Les présences tunisiennes en France en débat
Née en 1989, l'Association Tunisienne des Membres de l'Ordre des Palmes Académiques (créées par Napoléon en 1798 pour honorer le corps enseignant) a fêté l'année dernière son 20 anniversaire en organisant une journée de réflexion sur le thème:
"Présences tunisiennes en France: Sciences, Lettres et Arts en partage". Les actes de cette journée viennent d'être édités par la présidente de l'association, Mme Alia Baccar Bournaz. La présentation de l'ouvrage, réalisé avec le concours de l'Institut Français de Coopération, a été faite ce matin au siège de Beit El Hekma à Carthage. Une dizaine de textes tous d'une haute tenue qui nous confortent dans l'idée qu'on a de notre colonie en France.
Des réussites remarquables dans les domaines les plus variés, que ce soit en littérature, au cinéma, dans la haute couture, la musique ou dans les sciences. Je retiendrais pour ma part, la contribution de Rabaâ Ben Achour Abdelkéfi, "Spécificités des romanciers tunisiens francophones et de leurs écrits en France"dans la mesure où elle pose une problématique assez originale: pourquoi la production littéraire tunisienne d'expression française en France (et à un degré moindre en Tunisie) ne s'est jamais aussi bien portée alors que l'usage de cette langue dans notre pays est en nette perte de vitesse? Mis à part, Hachémi Baccouche, neveu de l'ancien président de Conseil, Slaheddine Baccouche, déchu de sa nationalité tunisienne et contraint à l'exil et Hélé Béji, de culture française, les autres écrivains étudiés (Mustapha Tlili, Fawzia Zouari, Abdewahab Meddeb) et ont en commun d'être bilingues.
Pourquoi alors avoir choisi l'exil et une langue dont l'usage apparaît de plus en plus comme "le signe du déni de soi et même le signe de la trahison"? C'est à ces interrogations que l'auteure essaie de répondre à travers une analyse des oeuvres emblématiques de ces écrivains sans parvenir toutefois à convaincre totalement comme en témoignent les réactions de l'assistance à ses observations selon lesquelles les thèmes évoqués et dans la récurrence seraient l'expression chez ces auteurs d'une crise d'identité", "un exil intérieur" et finalement d'un mal être. Ce serait oublier peut-être que ces traits ne sont pas propre à nos expatriés mais font bel et bien partie de la personnalité de base du Tunisien depuis la fondation du premier Etat tunisien en 814 avant JC par une illustre exilée, Didon.
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