Campagne électorale: tous les coups sont-ils permis?
Entrée dans sa seconde semaine, la campagne électorale se crispe et se durcit. Alors que les personnalités qui n’ont pas de notoriété politique peinent à trouver leur place dans un paysage marqué par la bipolarisation née des élections législatives, certains chefs de partis, sentant le sol se dérober sous leurs pieds n'hésitent pas à recourir à tous les coups y compris ceux au-dessous de la ceinture.
Après le candidat Moncef Marzouki qui appelle à barrer la route au «taghout» entendez les anciens responsables ayant servi dans le régime d’avant le 14 janvier 2011 alors que ce terme désigne chez les terroristes les forces de sécurité qui les combattent, voilà que Ahmed Néjib Chebbi sort de ses gonds pour dénoncer l’un de ses concurrents, le ministre de l’Intérieur en 1968 pour avoir assisté à sa propre torture. Il a refusé de le nommer mais tout le monde a compris qu’il s’agissait de Béji Caïd Essebsi, celui-là même qu'il encensait il y a quelques mois.
A l'unisson, les deux candidats dénoncent «Ettaghaouel» (l’hégémonisme) du parti Nidaa Tounés au cas où son président accèderait à la magistrature suprême et dominerait le paysage politique pendant le prochain quinquennat. Ce terme repris à l'envi et à tous les modes est devenu le maître-mot, le sésame, l'ADM des adversaires de BCE, l'équivalent du vote utile, le slogan qui a permis à Nidaa de faire mordre la poussière à ses adversaires.
Si l’argument de Marzouki cadre avec le personnage impétueux pour lequel tous les coups sont permis, la sortie d’Ahmed Néjib Chebbi est surprenante et n'augure rien de bon pour la suite de la campagne.
Alors que le candidat du Front populaire Hamma Hammami dit pardonner à ses geôliers et à ses tortionnaires, Ahmed Néjib Chebbi, nous fait découvrir une facette de son personnage qui ne lui fait pas honneur.
R.B.R.
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