Législatives en Tunisie - Record d’abstention confirmé : les nouveaux élus face à leur devoir (Album photos)

Désintérêt confirmé, désaveu réitéré ! En s’abstenant massivement de nouveau dimanche 29 janvier pour l’élection de 130 députés à l’Assemblée des représentants du peuple, les Tunisiens ont marqué leur manque de confiance dans l’avenir. Selon les résultats préliminaires, ils n’ont été que 11.3% à voter, quasiment comme lors du premier tour, le 19 décembre dernier. Les urnes sont restées presque vides. Le message est clair.

Les premiers qui doivent écouter attentivement le verdict des urnes, ce sont les nouveaux élus. Ils savent bien désormais que leur légitimité se limite à 11.3% du corps électoral. Ils siègeront bien au Bardo, mais n’auront guère la tâche facile pour surmonter cette « malformation ». Conquérir la confiance des Tunisiens est très exigeant. La sincérité de l’engagement, la qualité de la fabrication de la loi et le contrôle de l’exécutif en seront déterminants. La phase d’apprentissage sera longue. Il s’agit de l’écourter et de faire montre d’une réelle capacité d’assumer pleinement la mission qu’attend le peuple de ses élus, dans une interprétation très large et plus appropriée de la nouvelle constitution.

Le contexte est effarant : le dossier à soumettre au FMI n’est pas encore bouclé, faute notamment de la non-mobilisation du financement extérieur additionnel nécessaire, la notation du pays est de plus en plus dégradée, la flambée des prix s’attise, et la précarité s’aggrave. Quelle contribution pourrait apporter le Parlement à une sortie de crise ? La restauration de l’Assemblée suffira-t-elle à apaiser les tensions dans le pays et répondre à une partie des interrogations à l’étranger ? Le message issu des urnes sera-t-il bien compris par la classe politique, disloquée, dénoncée ?
La Tunisie attend des jours meilleurs.