Quand les artistes tunisiens font un tabac à Carthage !
Même si la 46 édition du Festival de Carthage en est à peine à sa deuxième semaine, on peut d'ores et déjà en tirer une première impression. Les artistes tunisiens qui s'y sont produits ont font meilleure figure que les chanteurs orientaux qu'on faisait venir auparavant à grand frais, non seulement au plan de la qualité artistique du spectacle, mais aussi à celui de l'affluence. A notre grande surprise et certainement à celle des organisateurs qui ont parié sur eux après bien des hésitations.
Les Nabiha Karaouli, Mokdad Shili, Najet Attia et consorts semblaient condamnés, au mieux, à faire les vedettes américaines ( artiste de second plan qui passe avant la vedette principale dans les spectacles), quand ils n'étaient pas confinés dans les festivals de l'intérieur, ou le festival d'El abdellya, sorte d'annexe de Carthage réservée essentiellement aux artistes tunisiens jugés (au nom de quoi !) peu aptes à se produire au théâtre antique. Et tout indiquait que La présente session de ce festival allait être une copie conforme de la précédente avec son lot d'artistes orientaux et ses soirées rotaniennes alors que la part des artistes tunisiens était réduite à la portion congrue avec des "valeurs sûres", comme L. Bouchnak, S. Rébaï, Soufia Sadok et Latifa et Amina Fakhet. Heureusement, la réaction-salutaire-de dernière minute de l'autorité de tutelle allait permettre de rectifier le tir.
Le plus ancien festival arabe ne se contentera plus, comme nous l'espérons, de lancer ou de relancer les carrières des artistes ou pseudo artistes qui nous viennent des bords du Nil, du Liban ou d'ailleurs, mais donnera aussi leur chance à nos chanteurs et chanteuses et pourquoi pas à ceux du Maghreb, victimes, eux aussi, du même ostracisme, s'ils ont eu la mauvaise idée de faire leur carrière dans leur propre pays.
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