Ouattara : « Merci, la Tunisie », mais elle était absente à Abidjan

Abidjan – De notre envoyé spécial – Le président ivoirien, Alassane Ouattara a rendu un vibrant hommage aux autorités et au peuple tunisiens pour avoir accueilli pendant plus de onze le siège provisoire de la Banque Africaine de Développement (BAD) ; « A tout le peuple tunisien, je dis merci mes chers frères pour cet acte », a-t-il déclaré mardi matin lors de la cérémonie officielle d’ouverture des assemblées annuelles de la Banque. Ces assemblées coïncident avec la célébration du 50ème anniversaire de la BAD, le départ de son actuel président, Dr Donald Kabéruka et l’élection de son successeur, la Tunisie ayant présenté à ce poste Jaloul Ayed. Pas moins de cinq chefs d’Etat (Gabon, Niger, Liberia, et Mozambique) et nombre de chefs de gouvernement étaient venus à cette occasion. La Tunisie devait être représentée par le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Yassine Brahim qui était également gouverneur pour la Tunisie à la BAD.

Alors que nombre de ses homologues étaient déjà arrivés à Abidjan depuis dimanche soir, le ministre tunisien est annoncé tard mardi soir pour un séjour de deux jours, et devrait repartir jeudi soir avant la clôture des travaux. «Très pressé», nous dit-on. Cela, on le sait déjà ! Dès le début de son discours d’ouverture, le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara adressera, ses « vifs remerciements à la Tunisie qui a apporté à la BAD une contribution précieuse». Avant lui, le président du conseil des gouverneurs de la Banque, avait souligné que « l’hospitalité dont a bénéficié la BAD en Tunisie est restée dans tous les esprits. C’est sur les rivages de la méditerranée que la Banque a inscrit les plus belles pages de son histoire.» Avant de conclure : «Je prie la délégation tunisienne ici présente de transmettre à l’ensemble du peuple l’expression de notre profonde gratitude».

Dans la salle, parmi les délégations très fournies, la représentation tunisienne se limitait à l’Ambassadeur de Tunisie à Abidjan, quelques collaborateurs et le représentant de la Tunisie à la BAD. La déception se lisait sur tous les visages, ici à Abidjan. Alors que la Tunisie, co-fondatrice de la Banque et acteur majeur est célébrée tant à l’occasion du 50ème anniversaire que pour son hospitalité très saluée ici, elle était quasi-absente. Aucun ministre présent lors de la cérémonie officielle. Il faut reconnaitre que cette attitude à l’égard de la BAD n’est pas propre à l’actuel ministre en charge. Ses prédécesseurs, sous le gouvernement de la Troïka, n’avaient pas fait mieux. Aux assemblées d’Arusha, en 2012, seul un directeur général était présent.

En 2013, à Marrakech, le ministre dépêché par Ali Laarayedh, était venu juste pour deux jours. Pourtant, c’est lors de ces deux manifestations que la décision du départ de la BAD de Tunis était scellée… En notre absence. Inutile donc de déplorer le départ de la BAD ou de pérorer sur une nouvelle stratégie de déploiement économique en Afrique.

Taoufik Habaieb

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