Selim Azzabi : Nous avons construit un parti, il nous reste à reconstruire la patrie (Album photos)
Le maître de cérémonie le présente « comme l’ingénieur du projet ». « Il a le sang, froid et la tête, bien organisée, dira-t-il de Selim Azzabi. Et de renchérir. « De Maya Jeribi le premier jour à l’ANC, il avait appris à garder la force face à l’échec et la modestie devant le succès » « Mais attention, se rattrape sa coéquipière sur le podium. Le sang-froid, ç’est pas toujours. Il s’est déclenché en décembre dernier face à l’opprobre qu’on avait voulu lui jeter... » Choisi secrétaire général du nouveau parti Tahya Tounes, Selim Azzabi quitte sa place au premier rang, à côté de Mohamed Ennaceur pour monter à la tribune. En vingt-cinq minutes, il devait tout dire, sans lasser les 10.000 adhérents venus de toutes les régions. Ces messages, il les a ciselés percutants, tant pour confirmer les siens dans leur engagement, que pour rallier de nouveaux adhérents, ratissant large, que pour dessiner les voies d’avenir.
Réconciliation et indépendance de la justice
"Il y trop d’arbitraire et d’injustice, clamera-t-il. S’attaquer à ceux qui ont servi l’Etat, c’est priver le pays d’une bonne partie de sa sève. C’est pourquoi nous avons œuvré pour cette loi de réconciliation administrative. Levez haut la tête, vous n’avez rien à vous reprocher... Ceux qui nous ont précédé ont échoué à instaurer la justice transitionnelle, claquant un esprit de vindicte et de revanche. La même bande s’attaque aux magistrats. L’indépendance de la justice est une grande bataille que nous devons gager."
Une politique de complots
« Sans la moindre éthique et aucune retenue, dira Azzabi, certains ne conçoivent la politique qu’en une succession de complots pour mettre en échec Youssef Chahed. Sous un feu nourri, à commencer même par son propre parti, ils ont tout fait pour le faire tomber. Jusqu’à nous accuser, tous deux de complot contre le président Caïd Essebsi, auprès du quel j’ai appris l’esprit de l’engagement politique et le sens d’Etat. Je ne me reconnais dans cette politique vomis par les Tunisiens. Les jeunes nous disent faites pour que cessent ces combats. C’est une génération avant-gardiste, moderniste qui aspire à une vie politique démocratique. »
Le danger de la pensée daechienne
S’il ne se prononce sur les relations de son parti avec Ennahdha, il en trace la ligne démarcation : les acquis de la femme. « La société tunisienne est menacée par la pensée daéchienne qui cible la femme dans ses acquis. Jamais nous nous n’inscrirons dans un gouvernement, un programme ou un projet qui réduise les droits de la femme ou y porte atteinte.
Façonner le futur
Selim Azzabi ne se laissera pas griser par la réussite du congrès. Il sait que le chemin ne fait que commencer et sera long à parcourir. « Nous avons construit un parti, il nous reste de reconstruire la patrie », conclura-t-il ses propos. Sans omettre de faire ovationner en « frère aîné », le président de l’ARP Mohamed Ennaceur.
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