Les «grandes oreilles» de la DGSE française dans le Sud tunisien : vrai ou faux ?
Le Figaro, quotidien français sérieux et généralement bien informé a jeté dans sa livraison d’hier un pavé dans la mare en annonçant que la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure de la France) est en train de négocier avec la Tunisie la construction d’une station d’écoute dans le Sud Tunisien destinée à suivre les groupes «djihadistes» au Mali et en Libye. Selon le journal les négociations achoppent sur un détail d’importance, les Tunisiens veulent partager avec leurs homologues français le fruit de ces écoutes, alors que ces derniers tiennent à en garder l’exclusivité. Les services centraux de Paris se chargeront de ne leur livrer que ce qui bon leur semble. Selon le journal un responsable des services tunisiens était présent à Paris récemment pour mener ces négociations.
Le porte parole du ministère de la défense le lieutenant-colonel Belhassen Oueslati s’est empressé de démentir l’information sur Shems Fm ce jeudi en arguant qu’il n’est point possible de négocier quelque chose qui a trait à la souveraineté du pays et à sa sécurité nationale.
Mais voir les «Grandes Oreilles» se déployer dans le sud tunisien pour suivre de plus près les actions néfastes des groupes terroristes qui agissent dans la zone ne semble pas invraisemblable.
La France était très en retard dans ce domaine a commencé à déployer ses «Grandes Oreilles» à partir du milieu des années 1980. Un grand centre se trouve à Domme, en Dordogne, et plusieurs autres sites en métropole, outre-mer (Kourou, Nouvelle-Calédonie, Mayotte…), et dans un certain nombre de bases françaises à l’étranger. Le Monde indiquait le 12 juin 2013 que la DGSE «examine, chaque jour, le flux du trafic internet entre la France et l'étranger en dehors de tout cadre légal.» Le Figaro parle d'un service «doté de moyens techniques très puissants qui sont, notamment, hébergés dans le sous-sol du siège de la DGSE, boulevard Mortier à Paris».
On connait aussi le réseau d’écoute anglo-saxon baptisé «Echelon». Créé aux Etats unis pendant la guerre froide ce système est capable de surveiller les télécommunications mondiales (appels téléphoniques, télécopies messages transmis par internet). La NSA (National Security Agency) responsable de ce réseau emploie en Virginie 38000 personnes. L’un des maillons essentiels de ce réseau Benhall Site se trouve à Cheltenham en Grande Bretagne.
R.B.R.
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La Tunisie doit construire ses propres oreilles en creant une centrale d intelligence services liee a la presidence de la republique,aucun autre Etat ne doit acheter notre souverainete.
Pourquoi l 'apprendre par le Figaro et non par le gouvernement tunisien?Toujours les vielles méthodes;nous avons bien une base américaine ;pourquoi pas un centre d 'écoute francçais DAECH est à nos portes en LIBYE.(qui a detruit la Lybie?.UN ETAT SOLIDE RESPECTANT SA POPULATION ET OEUVRANT POUR L 'INTERET GENERA Lne tombe pas comme un chateau de cartes .les américains ont mis sur écoute La Chancellier eMerkel;la Tunisie doit en discuter avec le MAROC ET l 'ALGERIE.et ne pas faire cavalier seul
Bien dit; mais hélas, la colonisation existe toujours sauf qu'elle a changé de forme et se fait à distance. Nos richesses, entre autres, sont livrées à domicile....
Une sécurité efficace passe d’abord par la prévention, puis par la détection puis par la lutte. La construction des centres d’écoute fait partie de la deuxième étape. Elle est indispensable pour la la collecte des informations nécessaires pour établir les hypothèses d’une quelconque problématique. Cette étape reste moins couteuse en argent et vies humaines pour la sécurité que l’investissement dans la lutte. Cependant et étant donné que le terrorisme est un monstre qui tend ses racines organisées sur toute la planète et est bien arrosé par ceux qui récoltent ses fruits, une transparence pour les pays hôtes est nécessaire afin qu’ils ne soient pas en déphasage par rapport aux événements. De bonne réputation, le système de sécurité de notre pays a fonctionné par ses ingénieux moyens et a assuré son indépendance pour la stabilité intérieure du pays. Il sera peut être obligé d’acheter d’autres services auprès d’autres spécialistes pour continuer à être maître sur son territoire face aux agressions extérieures. Il est indispensable de revoir la première phase de tout système sécuritaire à savoir la prévention avec tout ce qu’elle comporte comme législations et outils juridiques de lutte contre la corruption qui affaibli tous les organes vitaux d’une administration responsable. La restauration des systèmes de détection viendra ensuite avec plus d’intelligence et de pragmatisme. Les moyens de luttes adéquats qui reviennent cher au contribuable, viendront à la fin pour assurer à la fois les protecteurs qui se trouvent sur les fronts et toute la population civile qu’ils protègent. Malheureusement nous sommes dans une époque où tout est orienté vers le cumul des richesses matérielles et nombreux sont ceux qui ne se soucient plus des moindres valeurs humaines qui peuvent procurer une joie de vivre avec le minimum de dépendance de la matière. Ainsi, et parmi les préventions à tenir en compte on trouve, la paix et la cohésion sociale à consolider avec la diffusion de la mentalité de solidarité et d’abolition progressive de la haine et de la peur des uns des autres. En effet, si la paix n’arrange pas les mal intentionnés et les corrompus de tous bord et tous pays, elle est indispensable pour ceux qui aspirent à survivre ensemble quelques soient leurs différences, par la force de leur travail productif. Les grandes oreilles , les gros yeux, les gros nez, les sensibles langes et peaux sont indispensables pour les professionnels de la sécurité qui travaillent avec une grande finesse et avec le respect des limites des libertés individuelles et des droits et devoirs de chacun.
Si les français sont d'accord pour créer une base tuniso-française dont les informations profiteront aux deux pays, alors d'accord, sinon on n'a rien à y gagner. Si la France veut negocier il faut qu'elle soit plus sérieuse que ça.