Tunisie : L'avenir, des raisons d'espérer!
Par Pr Mohamed Salah Ben Ammar et Dr Mohamed Adel Chehida - La pandémie fait des ravages et le virus continue à muter et la Tunisie toute entière ne voit pas le bout du tunnel !
Chaque matin en allumant nos smartphones et en faisant le rituel survol de facebook, la litanie des condoléances pour les parents et les amis qui ont perdu un proche recommence, donnant ainsi raison à la prophétie de Boris Johnson au début de la pandémie. On change d’air et on passe à la lecture des news et on découvre que des citoyens victimes du Covid meurent devant l’hôpital avant d’avoir eu le droit à une bouffée d’oxygène. Le système sanitaire s’écroule et n’arrive pas à faire face à la propagation du virus. Pire encore on regarde la scène de violence sous la coupole de Bardo où un « Banksy » du peuple gifle une femme parce qu’elle ne partage pas ses idées. Violences commises dans les lieux où nos sages ont écrit ce qui devait être la meilleure constitution au monde qui unit tout un peuple et lui assure un état de droit ! Acte de violence, immonde, inadmissible qui ne doit pas rester sans suite.
La rencontre du ministre de la santé avec un résident en anesthésie réanimation non encore thèsé, mais blogueur aux idées très personnelles bien arrêtées, pour discuter avec lui de la stratégie nationale contre la Covid est lourde de significations ! Voulait-il le neutraliser ? Ou était-ce une autre occasion pour discréditer toutes les commissions scientifiques composées par des professeurs ? Dans tous les cas de figure, ce fut un message négatif. La non coordination (pour rester poli) entre Carthage, Kasbah et le Bardo ne fait que semer le doute dans l’efficacité de nos institutions, pourquoi en rajouter? Nul besoin d'en rajouter, la liste des erreurs est longue mais nous n'avons pas le droit de baisser les bras pour autant, surtout pas maintenant. Désormais notre principal ennemi n'est plus le virus mais le désespoir car il y a mille et une raisons d''être optimiste!
L'acte patriotique dont le pays a le plus besoin en ce moment est d'insuffler l’espoir, de résister à la médiocrité. Pas besoin d'être des millions pour reussir ce challenge. Faire tout ce qui est en notre pouvoir pour sortir de l’impasse, croire à nouveau en nos capacités et le faire savoir aux autres. C’est notre devoir vis à vis d'une jeunesse, censée prendre la relève, mais que les discours nihilistes poussent à baisser les bras.
Le souvenir des premières gardes covid sont encore présents, vêtus d’un scaphandre comme des extra-terrestres portant des couches (car on n'avait pas le droit d’aller aux toilettes), terrorisés par un ennemi invisible et de la suite…Aujourd’hui la vie a repris un rythme de vie normal dans bien des pays qui ont reussi à faire respecter les mesures barrières, port de masque, distanciation, hygiène et surtout grâce à une campagne de vaccination efficace (Des dizaines de millions de doses faites en Italie, en France, en Allemangne). Devant ce constat on ne peut qu’être optimistes.
Nous restons convaincus que c’est faisable et applicable en Tunisie, on doit se souvenir que notre seule richesse est l'humain, la matière grise disait Bourguiba. De fait nous avons les ressources humaines nécessaires pour nous en sortir.
Le personnel de la santé dans toutes ses composantes confondues continue à être mobilisé au front malgré les martyrs tombés, souvenons-nous du médecin enceinte décédée au Kairouan durant sa garde et de toutes les blouses blanches ayant contracté le virus en accomplissant leur devoir. Ils continuent à le faire dans des conditions presque inhumaines. Ce sont nos vrais héros.
Les vaccins finiront par arriver et une vaccination de masse sera assurée grâce à nos jeunes. La population réalise enfin l’héroïsme des jeunes médecins dont la garde Covid de 12 heures est payée environ 3 dinars de l’heure. Les ondes des chaînes radios relatent leurs exploits. Il faudra une fois la crise dépassée se pencher sur les maux qui minent notre système de santé!
On ne peut qu’être fiers quand on applaudit Ons Jabeur portant le drapeau tunisien à Roland Garros et à Wimbledon, optimistes quand nos compatriotes excellent à l’étranger et se brûlent les méninges pour trouver des solutions pour aider la mére patrie de là où ils sont. Optimistes en écoutant les paroles de nos militaires blessés au Selloum ou Jbel Chaambi renouvelant leur volonté de revenir lutter sur le terrain pour combattre les terroristes malgré leurs douleurs aussi bien physiques que psychologiques.
Ce ne sont que de simples exemples qui doivent nous rappeler que nous devons garder la tête haute et réaffirmer notre engagement indéfectible pour gagner ces guerres.
A l'instar de nos parents et des péres fondateurs de notre pays, notre devoir n'est pas seulement de nous battre pour un avenir meilleur, mais de le dire haut et fort, l'avenir sera forcément meilleur. Vive la Tunisie!
Pr Mohamed Salah Ben Ammar
Dr Mohamed Adel Chehida
(Anesthésistes Réanimateurs)
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Je pense que la phrase : la matiére grise soit un obstacle vers la democratie, dans les pays demcratiques toute la société est imbibée de la science et il ny a pas de difference entre les individus, tout travail est utile et important. Bourguiba il a vecu dans un autre temps où le peuple éait separé de l´aventure.
je crois que vous avez oublié dans quel temps la Tunisie se trouve. Je pense quand même qu´elle va vers la democratie. c´est donc parler de la matière grise ce n´est pas ce qu´il faut. Dans les anciens pays democratiqies la sociéé a imbibée toute la société et tout travail est utile et important. Au temp de Bourguiba la société était autre et la société était trés divisée. Même la difference entre le travail manuel et intellectuel et presque inexistante
Ô combien on en a besoin de ce discours positif. Bravo à vous deux et courages DOCTEURS
C'est beau d'être optimiste et de passer des ondes positives. Mais ce qui est sûr c'est que notre pays devrait être dirigé par les compétences et par ceux qui font parti des matières grises de notre patrie. Œuvrons pour changer cette classe politique qui nous attire des ciecles en arrière.
Bravo Dr Chehida Adel et Dr Mohamed Salah ben Ammar pour cet article qui émane beaucoup d'espoir . Nous ne baisserons pas les bras dans ces circonstances sanitaires, politiques et économiques à travers lesquelles passe la Tunisie . Demain fera jour .
Si l'espoir fait vivre, l'illusion fait mourir, se noyer, s'engouffrer chaque jour un peu plus. Notre crise socioéconomique et politique, exige une prise de conscience, et une mobilisation patriotique générale , à tous les niveaux de responsabilité; du simple citoyen jusqu'aux présidents. La pandémie, nous dépasse., dans toutes les administrations les dossiers stagnent, les blocages politiques trainent depuis des mois, en plus la séance unique pendant l'été, ralentit davantage l'économie et la gestion de nos différents problèmes. Continuons d'epérer et de demander l'aide de dieu !!!!!