Augmentation des salaires : le gouvernement fait une nouvelle concession et avertit «ce sera notre dernier mot»
De concession en concession,le gouvernement s'est résolu mercredi à proposer mercredi à l'Ugtt le report des majorations salariales pour le secteur public au titre de l’année 2017 à octobre de la même année, essuyant une fois de plus un Niet catégorique. Ce qui confirme la mainmise des maximalistes sur l'Ugtt. Auparavant, lors des précédentes réunions entre les deux parties, le gouvernement avait d'abord annoncé le report de ces augmentations à 2019, arguant de l'état désastreux de finances publiques et des engagements avec le FMI avant de les lier à la réalisation d’un taux de croissance de 2,8% puis de limiter la période de blocage des salaires à un an. En contrepartie, la centrale syndicale est restée inflexible, se contentant de réclamer l'application de l’accord conclu avec le gouvernement Essid qui prévoit une augmentation des salaires et de mobiliser la rue contre le gouvernement, tout en agitant la menace d'une grève générale.
Pour justifier son refus, l'Ugtt a demandé que les sacrifices démandés aux salariés englobent «les couches favorisées» et réclamé une justice fiscale ainsi que l'intensification de la lutte conte la corruption et les malversations. C'est pourtant, ce que le gouvernement a entrepris avec la Loi de finances 2017 suscitant une levée de boucliers de la part de la majorité des partis y compris ceux de la coalition gouvernementale.
Y aura-t-il d'autres réunions et d'autres propositions ? Réponse du ministre de la Fonction Publique et de la Gouvernance, Abid Briki : «c'est notre dernier mot», tout en attirant l'attention sur les risques pour la stabilité du pays qui peuvent découler d'un refus. A notre connaissance, la dernière grève générale remonte au 26 janvier 1978.
Celle que l'Ugtt projette d'organiser sera certainement beaucoup plus grave pour un pays comme le nôtre qui ne s'est pas encore remis du séisme du 14 janvier 2011. Ceux qui évoquent le coeur léger cette éventualité ne semblent pas mesurer pas encore les risques qu'ils font courir au pays.
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