Le remaniement, un sport national pour les Tunisiens
A la veille de la remise par la commission des experts du Document de Carthage de son rapport au comité des présidents des partis et des organisations nationales, les rumeurs sur un éventuel remaniement ministériel et même du départ de Youssef Chahed se font persistantes.
Parmi les griefs faits au chef du gouvernement, son incapacité à redresser la situation économique. Or l’INS vient de nous annoncer un taux de croissance de 2,5 % au cours du premier trimestre de l’année 2018, soit le plus fort taux de croissance depuis 4 ans et une réduction du deficit budgétaire. Dans ses vœux à l’occasion de l’avènement du Ramadan, le président de la République s'est félicité de cette performance et exprimé le souhait de voir l'économie tunisienne atteindre 3 % de croissance à la fin de l'année. Si ces chiffres n'ont pas été suffisamment médiatisés, c'est vraisemblablement parce qu'ils infirmaient la thèse largement partagée sur la prétendue incompétence de Youssef Chahed ou de ses ministres. En bonne logique, le remaniement proposé comme s'il s'agissait d'un remède miracle et avec les tiraillements qu'on a connus par le passé, serait inopérant pour ne pas dire contre-productif, parce qu'il ne résoudra rien et risque même de casser cette croissance.
Le malheur de ce gouvernement est qu'il n'a jamais eu d'appui politique conséquent, ni de son parti, ni a fortiori de l'opposition, ni même bénéficié d'un état de grâce de quelques mois, tout simplement parce que personne au sein de la classe politique, toutes tendances confondues n'avait intérêt à voir ces nouveaux venus en politique réussir.
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