Caïd Essebsi au Financial Times : la communauté internationale n’a plus d’excuse pour ne pas soutenir la Tunisie
Evoquant le soutien économique de la communauté internationale à la Tunisie, le président Béji Caïd Essebsi regrette dans une interview au Financial Times que des grandes promesses faites lors du Sommet du G8 à Deauville en 2011, seulement une infime partie a été concrétisée. L’accession du parti islamiste au pouvoir après les élections du 23 octobre 2011 semble avoir refroidi les donateurs et découragé leur élan solidaire. « Aujourd’hui, ils n’ont plus d’excuse, j’espère ! » s'exclame-t-il. «La Tunisie a toujours été un pays du juste milieu qui n'a jamais verser dans l’extrémisme. A chaque fois où on se sent entraîné vers l’extrême, on revient vite au dialogue. C’est ça la Tunisie ». Balayant les appréhensions de voir revenir avec son parti Nidaa Tounes les pratiques de l’ancien régime, il soutient qu’il n’y a "aucun risque en la matière". « Ces craintes ne peuvent avoir aucun fondement possible », ajoute-t-il.
Béji Caïd Essebsi revient sur les relations avec son « meilleur adversaire », Rached Ghannouchi avec lequel il se concerte régulièrement. Il : Il explique :«Nous ne sommes pas des alliés, mais nous sommes convaincus qu’une confiance mutuelle est une nécessité ». Ennahdha est intéressé de participer dans une coalition avec Nidaa Tounès avance le Financial Times mais le président Essebsi s'est bien gardé de s'y engager. « Ceux qui ont voté pour nous sont opposés à l’inclusion d’Ennahdha », fait-il remarquer.
Sous le titre de « Tunisie : en avant toute ! », les deux auteurs d’un long reportage sur la Tunisie avec nombre d’entretiens, Lionel Barber et Roula Khalaf observent que l’élection du président Essebsi constitue une chance pour le pays qui a déclenché la révolution arabe pour fixer les disparités économiques. Interrogeant nombre d’autres acteurs significatifs, ils en rapportent des citations instructives. Fadhel Abdelkéfi, ancien président de la Bourse de Tunis et de Tunisie Valeurs souligne la dégradation de la situation économique, signalant la forte montée du secteur informel qui représente désormais plus de 40% de l’activité économique, avec toutes les fragilités que cela engendre. « C’est très sérieux », alerte-t-il.
De son côté, Michael Ayari analyste à International Crisis Group ajoute note que « la situation sociale est catastrophique », pointant du doigt les disparités entre les régions et l’exacerbation des frustrations. Lofa Lamloum, manager à International Alert, analyse la tentation d’engagement dans le jihadisme qu’elle a pu mesurer dans des quartiers populaires tels qu’Ettadahmaoun, avec cette nette tendance à la radicalisation.
Quant au rôle de l’UGTT, les auteurs ont essayé de le cerner en interrogeant le leader de la puissante centrale syndicale Hassine Abbassi. « C’est une équation difficile reconnaît-il :« Jouer un rôle national pour concilier les intérêts et positions des différentes parties prenantes tout en préservant ceux de nos propres adhérents »-. L’UGTT, estiment les auteurs agit actuellement en régulateur de la scène politique ce qui ne manque d'alimenter les craintes de la communauté d’affaires qui craint de voir la centrale syndicale accroître outre-mesure son autorité et imposer sa pression, allant jusqu'à compromettre le libéralisme économique. Abbassi indique qu’il soutient les réformes mais seulement pour un nouveau modèle de développement qui prête attention aux régions défavorisées et répond aux impératifs de l’emploi. « Les travailleurs sont les seuls à payer les taxes, alors que le secteur informel inonde l’économie et le capital est en train de fondre, déclare-t-il avant de conclure : ce sont les réformes fondamentales que nous soutiendrons».
Lire l'article intégal du Financial Times
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la Tunisie vient de prouver sa réussite avec sa défense devant les mouvements religieux rétrogrades.Elle devient l'exemple réussi que le monde libre se doit d'aider.
Et j'ai oublié de dire l'essentiel, "QUAND DONC cessera-t-on de mendier de l'aide! on doit attirer le partenariat, l'intérêt et les opportunités! Cessons de gémir de tendre la main de courber l'échine et de se prendre pour une grande nation en voulant se substituer au Bangladech ( sans vouloir offenser aucune nation)!!
Bien triste et surprenant: au moment où BCE devrait se montrer, s'expliquer ouvertement et sans détours sur la scène nationale, il choisit soit de se cloitrer à Carthage, soit de faire des déclarations latérales par le truchement de la presse étrangère. Bien triste fin, Si Béji que nous n'arrivons plus à nommer "Bejbouj"!