Début des séances d'audition des victimes de la dictature: des témoignages poignants (Album Photos)
Coup d’envoi des séances d’audition des victimes de la dictature jeudi 17 novembre à l’espace Elyssa dans la banlieue nord de Tunis. Pendant quatre heures les mères et épouse de trois martyrs, un intellectuel proche des islamistes et un ancien militant du mouvement d’extrême-gauche, Perspectives, Gilbert Naccache se sont succédé pour témoigner des exactions commises contre eux, leurs fils ou un conjoint. Comme les interventions étaient non directives, on a eu droit à quelques dérapages, comme le fait de mettre en cause nommément certaines personnes ou de mettre en doute l’intégrité de la justice militaire. La présidente de la séance aurait dû les rappeler à l'ordre.
L’intellectuel proche des islamistes, Sami Braham a reconnu avoir longuement hésité à témoigner, mais, finalement, il s’y est résolu: «la société doit savoir ce qui s’est passé ».
Le témoignage de Naccache durera une heure. Diminué physiquement, l’ancien perspectiviste a gardé l’esprit vif et la mémoire intacte. Opposant à Bourguiba puis à Ben Ali, il reviendra sur ses trente ans de militantisme, les tortures qu’il a subies, non sans humour parfois. «Nos tortionnaires ne savaient même pas pourquoi, ils torturaient. C’était sans doute leur façon de nous interroger». Son témoignage prenait parfois l'allure d'une leçon d'histoire.
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