Dr Tawhida Ben Cheikh, n'est plus
A un mois de son 102ème anniversaire le 2 janvier 2011, le Dr Tawhida Ben Cheikh, première femme médecin tunisienne et arabe, vient de s’éteindre lundi 6 décembre à Tunis. L’hommage que Leaders lui avait rendu, lors de son centenaire en 2009, mérite relecture.
Née le 2 janvier 1909 à Tunis, le Dr Tawhida Ben Cheikh, est issue d’une famille aisée originaire de Ras Jbel (Bizerte). Son oncle maternel n’était autre que feu Tahar Ben Ammar, qui avait conduit en 1956 les négociations pour l’indépendance de la Tunisie et en avait signé, le 20 mars 1956, le protocole d'accord avec la France). Elle fut parmi les toutes premières élèves du Lycée de Russie, ex-Armand Fallières (1918-1922). Elle est, d'ailleurs, membre fondateur et présidente d'honneur de l'Association des anciens de la Rue de Russie. Première bachelière tunisienne (1928), elle part à Paris, en compagnie de Lydia Burnet, l’épouse du Dr Burnet, chercheur et médecin français puis Directeur de l’Institut Pasteur de Tunis.
Dr Ben Cheikh commence par s’inscrire à l’université de Paris et obtient après 3 ans le diplôme physique, chimie et biologie (P.C.B), ce qui lui permit d'accéder à la Faculté de médecine de Paris et décrocha son doctorat en 1936. Il a fallu attendre les années 50 pour qu’une autre femme tunisienne, Hassiba Ghileb, devienne la deuxième femme médecin tunisienne.
Rentrée à Tunis, elle s’installe en cabinet privé (42, rue Bab Mnara), car les services hospitaliers contrôlés alors par les autorités françaises, ne favorisaient guère son admission. Après la médecine générale, elle s'oriente vers la gynécologie. Par la suite, elle contribue à mettre en place le planning familial tunisien par le biais du service qu'elle crée à l'hôpital Charles-Nicolle en 1963 puis de la clinique Montfleury, première clinique fondée par l'association tunisienne pour le planning familial en 1970.
Entre 1955 et 1964 elle devient directrice du service maternité à l’hôpital Charles Nicolle. elle présidera le même service à l’hôpital Aziza Othmana et ce, jusqu’à sa retraite en 1977.
Parallèlement à l’exercice de la médecine, elle a dédié sa vie à l’action militante en faveur de son pays. C’est ainsi qu’elle a été chargée en 1937 de la direction de la première revue féminine tunisienne, éditée en langue française « Leila » parue en Tunisie dès 1936. Elle fit partie également de plusieurs associations. Elle fut, notamment, vice président du croissant rouge tunisien et membre de l’union des femmes musulmanes tunisiennes.
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Cette grande dame de la médecine tunisienne est partie au bon moment pour rappeler à certains faux historiens que c'est elle la vraie pionnière de la gynécologie-obstétrique tunisienne. Elle était déjà chef de service de gynéco-obstétrique à Charles Nicolle dans les années cinquante..La gynécologie-obstétrique étant une spécialité surtout pratique,dans son service de l'Hôpital Aziza othmana elle nous a appris beaucoup plus que les cours de fac..Puisse Dieu l'entourer de sa haute miséricorde.
Une grande dame et une figure incontournable de bab jedid. Elle fut une amie de la famille et le Dr Slimane BEN SLIMANE a occupé, après elle, son cabinet au Bd bab Ménara. Militante féministe de la première heure, elle fut, en compagnie de son mari, proches du parti communiste et du mouvement progressiste tunisien. Qu'elle repose en paix.
Et pourtant elle était et elle demeurera toujours tunisienne. C'était une icone de la femme qui a décidé un jour de transcender les embûches et les tabous et de tracer son chemin malgré vents et marées. A nos jeunes de s'en inspirer et à nos responsables intelligents de glorifier son âme.
Oui je dirai que l'Afrique et tout particulièrement le Maghreb a perdu une grande battante une parmi les vraies Que Dieu le tout puissant lui accorde son pardon Abdou eljabar Ingenieur Malien
Dr Taowhida Ben Cheikh était aussi une patriote active et sincère. Elle avait notamment participait aux côtés de feu Dr Ahmed Ben Miled et de feu Mohamed Habib Chelbi, aux investigations d'une commission chargé par le Parti du Destour d'établir un rapport sur le ratissage de l'armée française dans le Cap Bon en 1952 (Korba et Tazerka), rapport qui a été publié dans les journaux arabes de l'époque et qui a été envoyé aux Nations Unies.
Allah yar7mha (que Dieu la pardonne) wi yar7amna ajma3ine (et nous pardonne tous) amine.
QUE DIEU LE TOUT PUISSANT L 'ACCUEILLE DANS SON PARADIS ÉTERNEL .
j'ai connu Dr Ben Cheikh taouhida en 1974 alors que j'exercai le métier de délégué médical,elle a été toujours acceuillante et tré aimable,que Dieu l'acceuille dan son éternel paradis
Originaire de Ras Jebel, ma ville natale, je ne suis pas arrivé à trouver les prénoms du père et du grand-père de Tawhida Ben Cheikh afin que je puisse la situer sur l'arbre généalogique que je détiens de notre Famille Ben Cheikh de Ras Jebel, dont le plus connu de nos ançêtres : Sidi Amor Ben Cheikh " ancien Moufti de Tunisie". Quelqu'un peut-il me fournir ces renseignements? Merci.
Dr Tawhida BEN CHEIKH est l'un des exemples témoignant de la place priviligiée qu'a toujours occupé la femme dans la société tunisienne, société qui lui a permis de faire des études universitaires et à Paris. Il faut savoir que des études médicales pour le genre féminin étaient aussi une exception dans toutes les contrées à l'époque. c'est donc notre doyenne, nous femmes médecins tunisiennes qui est partie, centenaire. Mais heureusement la relève est là puisque l'équité et égalité genre sont on ne plus respectées dans notre profession. que Dieu ait son âme.
le premier mail que j'ai envoyé etait déstiné à ma femme médeçin .puisse dieu le tout puissant lui accroder son infine misericorde cette femme est une fiérté pour notre pays
Allah yar7amha wé yo7sin illiha! J'ai eu l'honneur de discuter avec elle voilà bientôt 30 ans, une grande figure de l'histoire des illustres que la Tunisie ait connu!
Naissance de l'association "Tawhida Ben Cheikh pour l'aide médicale" le 14 février 2012.. en hommage à cette dame.. on espère continuer son oeuvre et améliorer la condition sanitaire de ceux qui en ont besoin..