Après le discours de Chahed : Faut-il envisager une rupture avec Ennahdha ?
Quelques heures à peine après son intervention mercredi au congrès constitutif du parti Tahia Tounès, le chef de gouvernement, Youssef Chahed a reçu le président d’Ennahdha. Selon le communiqué diffusé par ce parti, «les deux hommes ont évoqué les efforts déployés par le Gouvernement pour stabiliser le climat social et les préparatifs relatifs aux prochaines échéances nationales en plus des développements régionaux».
On rappelle que dans son discours, Youssef Chahed s’était plaint de l’absence d’une véritable ceinture politique pour son gouvernement tout en condamnant «la duplicité de ceux qui prétendent de nous soutenir alors qu'en sous main ils multiplent les pressions et les chantages»: « Je me suis retrouvé seul sans aucun appui parce qu'ils voulaient un gouvernement faible», a-t-il déclaré dans une allusion à peine voilée à ses «alliés. En tout cas c'est ainsi que ses propos ont interprétés et par ses partisans et par les dirigeants d'Ennahdha ainsi que les centaines de sites de sites proches du parti islamiste qui n'ont pas manqué d'abreuver Chahed d'injures. Voir Chahed complètement transfiguré, sûr de lui ne pouvait que susciter des inquiétudes. Même si le communiqué n'en dit pas un mot, c'est bien de cela dont il été question. Faut-il pour autant prévoir une rupture ? Certainement pas parce qu'elle n'arrange personne à quelques mois des élections. Mais Selim Azzabi a été catégorique. Aux élections, Ennahdha sera un rival et non plus un allié.
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La rupture avec Ennahdha dépendra des résultats des prochaines élections législatives.Si celles ci dégagent une majorité suffisante pour gouverner sans Ennahdha,cette rupture se concrétisera qque soit le futur gouvernement.Le rejet de ce parti constitue à mon sens une erreur fondamentale à ne pas commettre car ne manquera pas de placer le Pays en situation de déstabilisation permanente.Il faut admettre une fois pour toutes que la sensibilité religieuse anime une masse importante de la société tunisienne laquelle voit en son attachement à Ennahdha une sécurité pour échapper à une laïcité à laquelle la société tunisienne n'est pas mûre. Aussi la participation de ce mouvement à la direction de l'État demeure incontournable dans la mesure où l'on ne tient pas à connaitre le même sort que Nida Tounes et son président.
Ennahdha est une partie incontournable dans la direction des affaires de l'Etat car c'est le seul parti politique avec la gauche communiste de H.Hammami qui s'appuie sur une idéologie confirmée. Pour pouvoir s'en libérer il faudrait réunir une majorité confortable et soudée ce qui me parait irréalisable au vu des prétentions des uns et des autres qui prolifèrent de jour en jour.Aussi si l'on ne veut pas connaitre le même sort que celui de Nida Tounes il n'ya qu'a s'y resigner et oublier a .jamais la laïcisation du pays quasiment rejetée par une population imbue de ses valeurs traditionnelles malgré son aspiration ardente à la modernité,l'une n'empêchant pas l'autre.
Les acteurs politiques appartenant à la famille democratique doivent s entendre à élaborer un programme de gouvernement pour le prochain quinquennat et obliger ennahdha à s éloigner pour se placer au camp de l opposition. C est cette fois-ci ou jamais de l écarter des rouages de l état et se débarrasser de ses combines et des guet- apens dressés pour freiner la restructuration de l état. Si l entente n aura pas lieu et les dirigeants des partis se considérant comme démocratiques ne se laissent pas l ingratitude de côté on peut considérer d ores et déjà ennahdha faisant cavalier seul et dominant la vie politique et la gestion des affaires du pays durant les prochaines années et ça sera le dernier acte de satisfaction des ambitions gloutonnes des adeptes du secte.