Une première en Tunisie: L'hypothermie thérapeutique globale chez le nouveau-né
Il s'agit d'une nouvelle technique de traitement par le froid des nouveau-nés à terme qui souffrent d'une asphyxie périnatale (manque d'oxygène au moment de la naissance). En Tunisie, l'asphyxie périnatale demeure encore un problème fréquent qui affecte 8 à 10 nouveau-nés à terme pour 1000 naissances contre 2 à 3 cas pour 1000 dans les pays développés. Sa gravité est liée à la mortalité et à la morbidité lourde qu'elle peut entrainer et constitue de ce fait un des problèmes majeurs de santé chez les nouveau-nés à terme; la mortalité est estimée à 15 à 25% des cas. Parmi les survivants, 25 à 30% vont garder des séquelles neurologiques comme un retard mental, des troubles cognitifs, une épilepsie,...
La dernière décade s'est caractérisée par le développement d'une nouvelle thérapeutique par le froid chez les nouveau-nés affectés: c'est l'hypothermie thérapeutique qui représente une véritable avancée dans le traitement de ces nouveau-nés en permettant d'éviter la mort des cellules nerveuses endommagées par le manque d'oxygène. Son impact sur la réduction de la mortalité et des séquelles a été démontré. Le protocole est actuellement validé et consiste à soumettre les nouveau-nés ayant souffert d'asphyxie périnatale à un refroidissement de tout le corps à une température contrôlée de 33°5 C pendant une durée de 72 heures suivie par une phase de réchauffement progressif. Pour être efficace, l'hypothermie doit être mise en œuvre dans les 6 premières heures de vie dans un milieu de réanimation néonatale et sous une surveillance stricte.
Le service de Néonatologie de l'hôpital Charles Nicolle, s'est doté récemment de l'équipement nécessaire pour pratiquer de l'hypothermie thérapeutique globale et il est de ce fait en mesure de répondre aux besoins de ces bébés en souffrance neurologique. Le premier nouveau-né vient d'être traité avec succès; une amélioration importante de son état neurologique a été notée tant sur le plan clinique que sur le plan des investigations.
Cette réalisation à l'hôpital Charles Nicolle a été possible grâce à un programme de recherche conclu entre l'équipe médicale et le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Zahra Marrakchi
- Ecrire un commentaire
- Commenter
bravo!