«Les Valeureuses cinq tunisiennes dans l'Histoire»
Elissa-Didon, Aïcha Saïda Manoubia, Aziza Othmana, Habiba Menchari et Habiba Msika. Dans son dernier livre, Sophie Bessis s’intéresse à ces « cinq valeureuses » qui ont, chacune à sa manière- marqué l’histoire de la Tunisie. Les trois premières, on ne sait rien d'elles sauf qu’elles ont réellement existé réduisant l’historien « à échafauder des conjectures à partir de bribes ramassées çà et là ». On pouvait penser que pour Habiba Menchari et Habiba Msika qui avaient vécu au cours de la première moitié du XXe siècle, il était plus facile de reconstituer leur parcours. Ce ne fut pas le cas puisqu’on ne dispose d’elles que de fragments de vie. Habiba Menchari, féministe avant la lettre n’a dû par exemple sa célébrité qu'au fait qu'elle a été la première Tunisienne à prendre la parole devant un public constitué en majorité de Français au Palais des sociétés françaises (le bâtiment qui abrite aujourd'hui la maison de la culture Ibn Khaldoun à Tunis) le 8 janvier 1929 pour discourir en français sur le thème «La femme musulmane pour ou contre le voile» et se prononcer contre le port du voile. Ce qui avait provoqué un tollé général chez les Tunisiens y compris Bourguiba. Le futur pemier président de la République tunisienne a d’ailleurs, justifié en 1973 dans un discours devant les étudiants de l’IPSI sa position par le fait qu'à cette époque le voile constituait le symbole de l’identité tunisienne qu’il fallait absolument sauvegarder. Quant à Habiba Msika, qualifiée d'étendard du féminisme tunisien, elle incarne «la mixité culturelle d'une société tunisienne plurielle»
Mettant à profit sa formation d'historienne, Sophie Bessis a su surmonter les écueils mentionnés plus haut et nous gratifier de cinq portraits brossés d'une plume
alerte. A lire en annexe un document exceptionnel : une photocopie du texte intégral du discours de Habiba Menchari le 8 janvier 1929.
Sophie Bessis, Les valeureuses, cinq Tunisiennes dans l'Histoire 222 pages edit. elyzad 1er trimestre 2017 14 DT
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Choisir cinq Tunisiennes parmi des millions n'était, naturellement, pas une tâche facile : le choix de Sophie Bessis est donc, forcément, personnel... et discutable ! Rien à dire sur Saïda Manoubia, sur Aziza Othmana, et même sur Habiba Menchari, le symbole de la femme contestataire, qui s'est rebellée ouvertement contre la tyrannie du voile... Mais Elyssa-Didon ? Elle était moins tunisienne que libanaise, si tant est qu'elle ait jamais existé ! Mais, bon, les légendes sont tenaces, et constructrices de la personnalité nationale... Mais Habiba Msika ? Son seul mérite est d'avoir été, semble-t-il, assez belle pour séduire une jeunesse frustrée, au point de lui faire oublier sa voix fausse et ses ritournelles du plus bas étage qui soit... C'est bien trop peu pour représenter dignement une femme tunisienne qui avait bien d'autres atouts, et atours, à faire valoir !
Bonjour , c'est avec beaucoup d amertume de savoir que hbiba msika fait partie des top 5 des femmes tunisiennes ,et sa maison à Testour convertie à une maison de culture qui ne porte pas son nom !!!!mais celui d'un religieux ce qui est une aberration !!