Démissions en cascade à Nidaa qui risque de perdre sa première place à l'assemblée
18 députés auraient démissionné de Nidaa Tounès jusqu’à ce vendredi soir et s’apprêteraient à former leur groupe parlementaire dès que leur démission sera effective, c'est-à-dire jeudi 14 janvier qui coïncide avec la commémoration de la révolution. Si ce chiffre est avéré, le groupe de Nidaa ne compterait plus alors 68 députés, ce qui lui ferait perdre sa première place à l’assemblée au profit du Mouvement Ennahdha (69 sièges).
Une bien mauvaise nouvelle pour Nidaa à quelques heures de la tenue de son congrès constitutif à Sousse sur lequel il fonde de grands espoirs pour repartir du bon pied.
Mais ce qu'il faut surtout craindre c'est de voir cette première scission, somme toute prévisible et même souhaitable compte tenu du fossé qui sépare les deux groupes, préluder à une atomisation de ce parti. Pour «les loyalistes» la séance d'investiture des nouveaux membres du gouvernement à l'ARP sera à cet égard un bon test pour évaluer le degré de cohésion des «loyalistes», quelques députés ayant déjà fait part de leur intention de voter contre certains ministres. Du côté des dissidents, il semble que les avis divergent sur la forme que prendrait la nouvelle structure qui les réunirait, comme sur la date de son lancement. Il y a quelques jours, Mohsen Marzouk avait annoncé la création d'un parti le 2 mars prochain qui correspond au 82e anniversaire du Néo Destour apparemment sans en aviser ses amis. Ce vendredi, un des chefs de file de ce groupe, Abada El Kefi a annoncé qu'une réunion se tiendra le 10 janvier pour discuter de ces questions. Faisant cavalier seul, Lazhar Akremi a vivement critiqué la proposition de Marzouk.
Comme tous les Partis attrape-tout, Nidaa Tounès porte en lui les germes de sa propre destruction, c'est-à-dire son caratère hétéroclite et sa seule raison d'être : remporter les élections en général sans savoir quoi en faire. Il ne tient qu'à lui et à ses militants d'échapper à cette fatalité de l'échec qui est le lot de ces partis.
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Politique fiction : Que se passerait-il si l’ARP ne vote pas la confiance à ce nouveau Gouvernement? Grande question (théorique) à ceux qui connaissent très bien la Constitution… Actuellement (article 89) le Chef du Gouvernement a été choisi par le Président au sein du parti politique ou de la coalition électorale ayant obtenu le plus grand nombre de sièges au sein de l’Assemblée des Représentants du Peuple. Donc au sein de Nidaa Tounes. Si l’ARP ne vote pas la confiance au nouveau Gouvernement? D’abord est-ce un nouveau Gouvernement ou un remaniement? Alors comment le Président devra-t-il faire? Demander au Chef du Gouvernement actuel de recomposer un nouveau Gouvernement? Mais l’article 89 dit : «si la confiance de l’Assemblée des Représentants du Peuple n’est pas accordée, le Président de la République engage des consultations avec les partis politiques, les coalitions et les groupes parlementaires, en vue de charger «la personnalité la plus apte» à former un Gouvernement dans un délai maximum d’un mois». Après la scission au sein de Nidaa, si elle devient définitive, le Parti ayant le plus de représentants devrait être Ennahdha. Ne serait-ce pas logique de dire que la «personnalité la plus apte» à former un Gouvernement devrait être issue d’Ennahdha ? Faudrait-il donc que le Chef du Gouvernement soit donc d’Ennahdha et ce serait à lui de former son nouveau Gouvernement, de le faire approuver de nouveau par l’ARP… Ou faudrait-il trouver le Chef du Gouvernement parmi les coalitions existantes. Quelles seraient-elles? Bien sûr, il s’agit d’un exercice mental, imaginaire car le nouveau Groupe, le nouveau Parti issu de la division de Nidaa peut-il s’opposer à la nouvelle composition du Gouvernement de Habib Essid ? Réponse(s) attendue(s) car je n'ai publié qu'un avis sans l'assurance d'être dans la lecture juste de la Constitution.