Il y a un an, Mezri Chekir nous quittait
Un an s’est écoulé depuis le départ de Mezri Chekir vers l’éternel, en septembre 2013.
Si on veut attribuer au disparu un qualificatif, celui qui lui sied le mieux serait: serviteur de la patrie.
Sans entrer dans de multiples considérations, l’on peut affirmer , que tout au long d’une carrière exemplaire où il avait gravi les échelons de la base, en tant qu’instituteur, au sommet, en tant que ministre, et bras droit de l’ancien premier ministre, feu Mohamed Mzali, Mezri Chekir avait forcé le destin , et prouvé, à force d’abnégation, de droiture, de don de soi, qu’il était, l’une des rares personnes, à ne rien devoir aux autres, de par ses qualités intrinsèques, puisées dans le terroir sahélien de militants purs et durs .
Si Bourguiba avait parié sur lui en lui confiant l’épineux dossier du planning familial, c’est qu’il avait confiance en l’homme, il s’en était sorti avec brio, en faisant baisser le taux de natalité, à un niveau européen. Ce qui lui avait valu à l’époque les félicitations et la reconnaissance du FNUAP (fonds des nations unies pour la population).
A Gafsa région difficile de par le caractère bien trempé de ses habitants, et où il avait exercé en tant que gouverneur dans les années 70, on lui devait surtout l’apaisement, et la paix sociale, qu’il avait pu étendre à tout le gouvernorat, parmi les différentes tribus, particulièrements quant à leurs attributions… ancestrales.
Dans les épineuses négociations avec la centrale syndicale chapeautée par feu Habib Achour, un dur parmi les durs, qui avait maintes fois dit non à Bourguiba, Mezri Chekir , avait su déployer ses talents de négociateur, pour amener le vieux lion, a de meilleurs sentiments, s’agissant des augmentations salariales.
Dans les contacts avec l’OLP, lors de son séjour à Tunis, feu Yasser Arafat privilégiait Mezri Chekir en tant qu’intermédiaire et messager auprès du Gouvernement tunisien tant ce dernier, ménageait les différents interlocuteurs et connaissait les subtilités du dossier.
Last but not least, Mezri Chekir avait été à l’origine en 1985, en tant que ministre de la fonction publique, de la réforme de la retraite, en y introduisant notamment l’augmentation de la pension de la veuve, et de l’orphelin, qui est passé de 50 à 75% sachant que les dépenses familiales ne régressent pas après la mort du conjoint. Il avait été aussi à l’origine de la suppression de la fameuse radiation de la fonction publique, avec suppression de la retraite, mesure injuste s’il en était, et qui s’étendait jusqu’aux membres de la famille du radié.
Une des tâches peu connues du grand public, que le défunt avait exercé avec brio, en faisant montre d’un sens politique hors du commun, c’était le rapprochement qu’il avait réussi entre les différents acteurs de l’opposition de l’époque, particulièrement coriaces, notamment le mouvement de la tendance islamique, et le gouvernement de Mohamed Mzali. Lui découvrant cette capacité de fin négociateur Bourguiba lui confia d’autres délicates missions auprès d’influents dirigeants arabes particulièrement pendant la période de tension avec Moammar Gueddafi.
Mais ce dont le disparu, se distinguait, le plus, ce sont ses qualités humaines, tant il se faisait un devoir d’aider son prochain sans distinction, ce qui lui avait valu la plus belle des reconnaîssances le jour de ses funérailles à Monastir, une foule immense, de gens du peuple reconnaissante et émue, l'avait accompagné à sa dernière demeure demeure au cimetière marin où trône le mausolée Sidi El Mezri , dans un ultime hommage à SI EL MEZRI, un prénom prédestiné porté par un homme d’exception. Paix à son âme.
S.T
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les grandes nations celebrent leurs grands savants ceux qui ont pu changer dans le bon sens le cours de l'histoire.