Je suis enseignante et fière de l'être
«Les élèves sont pris en otage par leurs professeurs», c’est une phrase souvent répétée ces derniers jours un peu comme une litanie , une complainte qui donnerait du pouvoir à ceux qui la prononcent , qui prendraient leur revanche sur ce système éducatif qui les a ou qui les fait . Oui, car quoi qu’on en dise l’école a fait des hommes et des femmes de ce pays . Certes aujourd’hui il y a plus de diplômés que de cultivés , mais est ce la faute de l’enseignant ? Bien sûr, vont s’insurger certains ingrats , le prof est le principal acteur de ce système en dérive. Oh ! que non ! l’enseignant est un simple spectateur : on voit des programmes se faire et se défaire , des coefficients être attribués à telle ou telle matière , des manuels scolaires réalisés par une «élite» mais bourrés de fautes , et mal illustrés , des critères d’orientations où nous n’avons plus notre mot à dire ….. Nous avons vu sombrer année après année notre système éducatif sans avoir aucun moyen pour le sauver. Pourquoi nos élèves sont aussi faibles en langue française qu’en langue arabe , pourtant environ 58°/° de l’horaire sont consacrés à ces deux matières ? La langue , outil de communication , de réflexion structure la pensée. Pas de maitrise de la langue , pas d’esprit de synthèse , d’analyse , pas de réflexion tout court.
Pourquoi n’y a –t-il plus de compétitions sportives inter –lycée? Pourquoi l’enseignement du théâtre est –il le privilège de certains établissements?
Pourquoi avoir privé nos élèves de trois années d’ une terminologie scientifique qui aurait fait la continuité entre le collège et le lycée.? Pourquoi avoir supprimé le contrôle continu? Pourquoi avoir éliminé les filières de formation professionnelle? Pourquoi ne pas avoir reconstitué les savoirs et les programmes scolaires? Pourquoi ….. pourquoi?
Je plaide coupable pour avoir été spectateur muet de la mise à mort de notre système éducatif par des politiques qui aujourd’hui nous accusent d’avoir engendré des terroristes? Pourquoi ce ministre oublie-t-il que s’il est ce Monsieur, il le doit un peu ou beaucoup ( à vous de voir) à ses enseignants . En tout cas, moi je n’oublierai jamais mes profs qui avaient notre estime et notre respect …. Et je n’oublierai jamais mes élèves dont les réussites m’ont données bien du plaisir.
Je suis enseignant, répétiteur, éducateur, formateur et fière de l’être.
Aicha Bennys Slama
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Chère Mme Si votre grève avait pour objet l'amélioration du système éducatif toute la TUNISIE vous soutiendrait. Malheureusement il ne s'agit que d'affaire de gros sous alors que le pays est en quasi faillitte. Ayez au moins l'honneteté de le reconnaitre Mme la "fière"enseignante
Ce témoignage d'une collègue enseignante comme moi me parle. En France nous avons les mêmes interrogations face au bouleversement des programmes ,des données fluctuantes avec les ministères. Mais comme elle je suis fière de mon métier, de la rencontre avec les familles, la lutte contre l'échec scolaire . L'école est le miroir de la société, son résultat.La connaissance du terrain serait très utile aux technocrates brillants pour construire un école de citoyens éduqués et instruits et non seulement des diplomés .BRAVO à Mme Bennys Slama
La première des politesses envers les lecteurs de ce billet aurait été de rédiger correctement en français, toute "prof" (n'écrit-on pas professeur?)que vous soyez. Vos revendications portent davantage sur un aspect pécuniaire que sur le fond (critiquable) des programmes scolaires. CQFD. Amicalement, Jean
Je suis, moi, un parent d’élève et fier de l’être ! Je suis tout aussi fier de notre corps enseignant, quelques inévitables et malheureuses exceptions mises à part ! Cela me permet d’affirmer sans aucune retenue que ledit corps enseignant aurait gagné à se montrer un peu plus vigllant devant certains agissements suicidaires de quelques jusqu’auboutistes qui, malheureusement, semblent avoir pris le pouvoir pour parler sans contestation possible au nom de l’ensemble du corps enseignant ! Quel sens cela a-t-il de déclarer une grève illimitée à quelques semaines de l’issue des négociations sociales qui toucheront l’ensemble de la fonction publique, sinon de faire avancer les exigences égoïstes de la catégorie des enseignants, qui ne sauraient – pensent-ils – se contenter des augmentations générales ? Oui, je sais : les enseignants ont d’autres revendications touchant celles-là plus particulièrement le système éducatif : de qui se moque-t-on ? Imagine-t-on un instant que cette exigence seule ait pu inciter à cette grève mortelle ? Tant que le corps enseignant ne se sera pas ressaisi, en arrachant le pouvoir des mains des jusqu’auboutistes entêtés, sa cause risque dene pas être comprise des citoyens lambda, qui constituent l’opinion publique !
