Démarrage d'une campagne de dons pour la restauration de Saïda Manoubia
Après le franc succès, en novembre 2013, de la journée Saïda Manoubia, dont la réussite a suscité des échos favorables dans les milieux culturels et éducatifs de la ville de la Manouba et a éveillé l’intérêt pour le l’héritage culturel régional délaissé, une association de sauvegarde des monuments de la région et de son patrimoine culturel, archéologique et religieux très riche et très varié, baptisée Association la Manouba pour les monuments et la culture (AMMC) est née. Elle a été fondée par une équipe composée d’universitaires et de chercheurs exerçant à la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba (FLAHM), de spécialistes travaillant à l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle ( AMVPPC), de professionnels du tourisme, de fans du patrimoine et de natifs ou résidents de la ville qui a abrité les résidences de printemps et d’été des beys, toujours amoureux de ses palais et nostalgiques de ses jardins. Les fondateurs, conscients que notre patrimoine est un marqueur fort de notre identité nationale, plurielle et multiple, se proposent comme l’indique l’acte de naissance de l’association, publié le 7 février 2014 dans le numéro 17 du JORT, « d’aider à la sauvegarde et à l’entretien des monuments archéologiques et historiques du gouvernorat de la Manouba, de venir en appui à tous les efforts de conservation, de restauration et de protection du patrimoine de la région et de diffuser, auprès des jeunes et des citoyens en général, une culture citoyenne portée sur l’intérêt aux monuments et au patrimoine national ».
De fait, l’un des premiers projets initiés par l’association est la restauration, en partenariat avec l’Institut national du patrimoine (INP), du mausolée Saïda Manoubia, attaqué et incendié en 2012, comme plusieurs dizaines d’autres mausolées dans le pays, par des extrémistes religieux, partisans de la politique de la table rase dans tous les domaines et dans le domaine culturel en particulier. Leur vision étriquée et sclérosée de l’identité les amène à occulter des pans entiers du patrimoine tunisien, riche en vestiges et en monuments historiques qui remontent jusqu’à l’Antiquité. C’est la conscience du danger qui menace notre patrimoine et l’importance du mausolée de la sainte, autour de laquelle s’est construit, dans l’imaginaire populaire, un fort sentiment identitaire, qui ont poussé l’association à donner la priorité à ce projet dans une région où de nombreux monuments sont en péril. Cette importance ne peut susciter que de l’enthousiasme pour l’initiative. C’est le succès éclatant de l’expérience de la restauration du mausolée de Sidi Bou-Saïd, menée de main de maître par Raouf Dakhlaoui, maire de la ville et président de l’Association de sauvegarde de ses monuments (ASMS) et Adnène Ben Nejma, architecte de l’INP, responsable de la restauration du mausolée, qui a encouragé l’association de la Manouba à tenter le pari de réussir cette entreprise dans une étroite collaboration avec l’INP qui sera , sans aucun doute, aussi exemplaire que la coopération réussie entre l’INP et l’ASMS. Le démarrage de ce partenariat sera annoncé à l’occasion d’une conférence de presse conjointement organisée par l’association et l’Institut le samedi 26 avril à partir de 10 heures et demi au mausolée consacré à la sainte de la Manouba. Les membres de l’association donneront à cette occasion le coup d’envoi à une campagne de collecte de dons destinés à la restauration du monument, déjà commencée par l’INP, et présenteront le programme des activités de l’association durant le mois du patrimoine.
Programme d’activités de l’AMMC durant le mois du patrimoine
C’est un programme riche et varié avec des activités organisées en partenariat avec la délégation régionale de la culture de la Manouba, la Faculté des lettres des arts et des humanités de la Manouba, l’association «Les amis du Belvédère». Mais ce qui retient l’attention, à côté de l’événement phare du démarrage de la campagne de dons, c’est l’organisation par l’association le 17 mai 2014, en partenariat avec la délégation régionale de la culture et de la FLAHM, d’un colloque sur les palais et les monuments de la Manouba. Et, cerise sur le gâteau, une excursion dans le gouvernorat permettra à l’association vouée, selon ses statuts, à aider au développement du tourisme culturel dans la région, d’expérimenter un projet d’itinéraire touristique et culturel qui, s’il venait à voir le jour, contribuerait à la création d’emplois et au développement économique de la région. Il n’est pas interdit de rêver. Les membres de l’association sont persuadés que leur détermination et la contribution des citoyens de la Manouba et des bailleurs de fonds à la réalisation de leurs projets seront des facteurs déterminants dans la réussite de la mission qu’ils se sont assigné.
Habib Mellakh
Président de l’Association la Manouba
pour les monuments et la culture
- Ecrire un commentaire
- Commenter