Les leçons de la crise économique espagnole
On avait cru, un peu trop vite, que la crise financière et économique était derrière nous, d'autant plus que les signes de reprise n'ont pas manqué cette année avec le redressement des principales places financières internationales, confirmé par les frémissements de l'économie américaine (ralentissement du chômage et relance des investissements). Mais voilà que la crise se rappelle à notre mauvais souvenir, son onde de choc ayant touché le vieux continent frappant de plein fouet des pays comme la Grèce, l'Espagne et peut-être demain, le Portugal, pays souvent cités en exemple par les institutions financières internationales pour leur bonne gestion.
Comme par enchantement, ces trois pays sont devenus les hommes malades de l'Europe et des anti-modèles pour ceux-là-mêmes qui les couvraient de fleurs, il y a quelques mois, avec des économies sous perfusion et sans autre alternative que de se soumettre aux injonctions du FMI et des pays donateurs quitte à faire des coupes sombres dans les dépenses publiques et à décréter des plans d'austérité drastiques pour ramener les déficits publics à 3% du PIB conformément au pacte de stabilité européen.
Le cas de l'Espagne est, à cet égard, symptomatique. Voilà un pays qui avait, il y a quelques années, la meilleure croissance de l'UE et qui se retrouve aujourd'hui au bord de la banqueroute avec un déficit de 11,2% par rapport au PIB, un taux de chômage de 18% par rapport à la population active, contre 9%, il y a 2 ans et un taux d'endettement qui devra passer à 63%, cette année.
Mais le plus grave, c'est le coût social de ces mesures. C'est l'image même du pays, celle du consensus social, qui est en train de voler en éclats sous nos yeux avec ces manifestations de rue des chômeurs, mais aussi des fonctionnaires dont les salaires ont été réduits de 5% pour cette année et seront gelés en 2011. C'est aussi cet affolement face aux agences de notation "devenues boucs émissaires, accusées d'avoir "affolé les marchés", en faisant de sombres prédictions sur les perspectives des économies du pays.
Cette crise ne peut nous laisser indifférents, d'abord parce que, dans un monde globalisé, elle peut nous surprendre à tout moment, comme le montre la nervosité des marchés mondiaux à chaque crise: Dubai, Grèce, Espagne; ensuite en raison des liens très étroits qui nous unissent à ces pays notamment sur le plan économique et ce, à un double titre en tant que pays méditerranéens et membres de l'Union Européenne. C'est pourquoi, une vigilance de tous les instants est plus que jamais de mise (un comité de veille a, d'ailleurs été mis en place pour suivre de près la situation). L'économie tunisienne a prouvé l'année dernière et au plus fort de la crise économique internationale qu'elle avait du répondant. Grâce à des fondamentaux sains, elle est bien armée pour résister, cette année, encore à d'éventuels soubresauts du même genre en restant fidèle à l'approche qui nous a toujours réussis par le passé: une gestion réaliste qui concilie entre la prudence que requiert une conjonture internationale instable et un certain volontarisme pour concrétiser les impératifs du développement.
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un homme avérti en vaut deux. La vigilence est nécéssaire en ces temps. Le systéme de veille devrait etre renforcer.
Rabbi yoster.Notre gouvernement maitrise la situation , déjà au moment fort la crise nous n' avons pas souffert.Rabbi est toujours avec nous.El hamdou llilah.