Présidentielle: Les électeurs ne vont-ils pas être en harmonie avec eux-mêmes ?
Selon les chiffres publiés par l’ISIE, et pour schématiser; sur 5 millions d’électeurs inscrits 3,5 millions ont pris part au vote du 26 octobre 2014 pour élire l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). C’est aux 1,5 million d’abstentionnistes à ces élections que le mouvement Ennahdha s’est adressé pour les appeler à participer «massivement» au premier tour de l’élection présidentielle du 23 novembre prochain.
Le parti islamiste sait d’évidence que pour des scrutins rapprochés comme partout dans le monde les électeurs ne changent pas d’avis. En France, par exemple depuis l’adoption du quinquennat en 2002 la quasi-simultanéité des élections présidentielles et législatives a permis d’éviter les risques de cohabitation d’un président et d’un gouvernement de couleurs politiques différentes.
Le 26 octobre quelque 1,3 million d’électeurs ont voté pour les listes de Nidaa Tounes et selon toute vraisemblance ce même chiffre devrait se porter sur le leader de ce parti, Béji Caïd Essebsi, tant les électeurs du parti ont été déterminés dans leur choix par la personnalité du président du mouvement auquel ils ont adhéré.
C’est la «phobie» de cette harmonie de l’électorat qui justifie les prises de position des chefs des partis ayant pratiquement disparu de la représentation parlementaire.
Les leaders de partis et en même temps candidats à la présidentielle craignent certes la «prépondérance» de Nidaa Tounés dont ils disent qu’il va monopoliser les trois présidences de la république, du gouvernement et du parlement. Chacun d’entre eux, comme du reste les autres candidats qui se disent indépendants, et qui partagent cette même phobie souhaitent obtenir le soutien du parti islamiste dont le gisement de voix est constitué des quelques 900.000 votants ayant porté leur choix sur les listes d’Ennahdha aux législatives.
Le parti islamiste qui a prôné l’idée de « président consensuel », laquelle semble faire long feu puisqu’elle a été rejetée par grand nombre de ceux-là même qui souhaitent aujourd’hui le soutien nahdhaoui fait durer le suspense en reportant à la semaine prochaine sa décision d’appuyer ou non un candidat et lequel ?Après qu’une liste de cinq noms ait circulé, il a vite fait de s’en démarquer indiquant qu’il n’exprime de veto contre quiconque et surtout pas contre Béji Caïd Essebsi dont le nom a été exclu de cette liste.
Tant que les choses ne sont pas clarifiées concernant la forme que prendra le prochain gouvernement que Nidaa Tounés est appelé à former en vertu de la Constitution, Ennahdha ne prendra pas le risque de désigner le candidat qu’il compte appuyer. Selon certaines indications, il ne se déterminera qu’après le premier tour en laissant son électorat potentiel choisir en toute indépendance pour qui voter le 26 novembre courant.
Conscient du fait que le «peuple d’Ennahdha», selon le mot de Moncef Marzouki, peut faire pencher la balance, du moins en faveur d’un des nominés du second tour, le parti islamiste ne veut pas insulter l’avenir. Il ne veut pas non plus dilapider ce qu’il considère à la veille de cette élection présidentielle où il ne présente pas de candidat, un atout-maître.
R.B.R.
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Il n'y aura qu'un seul tour,et BAJBOUJ sera président de la Tunisie post révolution.Et la mission sera accomplie pour une Tunisie démocrate et prospère avec la volonté du bon dieu.