Quand on a promis 400000 emplois aux Tunisiens lors des élections de 2011...
Heurts avec les forces de l'ordre, occupation des locaux de l'UGTT, grève générale programmée pour le 10 février: l’effervescence que connaît la ville de Medenine trouve son origine dans les promesses populistes faites par Abdellatif Mekki alors que lui et son gouvernement étaient sur le départ. Programmer la construction de cinq facultés de médecine d’un seul coup, alors que le ministère est confronté à des difficultés financières insurmontables relevait de la démagogie la plus basse. Contre l’avis des doyens des quatre facultés existantes et du Conseil de l’ordre des médecins, l’ex ministre a défendu avec l’énergie du désespoir un projet que rien ne justifiait pour le moment. Il a donné de faux espoirs aux habitants des régions concernées en leur promettant une amélioration de la qualité des soins grâce à l’implantation de ces facultés, et miné le terrain pour le nouveau gouvernement.
Sur sa lancée, il a concocté un autre projet aussi irréaliste que le premier et toujours sans l'avis des intéressés, obligeant les médecins spécialistes à exercer dans les hôpitaux de l’intérieur pendant trois ans, et au surplus, en leur confisquant leur diplôme de spécialité jusqu’à l’expiration de cette période. Non seulement le projet a été rejeté par les médecins, mais il a provoqué des perturbations dans les hôpitaux à la suite des grèves observées par les résidents et des internes.
Je me rappelle d’un débat télévisé en présence de M.M Mansour Moalla, ancien mistre de Bourguiba et Ridha Saïdi, ministre chargé des affaires économiques, diffusé il y a quelques mois. M. Saïdi s'était plaint du legs du gouvernement précédent. «le gouvernement qui vous succédera aura les mêmes problèmes que vous. Ils auront du mal à gérer l’héritage que vous leur laisserez, parce que c’est dans la nature des gouvernements provisoires de travailler dans le court terme.».
Dans le cas d'espèce, il faut y ajouter les préoccupations électorales. Quand on a promis 400000 emplois aux Tunisiens lors de l'élection d'une assemblée constituante, on est capable de promettre même la lune quand il s'agit d'élections législatives.
M.T
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