Tunisie: Y a-t-il un commandant dans le navire… qui chavire?
Par Nabil Kallala - Avons-nous réellement des présidents qui (nous) gouvernent? Le pays est-il effectivement gouverné? C’est une question qui m’interpelle et me taraude les méninges. Quand on voit un président qui s’en va presque seul lancer la ville sanitaire, en dehors d’une planification qui aurait dû être dûment réfléchie et étudiée pendant longtemps dans le cadre d’une réforme en profondeur globale du secteur de la santé.
Quand on décide en même temps – toujours seul - que deux autres villes seront édifiées à l’instar de Menzel Mhiri, l’une dans le NO et l’autre dans le SO. Certes l’initiative en elle-même est très louable, et bien à son honneur, car ces régions souffrent terriblement d'un manque de service sanitaire, outre les carences des commodités de la vie. Mais est-ce de cette manière que des projets aussi stratégiques sont lancés? Dispose-t-on des dizaines de milliards pour l’édification de cette ville, les promesses de dons suffisent-elles et sont-elles une garantie, car l’on sait que ce ne sont parfois que de vains mots, surtout avec/après le passage de la Corona ? On en sait quelque chose déjà sous le président feu Béji Caïd Essebsi avec les promesses du G 20? Et quand bien même on réussirait à les avoir, qu’en sera-t-il du budget de gestion, qui sera très lourd et très couteux? A-t-on programmé la formation du personnel médical et des médecins, qui nous le savons, ne sont pas très nombreux et s’en vont ailleurs à la première occasion qui s’offre à eux? Je me demande d’ailleurs pourquoi nos honorables médecins n’en parlent pas, s’ils y souscrivent, il faudrait alors qu’ils y soient associés, eux ainsi que tous les départements ministériels concernés. A-t-on prévu de doter la région et ses accès d'une infrastructure conséquente? tout cela me semble flou. Pourquoi ne nous dit-on pas quel sera son coût, quelles sont les lignes de crédit, quand sera-t-elle prête, qui se chargera de sa gestion, le ministère de la santé ou le ministère de la défense, comme cela semblerait être le cas? Mais aussi, un Chef de gouvernement qui se complait dans son rafistolage gouvernemental, avec six ministères par intérim, s’adjugeant, en plus, lui-même l’intérieur.
J’ai vraiment l’impression qu’il peine à avancer. Il est sommé de trouver des solutions à notre situation économique et financière catastrophique et à répondre aux recommandations draconiennes du FMI. En est-il très conscient, alors que son ministre des finances limoge ses directeurs généraux et crée le trouble au sein de son ministère. Sur quel staff va-t-il s’appuyer pour restructurer notre économie, car c’est de cela qu’il s’agit dans le fond. Le Ministre de la santé est maintenu, alors qu’il a été incapable de nous ramener le vaccin. Le président obtient un don secret émirati de 500/1000 doses! Le CDG, aux abois, téléphone à Serguéï Lavrov pour nous fournir 1 million de doses Spoutnik V. Les aura-t-on et quand ? Aux calendes grecques! Et qu’en est-il de nos commandes de Pfizer et d’Astra Zeneca? On apprend que l’Italie refuse au sein de la Commission européenne de fournir le vaccin Atra Zeneca à l’Australie, car il n’y en a pas assez pour l’Union européenne. Aussi, ai-je bien peur qu’on n’en ait finalement qu’un simulacre de vaccin. Entre temps notre population se meurt, et comme si cela ne suffisait pas, le CDG lui-même autorise les Nahdhaoui à manifester par milliers sans aucun protocole sanitaire? Une confusion totale dans mon pays. C’est à ne rien y comprendre.
Alors est-on vraiment (bien) gouvernés en l’état? A-t-on effectivement un gouvernement et un Etat qui se respectent? Et quoiqu’on dise de notre administration, je dis haut et fort, que c’est grâce à elle que nous arrivons, malgré tout, à éviter encore le pire, le naufrage. Mais à quel prix et jusqu’à quand?
Nabil Kallala
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TRISTE CONSTAT HELAS MAIS PERSONNE NE REAGIT AU NAUFRAGE DU PAYS