Ridha Gharsallaoui, un haut sécuritaire de Carthage, nommé à la tête du ministère de l’Intérieur
Kais Saïed révèle le profil-type qu'il préfère dans le futur gouvernement: un visage neuf, compétent et discret. Ridha Gharsallaoui désigné à l'Intérieur, en offre l'exemple. En attendant la désignation d’un nouveau chef de gouvernement, l’urgence de situation a dû commander au président Kais Saïed de combler la vacance à la tête du ministère de l’Intérieur. Pour le moment, il n’a pas nommé un ministre en titre, par respect aux dispositions constitutionnelles, comme il le réitèrera, mais un « chargé de diriger le ministère de l’Intérieur ». Son choix s’est ainsi porté sur son conseiller à la sécurité, Ridha Gharsallaoui, un haut cadre sécuritaire, directeur au sein de la direction générale de la protection du chef de l’Etat et des personnalités officielles, coopté en avril 2020, conseiller au sein du département de la sécurité nationale, relevant du cabinet présidentiel. Dans l'exercice de ses nouvelles fonctions, il a rang et avantages de ministre, comme le stipule le décret de sa nomination.
Le président Saïed a pu depuis lors « apprécier sa compétence, sa droiture et ses fines analyses », soulignent des proches du sérail. Discret, appliqué, doué d’un sens aigu de l’organisation et de la coordination, il a fait preuve de grandes qualités, ajoutent-ils.
Rejoignant il y a 25 ans la direction générale de la sécurité du chef de l’État et des personnalités officielles, Ridha Gharsallaoui s’est spécialisé dans le renseignement, la lutte contre le terrorisme et la logistique et s’est hissé aux fonctions de directeur. Les divers stages de haut niveau accomplis à l’étranger lui ont permis d’enrichir ses connaissances et de renforcer ses compétences.
Lors de la cérémonie de prestation de serment, le président Saïed a tenu à livrer deux messages qu’il a jugés essentiels.
Le premier consiste à réaffirmer son attachement à la légalité, pour répondre à ses détracteurs de l’intérieur, et rassurer l’opinion internationale.Un chargé de diriger un ministère et non un ministre, pour demeurer conforme à la constitution, une conformité à laquelle il tient tout particulièrement, déterminé qu’il est à rester dans la légalité de la loi suprême, ne s’autorisant aucun dépassement.
Le second message porte sur la mission-même du ministère de l’Intérieur, encore plus en cette situation si particulière. Indépendance, loyauté et esprit républicain. « L’État ne saurait être un pantin manipulé par des lobbies et des malfaiteurs qui en tirent les ficelles de derrière les coulisses », martèlera Saïed.
La nomination de Ridha Gharsallaoui à la tête du ministère de l’Intérieur intervient après le limogeage du directeur général des services spéciaux, Lazhar Loungou. Il est remplacé par Mohamed Cherif, jusque-là directeur des renseignements généraux.
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