40ème anniversaire de la CTFCI : Foued Lakhoua promet encore plus
La Chambre Tuniso-Française de Commerce et d’Industrie s’apprête à célébrer son 40ème anniversaire avec un bilan éloquent : plus 2000 adhérents et une promotion soutenue pour l’attraction d’investisseurs français, soit actuellement 1270 entreprises françaises opérationnelles en Tunisie employant plus de 120 mille personnes. Son président, Foued Lakhoua, rend hommage, dans l’interview qu’il accorde à Leaders, aux pionniers, révèle les temps forts de ce 40ème anniversaire et met exergue les nouveaux enjeux de la co-localisation.
Comment la CTFCI s’est acquittée des missions qui lui sont dévolues?
C’est un parcours presque sans faute, exceptionnel même. Point d’autosatisfaction ou de démesure, c’est le reflet sincère d’une action soutenue et d’un engagement résolu pour impulser l’investissement, le partenariat et l’emploi dans notre pays. Pour preuve, je citerai en particulier la confiance dont elle jouit aussi bien auprès de la communauté des affaires que ce soit en Tunisie ou en France, des institutionnels que des responsables politiques.
Une notoriété qu’elle doit à son action sérieuse et continue, entamée depuis 1974 par ses fondateurs, en réussissant à la mettre sur la bonne orbite, en faisant d’elle un interlocuteur écouté, respecté et recherché par les chefs d’entreprises tunisiens et français. Qu’il s’agisse de recherche d’opportunités d’affaires, de montage de projets de partenariat, de conseils, d’accompagnement ou même de résolution de difficultés passagères, la chambre a constamment répondu à l’appel.
Une notoriété qu’elle a acquise à la faveur de son statut d’association indépendante. Cette caractéristique a été un élément déterminant qui a conféré à son activité une crédibilité certaine, dans la mesure où la CTFCI a toujours su garder jalousement l’indépendance de sa décision et choix, en ne consentant jamais à accepter des subventions, de quelque partie que ce soit. En témoigne le renforcement du rang de ses adhérents qui avoisine actuellement les 2000.
N’eut été le rôle de premier ordre joué par de grandes personnalités qui ont œuvré sans relâche pour faciliter sa création et appuyer son action, la Chambre n’aurai jamais rencontré l’aura dont elle s’enorgueilli aujourd’hui. Je dois, à ce propos, rendre hommage à la contribution décisive de trois personnes, respectivement feu Robert Palomba, Président du Groupe Frigorifique et Brasserie (aujourd’hui SFBT), Jacques Belanger du groupe « Linéaire », spécialisé dans les services de l’hôtellerie et de M. Hachemi Habib Kooli, du groupe CETTI (textile) qui sont les premiers fondateurs de la CTFCI. Cette dernière a trouvé un précieux appui d’autres personnalités, dont en particulier du feu Hédi Mabrouk (à l’époque ambassadeur de Tunisie en France), de Habib Bourguiba Jr (premier Président de la chambre), et également l’engagement de Mahmoud Belhassine et Ridha Benmansour (anciens présidents de la CTFCI) et, enfin, le sens de la responsabilité de ses équipes dirigeantes.
Concrètement, quel rôle joué par la Chambre dans la promotion de l’investissement et du partenariat tuniso-français?
La Chambre a su se redéployer et s’organiser pour accompagner, soutenir et informer la communauté des affaires dans les deux pays. Au cours des dix dernières années, elle organise annuellement une vingtaine de Journées sur la Tunisie en France, comme elle reçoit annuellement une cinquantaine d’entreprises françaises en mission de prospection en Tunisie. Aussi, elle assiste de façon continue les entreprises françaises installées en Tunisie rencontrant de difficultés diverses lors de l’exercice de leurs activités. A la faveur de cet effort multiforme et continu, la Chambre a été un acteur dans le processus de promotion du partenariat tuniso-français. Cela se reflète bien par l’existence (à fin 2013) de 1270 entreprises françaises opérationnelles en Tunisie employant plus de 120 mille personnes.
Comment la CTFCI célèbrera son 40ème anniversaire?
Il y aura beaucoup de temps forts. D’abord, une conférence économique d’intérêt sur le thème de : la co-localisation en Méditerranée. Organisée le 16 octobre 2014 avec l’appui de l’IPEMED (l’Institut de Prospective Economique du Monde Méditerranéen), elle verra la participation de personnalités politiques et des experts français et tunisiens dont je citerai en particulier MM. Jean-Louis Guigou, Délégué Général de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED), Dominique Bouquet, auteur d’un rapport sur la colocalisation et Radhi Meddeb, Président de l’IPEMED.
Deuxième temps fort de la célébration du quarantième anniversaire, l’organisation d’une soirée au cours de laquelle seront décernés notamment des trophées à des personnalités ou aux familles de certaines autres qui ont concouru à la création de la chambre, à la promotion de son activité et au renforcement de son aura. Et d’autres manifestations.
A quoi répond le choix de la thématique de la co-localisation?
Les échanges de réflexions tenterons de démystifier bien des aprioris et, surtout, d’idées reçues. La co-localisation se présente, au regard du contexte économique mondial et régional, comme un choix alternatif et un moyen pour impulser un développement soutenu entre les pays des deux rives de la Méditerranée. Je me dois de préciser que la colocalisation se présente, de plus en plus, comme un choix stratégique permettant de jeter les fondements d’un partenariat gagnant-gagnant, de promouvoir l’innovation et d’impulser la compétitivité des entreprises.
En effet, face à la crise économique systémique qui secoue le monde, la colocalisation peut se prévaloir comme l’une des solutions possibles pour enclencher un processus vertueux où la création de richesses peut ouvrir de nouvelles perspectives pour créer de la valeur dans un esprit de coproduction et de complémentarité. L’expérience réussie de l’Allemagne avec les pays de l’Europe Centrale renseigne bien sur les gains qui peuvent être récoltés, une fois que la volonté et l’engagement des uns et des autres auront trouvé le chemin de la concrétisation. J’estime que les conditions sont aujourd’hui réunies pour les dirigeants d’entreprises des deux rives de valoriser au mieux leurs avantages comparatifs dans un esprit de coresponsabilité économique et sociale.
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