News - 20.07.2010

Depuis décembre 2003, les crédits non professionnels ont triplé: faut-il s'en inquiéter ?

Pour faire face à leurs besoins croissants, les Tunisiens s'endettent de plus en plus. De 3073041 dinars à fin décembre 2003, les crédits non professionnels octroyés aux particuliers par le secteur bancaire ont pratiquement triplé pour passer à 9145066 dinars au 31 mars 2010. Comme il fallait s'y attendre, ce sont les crédits dédiés au logement qui accaparent la part du lion avec 6909894 dinars soit plus des deux tiers du total des crédits octroyés  contre 2090601 dinars en 2003. Plus que jamais, l'acquisition d'un logement apparait comme l'objectif N°1 des ménages tunisiens. Arrivent  ensuite, loin derrière, les crédits à la consommation avec 1946062 dinars, les prêts universitaires avec 814000 dinars et les crédits pour les véhicules avec 288296 dinars.

A l'exception des prêts universitaires qui ont quintuplé, puisqu'ils n'atteignaient que 174000 dinars en 2003,  suivant ainsi l'accroissement  exponentiel du nombre d'étudiants au cours de la décennie écoulée, et à un moindre degré des crédits à la consommation,  les autres catégories ont, en moyenne, triplé. On notera également que la part des crédits-logement est tombé de 70% à 30% au cours de la période étudiée puisque les centres d'intérêt  se sont diversifiés au fil des années.

Au final, les Tunisiens ont su, dans l'ensemble, raison garder malgré les tentations de plus en plus grandes et le tapage publicitaire auxquels ils sont soumis. Car, outre l'accroissement naturel de la population, le triplement des crédits accordés aux particuliers en moins de 10 ans traduit en fait l'amélioration du pouvoir d'achat des Tunisiens au cours de cette période et les mutations rapides que la société tunisienne a connues.  

 

 

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3 Commentaires
Les Commentaires
Chaker - 21-07-2010 08:29

Il n'y a pas lieu de s'en inquiéter; ne perdons pas de vue que ces crédits constituent un soutien à notre économie; ils permettent de relancer la croissance en cette période difficile et ont ,donc ,un impact positif sur l'emploi. Il faut cependant faire attention au coût de ces crédits, souvent excessifs ainsi qu'au risque de surendettement des ménages.

HBT - 21-07-2010 11:25

Brabbi, tant que le Tunisien a la tete dans les credits a regler...tout le monde est heureux comme ca!

gharbi karim - 25-07-2010 19:26

Les taux d'intérêts appliqués pour les opérations de ventes avec facilités de paiement sont assimilés à des prêts conventionnels et sont soumises aux dispositions de loi n° 99-64 du 16 juillet 1999, relative aux taux d'intérêt excessifs. Je me suit intéressé à la brochure d'une grande surface de la capitale qui a coutume de publier des offres de financement "alléchantes" et pourtant ... Pour un climatiseur (7000 BTU) dont le prix au comptant est de 399 dinars, la grande surface et partenaire banquier proposent des financements à plus de 17% sur 12 mois, plus de 20% sur 9 mois et plus de 24% sur 18 mois. Or pour les crédits à la consommation, le seuil maximal légal est de 9,97% (tout compris c'est à dire compte tenu des intérêts, des frais, commissions ou rémunérations de toute nature, directes ou indirectes intervenus dans l'octroi du prêt : et ce n'est pas moi qui le dit c'est l'article 2 de la loi) En conséquences : - Le taux d'intérêt effectif global doit être mentionné dans tout écrit constatant un contrat de prêt régi par la dite loi. - Au cas où ledit taux n'est pas mentionné, (et c'est manifestement le cas depuis des années), c'est le taux d'intérêt effectif moyen pratiqué au cours du semestre précédent qui sera pris en compte et le prêteur sera passible d'une amende allant de cinq cent à trois mille dinars. -En cas d'application d'un taux d'intérêt excessif, les sommes que le prêteur a perçues indûment sont restituées à l'emprunteur en les majorant des intérêts calculés aux taux légaux et ce, à partir de la date de leur perception. Résultat : les consommateurs verront leur "facture" d'intérêts pratiquement divisée par deux!!! Par ailleurs, j'invite les protagonistes à réviser rapidement leurs pratiques car en application de l'article 5 de la dite loi : "Quiconque consent à autrui un prêt à un taux d'intérêt excessif est puni d'un emprisonnement de 6 mois et d'une amende allant de trois mille à dix mille dinars ou de l'une de ces deux peines seulement. En cas de récidive, cette sanction est portée au double. Lorsque le contrevenant est une personne morale, les peines prévues ci-dessus sont applicables, personnellement et selon le cas, aux présidents directeurs généraux, directeurs, gérants et en général à toute personne reconnue responsable et ayant qualité pour représenter la personne morale. Les complices sont punis des mêmes peines (au cas où l’enseigne en question et son partenaire banquier tenteraient de rejeter leur responsabilité)

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