Coronavirus: la situation en Tunisie après "le patient zéro"
Dix jours sont passés depuis la publication du premier article attirant l'attention des Tunisiens sur le risque imminent de l’épidémie à coronavirus.
L’auteur de cet article avait posé une simple question: Est ce que les venants de l’Italie devraient être gardés en quarantaine…..?
Cette question s'avère aujourd’hui d’une importance primordiale.
Le ministre de la santé a déclaré dernièrement le premier cas de coronavirus en Tunisie. Il s’agit d’un ressortissant venant de l’Italie en voyage maritime avec 200 passagers à bord..
Il a échappé à toutes les procédures de dépistages puisqu' il n’était pas symptomatique. Il a déclaré lui-même sa maladie ultérieurement.
C’est le fameux "Patient zéro" de la Tunisie. Des prélèvements ont été faits pour sa famille et les résultats sont rassurants.
Le premier stade de l’épidémie, dans lequel évoluait la Tunisie jusqu’à hier, consistait à freiner l’introduction du virus sur notre territoire.
Maintenant, tout le plan national bascule au deuxième stade de la prise en charge. Automatiquement l’organisation des soins sera plus largement mobilisée qu’au stade un.
Le 02/03/2020: le premier jour de la deuxième phase de l’épidémie
Le stade 2 consiste à freiner la propagation du virus. Cela veut dire qu'Il n’existe pas de circulation active de ce dernier, mais seulement des cas importés
La stratégie consiste à prendre en charge les porteurs du virus dans le cadre d’un parcours de soins sécurisé avec l’identification et la surveillance des "personne contact".
Dans ce cadre, le nouveau gouvernement peut considérer la fermeture d’établissements scolaires, les restrictions d’événements collectifs comme des spectacles, rencontres sportives, foires et salons…
Le public peut aussi être encouragé à limiter leurs déplacements individuels.
Mais loin de ces définitions épidémiologiques, la caractéristique de cette épidémie réside dans son impact sur la psychologie humaine.
A vrai dire le coronavirus n'est pas le pire virus de l'histoire.
Mais l'hystérie collective qui l'accompagne est la pire.
On a observé rapidement:
• Une chute de la bourse dans le monde entier.
• Une augmentation des prix de l'or de 8 %.
• Une perte de 150 millions de devises chaque semaine par baisse du tourisme mondial.
• Une baisse de tous les marqueurs économiques mondiaux.
L’hystérie collective, un danger plus grand que le Covid 19
Quelques heures après la déclaration du premier cas de coronavirus en Tunisie, des fakes news ont commencé à être publiés pour alimenter la psychose générale.
Cette hystérie causée par le manque d’information a poussé les Tunisiens à faire des stocks de produits alimentaires et donc provoquer une vraie pénurie. Cette pénurie va décompenser encore plus l'hystérie et ainsi de suite le cercle vicieux.
Les Citoyens peuvent aussi décider de prendre des congés annuels ou maladie pour éviter les contacts ce qui peut être fatale pour notre économie et la continuité des services publics
Comment éviter cela: la transparence et l'information ciblée seront le secret de notre bonne cohésion et de notre attitude correcte face à cette menace sanitaire.
UGTT: un rôle primordial
Le secrétaire général de la Fédération générale de la santé relevant de l’Union générale tunisienne du travail ainsi que son bureau, ont désormais une mission primordiale dans la gestion de ce problème de santé public. Il doivent assumer leurs responsabilités et participer activement dans l'information et la formation des fonctionnaires de la santé pour éviter l'agitation dans les couloirs des hôpitaux.
Mettre la vie des fonctionnaires de la santé en danger est strictement hors de question. L'état est dans l'obligation de protéger tous les fonctionnaires des hôpitaux sans exception par tous les moyens possibles.
Par contre faire des grèves en refusant de prodiguer des soins pourrait être à lui seul l'étincelle d'une catastrophe nationale.
Les mesures de préventions
Le "take home message" de la société tunisienne de pathologie infectieuse:
Nous avons besoin de suivre les recommandations qu'on devrait respecter pour tous les virus respiratoires:
1. Se laver fréquemment les mains
2. Ne pas porter les mains au visage
3. Ne pas saluer en donnant des poignées de mains ou des baisers
4. Ne pas toucher les surfaces inertes à mains nues, utiliser un mouchoir
5. Tousser dans son coude et non dans ses mains
6. Désinfecter les surfaces inertes: boutons, claviers, tables, rampes, poignées, robinets, téléphones, commandes...
Si on présente les symptômes de la maladie, on doit s'isoler et appeler le 190 pour avoir les instructions à suivre. Il ne faut en aucun cas se déplacer aux urgences ou chez son médecin traitant.
Dernier appel à notre président de la république
Le président de la république à été sollicité pour présider le conseil de sécurité national et débattre cette question.
Les questions à débattre peuvent être:
- comment réussir à informer les citoyens sur tous les aspects pathologiques de l'infection par le coronavirus ainsi que sa prise en charge
- comment informer les citoyens sur tous les aspects pathologiques de la hystérie collective et comment mettre en œuvre les moyens pour les rassurer
- À partir de quelle indication, on devrait intensifier les mesures de sécurité : Fermeture école ? Fermeture de frontières etc...
- Préparer un plan de sécurité pour garantir le pouvoir d'achat
- Se préparer à la crise mondiale économique en temporisant les investissements et en limitant au strict minimum les importations.
Pour conclure le message clé de cet article est le suivant:
Calme, demande d'information des sources fiables, hygiène, pas de salut avec un contact physique, auto isolement en cas d'apparition de symptômes tout en le déclarant au 190.
Kaissar Sassi
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