Pourquoi cet intérêt soudain pour les postes-frontières ?

Pourquoi cet intérêt soudain pour les  postes frontaliers? La question mérite d’être posée après les visites du Chef du gouvernement Mehdi Jomaa le 9 mars au poste de Ras Jedir sur la frontière avec la Libye et le 24 du même mois au poste de Melloula sur la frontière avec l’Algérie.

Il ne fait pas de doute que ces visites «d’inspection» ont pour message principal de montrer que les frontières du Sud-est et de l’Ouest constituent une préoccupation majeure des autorités publiques. Fluidifier le passage des deux côtés des touristes libyens et algériens est un souci principal au moment où on attend beaucoup du secteur touristique au niveau des recettes en devises du pays. Pour l’Algérie M. Jomaa a espéré pouvoir accueillir un million de touristes du pays frère en 2014.

Faciliter le transport terrestre des marchandises est également un autre souci surtout du côté libyen, notre premier client hors Union Européenne. En même temps, il faut combattre la contrebande et le transport clandestin de marchandises notamment subventionnées. Pour des raisons économiques et financières certes, car la contrebande grève les recettes fiscales comme elle renchérit les prix en Tunisie des marchandises exportées en dehors des circuits ordinaires. Mais c’est surtout pour des raisons sécuritaires, car la contrebande permet au terrorisme de prospérer. Le dernier Conseil de la sécurité nationale avait d’ailleurs examiné l’idée de mettre  en place un commandement sécuritaire spécial pour la protection des frontières.

Néanmoins la situation dans les deux postes est différente. La situation est plus difficile du côté de Ras Jédir en raison de la fermeture à répétition du poste du côté libyen. On espère une réouverture permanente pour la semaine prochaine. La sensibilité de la question vient aussi du fait que le poste frontalier constitue le poumon de la région. Sa fermeture a amené une vague de protestation parfois violente dans la délégation de Ben Gardane. Une réunion s’est tenue d’ailleurs à l’initiative des Unions régionales de l’UGTT, de l’UTICA et de l’Union de l’Agriculture et de la pêche pour voir les moyens de lancer des projets dans la zone frontalière pour qu’elle ne soit plus à la merci de ce poste frontalier.

R.B.R.