"Plus l'encre fait couler du sang, plus le sang fait couler de l encre "
L'assassinat abject et inqualifiable des dessinateurs et journalistes de Charlie Hebdo, ainsi qu'un policier, un brigadier au service de la protection et un agent d'entretien ne peut laisser quiconque indifférent. On ne peut pas non plus ne pas rendre hommage a toute l'équipe de Charlie Hebdo qui a payé un bien lourd tribut pour avoir exercé, a leur manière, leur liberté de penser et de dessiner. Même si leurs coups de crayons insolents, provocateurs n'ont pas toujours fait rire tout le monde, leurs meurtres nous choquent et nous atterrent.
Cet acte sauvage, féroce , perpétré dans les locaux du journal Charlie Hebdo, et qui a répandu une onde de choc dans toute la France, nous l'avons aussi, nous Tunisiens, vécu de l'intérieur. Nous avons nous aussi eu nos martyrs, des militants et défenseurs de la liberté et de la démocratie, des policiers, des membres de la garde nationale, des militaires, des civils, assassinés par des imposteurs de la religion. Il y a à peine quelques jours, c'est Mohammed Ali Charaabi, un jeune Policier tunisien qui comme Ahmed, le policier français, a été sauvagement exécuté par ces bêtes humaines. Des bêtes humaines qui menacent le monde de destruction au nom d'une religion qu'ils trahissent et qu'ils ne représentent en aucun cas.
L'horreur et la barbarie quand elle frappe, n'a ni frontières ni limites; elle se répète, se ressemble, et sévit partout et de la même manière. Elle nous heurte, nous blesse tous de la même façon.
Nous ne sommes pas encore au bout de nos larmes, nous allons encore et encore pleurer de rage et de révolte. Nous allons encore porter le deuil de combattants pour les libertés, foudroyés par des serpents assoiffés de sang et de violence. Nous allons encore déplorer des sacrifiés sur l'autel de la vengeance aveugle qui n'a ni nom ni religion.
Le seul hommage que l'on puisse rendre à tous ceux qui ont payé de leur vie leurs idées, quelque soit leur nationalité, leur appartenance religieuse ou leurs convictions, c'est de continuer a s'élever contre l'intolérance et l'obscurantisme sous toutes ses formes.
Quand à tous ceux qui nous demande à nous musulmans de nous désolidariser de ce massacre, je citerai en réponse les propos du philosophe Youssef Seddik " nous sommes effarés, nous sommes hors de nous ,mais n'avons pas à nous justifier en tant que musulmans".
Une pensée particulière a nos compatriotes Ahmed Mrabet et wolinski.
Latifa Moussa
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