Conseil Exécutif de l'UA: les Africains remontés contre la CPI
Addis-Abéba, de l'envoyé spécial de Leaders Abdelhafidh Harguem - L'attitude de la Cour pénale internationale (CPI) à l'égard de l'Afrique était jeudi au centre des débats de la 28e session du Conseil exécutif de l'Union Africaine, réuni à Addis- Abéba, au moment même où s'ouvrait à La Haye le procès de l'ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo, arrêté, il y a cinq ans sous les bombes de la force française Licorne, après un scrutin sanglant qui avait porté au pouvoir Alassane Ouattara.
Le président kényan Uhuru Kenyatta avait comparu, pour sa part, en 2014 mais les poursuites avaient été abandonnées en décembre.
Leaders apprend de source digne de foi que les interventions des chefs de délégation, lors de la discussion du point inhérent à la CPI étaient très critiques à son égard.
Tout en condamnant vigoureusement les crimes contre l'Humanité et les violations des droits de l'Homme, ils ont dénoncé la CPI pour sa politique de «deux poids et deux mesures" et ses positions hostiles à l'Afrique». Celle- ci n'a pas été respectée. Pourquoi la CPI ne s'intéresse-t-elle qu'à l'Afrique ? se sont interrogés plusieurs délégués qui ont réitéré leur solidarité avec le Président soudanais Omar Al Béchir dont la CPI avait demandé l'arrestation lors du dernier Sommet Africain de Johannesburg,tenu en juin dernier, cependant ce dernier avait fini par quitter le territoire de l'Afrique du Sud avec l'aval des autorités de ce pays. Les délégués ont été unanimes à défendre le principe de l'immunité de tout Président en exercice.
Mandaté par le sommet, le ministre éthiopien des affaires étrangères s'était rendu en novembre dernier à La Haye pour faire part de la position de l'Union Africaine à ce sujet.
Leaders apprend, d'autre part, que la Commission Africaine a appelé les États membres à ratifier le Protocole relatif à la Cour de justice et des droits de l'Homme et des peuples, en tant qu'alternative africaine au CPI et instrument de nature à garantir le respect des droits de l'Homme en Afrique.Jusqu'à présent aucun État membre n'a ratifié ce Protocole. Son entrée en vigueur nécessité sa ratification par au moins 15 Etats membres.
Lors d'un point de presse, la Commisaire de l'Union Africaine pour les affaires politiques,la Nigériane Aisha Laraba Abdullahi a d'ailleurs affirmé que l'Union défendait le principe de l'immunité dont doit jouir un Président en exercice, principe suivi dans les autres régions du monde. Le cas Gbagbo est différent, a t-elle expliqué, sa réélection en 2010 sous la force n'ayant pas été reconnue par l'Union Africaine.
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