparu avec la colonisation et pour la memoire on a es jeux et des cantines qui la stimulent ;le Coran est un texte sacré qui demandes des connaissances pour le comprendre et un certain age.Regardez ce qu 'on nous propose etre des moutons derriere notre berger d 'Ennahda;des propos violents ;une intrusion sanspécedent dans tous les aspects de la vie privée et enfin la polygamie.des privileges et salaires indécnts pour des députés souvent incompétants qui mettent leurs enfants dans les meilleurs lycées privés et les meilleures universités les pauvres ;ils partent en un pseudo jihad dont ils ne comprennent pas les enjeux au lieu de les former à l 'apprentissage d'un métier et leur ouvrir les horizons d 'une vie digne etc
l'essentiel est d’être fier de son histoire, de nos jours tant que la liberté de choisir Kottab ou frère Jacques, ou est le problème? quelle mouche vous pique à chaque fois qu'on parle de Kottab ou de Wakf, on vus a rien imposé.
on ne peut toujours blâmer EL KOTTEB,ni l'enseignement Bourguibien, ce qu'il faut blâmer c'est l'absence d'encouragement de la volontariat et de la créativité. Il faut dire qu’à l’époque où Michel Ancel a commencé à s’intéresser aux jeux vidéo, il n’y avait guère de formations. Cela n’a pas empêché cet homme aux faux-airs de Franck Dubosc de devenir l’un des créatifs les plus importants de l’industrie. Et d’égaler voire dépasser son maître Shigeru Miyamoto.
effectivement Monsieur Ridha, ce n'est pas el Kottab qui est la cause de tous nos maux mais notre phobie et notre haine pour tous ce qui est islam au lieu de nous réconcilier avec notre histoire
