Opinions - 07.09.2016

Un autre «Belharam» dans un Institut Supérieur

Un autre «Belharam» dans un Institut Supérieur

Les «Belharam» se succèdent dans les établissements publics anéantissant cet espoir qui naissait avec la révolution pour voir s’installer un État de droit. Un responsable doté d'un pouvoir aussi minime soit –il n’hésite pas à en abuser pour priver une personne d’un droit élémentaire garanti par la loi pour des motifs aussi stupides qu’intenables. La seule explication à ces dépassements est cette tentation irrésistible du «Massaoul» de se sentir supérieur, de se convaincre, pour satisfaire un ego démesuré, que sa décision ne peut pas s’infléchir quoi que vous fassiez d’où ces «Belharam» qui tombent tels de couperets.

Le «Belharam» d’un directeur d’école à Zarzis pour priver une bachelière de se procurer son diplôme montre que même les gens de l’éducation d’habitude imprégnés des valeurs démocratiques et qui ne cessent d’inculquer à leurs élèves les notions de devoir et droit et de respect des lois ne sont pas épargnés par ces démons d’exercice abusive du pouvoir. Un ami m'a rapporté ces derniers temps qu’un deuxième «Belharam» vient de tomber de la part du Directeur d’un Institut Supérieur de la même régionpour suspendre sans raison un programme de Master professionnel. Le coordinateur et l’initiateur du programme a beau essayé d’expliquer que la durée de l’habilitation telle que définie par la loi est de 4 ans qui n’est pas arrivée à terme, que la loi ne permet pas  au directeur de retirer l’habilitation avant terme, que le succès du programme est incontestable comme l’atteste le taux d’emloyabilité, les stages des étudiants en Allemagne, la coopération avec une université allemande, le degré de professionnalisation du programme... Rien n’est fait. Un «Belharam» sec, définitif au mépris de la loi négligeant d’une maniéré affligeante les engagements envers les partenaires du programme et réduisant à néant la seule chance pour les étudiants de gestion de la région de poursuivre leurs études. Mais que faire, c’est le «Massaoul» et c’est lui qui décide.

Naïf, mon ami? Certainement. Car il pensait que les slogans lancés par le ministère pour professionnaliser les diplômes allaient trouver une traduction sur le terrain. Mais malgré tout et encouragé par le fort taux d’employabilité de la formation, il adresse correspondance sur correspondance aux différents services concernés du ministère de l’enseignement supérieur en espérant une intervention pour faire appliquer la loi. Les pesanteurs bureaucratiques étant ce qu’elles sont, il attend toujours.,

La dernière fois que je l’ai croisé, il comptait se déplacer à Tunis pour solliciter une audience avec le ministre avant de se ressaisir et  se dire «finalement de quoi je me mêle, ils ont certainement leurs raisons pour priver une quinzaine de jeunes de travailler dans un secteur demandeur de compétences. Reste que cette inaction des services de l’administration en dit long sur le sort qui est réservé à plusieurs correspondances dénonçant des irrégularités et des dysfonctionnements dans les établissements publics.

J’emprunte à ces esprits tordus leur sinistre terminologie pour dire que «Belharam» à chaque fois que je constate de tels déraillements, j’écrirai quelques lignes pour faire entendre une voix qui peine de plus en plus à être entendue dans la labyrinthe de l’administration.

Abadaben Youssef
Consultant en Organisation
 

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