Caïd Essebsi à Bruxelles: Plus que jamais, la Tunisie a besoin d’un soutien fort de l’Europe
Bruxelles – De notre envoyé spécial, Taoufik Habaieb. «C’est tout naturellement que la Tunisie considère l’UE, son premier partenaire, comme son principal soutien pendant cette phase délicate. Cependant, nous estimons que les instruments traditionnels de coopération demeurent insuffisants pour accompagner la remarquable transformation entreprise par la Tunisie. Notre pays qui vit, en effet, une expérience inédite dans sa région, est en droit d’aspirer à un traitement différencié de la part de son premier partenaire.» Du haut de la tribune du Parlement européen, le président Béji Caïd Essebsi a invité l’Europe à prodiguer à la Tunisie un traitement «privilégié». Entamant jeudi matin une visite qualifiée ici de «historique à plus d’un égard» aux institutions européenne, il a saisi l’occasion qui lui a été offerte de s’adresse aux représentants des 28 pays membres, pour adresser à l’Europe des messages «de l’amitié, du destin commun et des valeurs partagées.» Un discours devant un hémicycle quasiment au complet qui a réservé au président tunisien un longue ovation debout.
« Nous apprécions, à cet égard, a-t-il dit le fait que le Parlement européen ait pris conscience de l’ampleur du soutien attendu pour consolider le succès de cette expérience en proposant, dans sa récente Résolution, des mesures d’appui significatives en faveur de la Tunisie à l’instar de la mise en place d’un «Plan Marshall» et la conversion de la dette en projets d’investissements.» Et d’ajouter : «Nous espérons que cette initiative trouve un écho favorable auprès des autres institutions européennes et des États membres pour la mobilisation d’un appui conséquent à la hauteur des enjeux et défis auxquels fait face la Tunisie. Un appui désormais essentiel pour accompagner la Tunisie à franchir cette étape cruciale de son histoire.»
Évoquant la situation dans la région «secouée par les crises, traversée par le doute et l'incertitude, où certains sont tentés par le repli sur soi, le refus de l'Autre et la violence », il a souligné que «les questions sécuritaires et migratoires sont des préoccupations constantes et constituent des enjeux stratégiques ». Elles appellent, a-t-il déclaré, une intensification du dialogue et une coopération renforcée pour apporter des réponses communes.»
La démocratie tunisienne a souligné le président Caïd Essebsi se construit «dans un contexte régional tourmenté en raison notamment de la situation en Libye voisine et des menaces sécuritaires liées au trafic frontalier d’armes et aux tentatives d’infiltration d’éléments terroristes. La Tunisie est prise pour cible par les terroristes car son modèle démocratique et socioculturel est à l’antipode de leur vision obscurantiste. »
- Ecrire un commentaire
- Commenter