Ce qui attend Mohamed Bichiou nommé à la tête d'Al Karama Holding
Si la nomination d’un nouveau directeur général à la tête d’Al Karama Hoding chargée des entreprises confisquées, en succession de Mohamed Ali Chekir était prévisible depuis quelques mois, le choix de de Mohamed Bichiou a été sans doute une surprise. Jusque-là directeur général de la Bourse de Tunis (depuis août 2008) il avait été auparavant directeur général à la Banque Centrale où il avait effectué toute sa carrière, depuis son recrutement en 1977. Il aura la lourde tâche de convertir la holding dans une nouvelle génération encore plus efficiente, mieux structurée et plus décisionnelle. Sa réussite dépendra en large partie du choix du président du conseil d’administration, décision qui tarde à intervenir depuis la démission en mars dernier d’Ahmed Abdelkéfi, et de la pleine confiance et large marge de manoeuvre que le gouvernement accordera au nouveau duo.
Un parcours qui l’autorise aujourd’hui à démêler l’enchevêtré dossier des sociétés confisquées. Créée en toute vitesse au lendemain de la révolution Al Karama Holding, dotée d’un capital social de 10 MDT détenu par l’Etat, elle a pour mission de gérer sous la supervision du Ministère des Finances, plus de 50 sociétés à travers des participations directes et indirectes. Un duo chevronné a été placé aux commandes : Ahmed Abdelkéfi, en qualité de président du conseil d’administration, et Mohamed Ali Chekir, en tant que directeur général. Ceux qui avaient vécu les débuts se rappellent encore des moments très difficiles. Les premières fois qu’ils réunissaient le conseil d’administration d’une société confisquée, c’était sur la braise qu’ils marchaient. Sans parler des confrontations avec les salariés, des grèves et des négociations.Une mission titanesque
Reprendre en main, arrêter les hémorragies, limiter les dégâts, relancer les entreprises à garder et céder les autres : un travail de titan au mérite de toute l’équipe fondatrice, mais qui n’a pas connu que des succès. Avec le recul nécessaire et l’apaisement de tant de tensions, beaucoup est à revoir. Le concept même de la Holding, sa gouvernance, son mode opératoire et surtout son programme d’action. Que faut-il garder et que faut-il céder et dans quelles conditions ?
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