Pourquoi le thème de l'Entreprise face à ses cinq grands défis
"Connais toi toi-même", nous enseigne la philosophie grecque. c'est à un travail d'introspection que ce sont livré les participants à la la dernière session des journées de l'entreprise qui viennent de prendre fin ce samedi 11 décembre. A travers cinq défis auxquels est confrontée l'entreprise, ils sont conviés à un travail de réflexion devant aboutir à des recommandations. Un regard froid, dépassionné, une réflexion qui implique une autocritique sereine et lucide :
Le choix du sujet de cette année puise sa justification dans la nécessite de plus en plus accrue d’engager une profonde réflexion sur nos entreprises voire sur nous-mêmes.
Aussi, nous avons voulu que cette vingt cinquième session des journées se distingue par rapport aux autres. En tant que think tank, les journées sont devenues à travers les années, un lieu de réflexion, de partage de points de vue et de formulation de recommandations. Et je remercie, à cet effet, notre gouvernement pour son soutien et sa parfaite considération à l’effort que nous tous, nous consentions.
Cette année, nous allons nous focaliser davantage sur l’entreprise en procédant à notre autocritique, mais sans tomber dans l’auto-flagellation. Bien entendu, nous consoliderons nos bonnes habitudes de toujours rechercher à aboutir à des recommandations concrètes et efficientes.
Par l’auto-critique, émanant des entreprises pourrons baliser la voie pour identifier les recommandations à même de nous permettre de franchir les obstacles et d’aller d’avant.
Les cinq défis retenus pour les différents panels couvrent les points essentiels pour la pérennité de nos entreprises à savoir :
1 : l’internationalisation
2 : La compétitivité
3 : L’innovation
4 : La gouvernance
5 : Et l’avenir
Il est temps qu’on ait nos champions locaux, présents à l’international. Cette orientation, tient-t-elle compte des priorités nationales tels la résorption du chômage et le maintien des équilibres généraux. Elle n’est pas aussi opposée a la thèse de se suffire a la promotion des exportations en situation de libre circulation au lieu de s’implanter à l’international.
Par contre, plusieurs autres pays encouragent leurs entreprises grandes au PME à se délocaliser moyennant des agences dédiées, d’assurances d’investissement et de financements avantageux. Ces questions et bien d’autres feront l’objet du premier panel des journées.
En tant que partenaire de forum de Davos dans l’élaboration du classement annuel de la compétitivité, une question m’a été posée, et à laquelle je n’ai pas encore de réponse. Nous essaierons d’y répondre ensemble lors du deuxième panel.
<< Comment peut-t-on reconnaitre les entreprises compétitives >>
S’agit-il des entreprises qui exportent et/ou celles ayant la part de marché la plus importante et/ou alors celles ayant un grand potentiel de croissance et/ou encore celles ayant une rentabilité élevée. L’identification des facteurs de compétitivité, des clés de succès permettrait de tracer le profil type d’une entreprise compétitive permettant ainsi à chacun d’entre nous de mesurer ses écarts dans les différents aspects de l’entreprise.
La compétitivité suppose outre la productivité, de la réactivité et le l’innovation de la part des entreprises. Faire de la veille, le traitement des informations disponibles, leurs obtentions à temps, leur diffusion et leur utilisation fera la différence, aussi bien en terme de réactivité que de saisie d’opportunité.
L’innovation ne signifie par aussi systématiquement l’invention. Améliorer sa productivité, réinventer son mode d’organisation et de productions, y apporter des améliorations, concevoir des nouvelles méthodes commerciales sont tous des innovations que permettent à nos entreprises de se développer et de surmonter les problèmes. L’innovation est l’affaire de tous, c'est une culture dans l’entreprise. Chacun, de l’ouvrier, à l’ingénieur, au commercial, au chef d’entreprise doit apporter sa contribution. Les experts appellent cet état d’esprit l’intrapreunariat.
Il faudrait des entrepreneurs pour créer des entreprises, il faudrait des intrapreneurs pour y innover.
Cette entreprise qu’on citoyenne, transparente, innovante, solidaire et compétitive, doit être bien gouvernée suscitant la confiance des différentes parties liées et dont la destinée est indépendante d’un dirigeant ou d’un actionnaire.
Les principes de gouvernance qu’on défend dans notre institut et que Mon ami Slim Zarrouk a la charge de disséminer avec ses collègues du centre Tunisien de Gouvernance d’Entreprise, permettent d’assurer une immunisation de l’entreprise, d’en créer des mécanismes de contrôle de l’action et du pouvoir.
Ne subsisteront que...
Une question a été posée à un grand chef d’entreprise américain << quelles sont les entreprises qui resteront dans le Dow Jones dans les 20 prochaines années >>. Il a mentionne uniquement deux dont la sienne bien sûr.
Pérenniser nos entreprises, en créer de nouvelles nous poussent à réfléchir sur les modes de gestion, d’organisation futurs à mettre en place, les secteurs porteurs ou les niches favorisant notre développement et à identifier le profil de nos successeurs pour qu’on puisse les formes et les accompagner.
Cette année nous avons reconduit la formule de l’année dernière, puisque nous avons demandé aux invites et aux intervenant de ne pas faire de discours. En effet, vous aurez tout d’abord la présentation de M. Bouzguenda, vous écouterez également le discours de monsieur le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, cet après-midi.
Pour le reste, il y aura des panels avec des modérateurs qui poseront des questions qui, je l’espère, susciteront l’intérêt de tous les présents ici dans la salle.
Nous avons aussi demandé à des experts de préparer des études qui seront présentées au cours de nos travaux. Je tiens à les remercier pour leurs efforts.
Je vous remercie vivement de votre présence et je souhaite la bienvenue à nos amis invités des pays amis. Je me réjouis, d’ailleurs, de constater que les tunisiens ne représentent que 50% des participants avec la présence de plus 25 nationalités parmi nous.
Je voudrais aussi remercier son excellence M. Afif Chelbi Jouini, Ministre de l’Industrie et de la coopération internationale d’avoir accepté de présider le premier et le deuxième panel.
Permettez-moi, maintenant, de céder la parole à M. Ahmed Bouzguenda, membre de comité directeur de l’IACE et président du comité d’organisation des journées que je remercie, lui et les membres du comité d’organisation pour le travail effectue depuis 10 mois.
Ce travail, réalisé sur la base des réalités de notre région, vous le verrez, est valable pour la plupart des pays représentes dans la salle. Nous sommes aussi à votre disposition à la fin des journées que je souhaite fructueuses pour prendre en considération vos suggestions afin de revoir la formule des journées. Cette formule que a fait ses preuves d’année en année. A l’IACE aussi, on doit préparer l’avenir, innover en permanence et on ne peut que tirer profit de la présence de compétence et des entrepreneurs pour en bénéficier.
Allocution d’ouverture prononcée par Chékib Nouira, Président de l’IACE, vendredi 10 décembre 2010, à l’ouverture des 25èmes Journées de l’Entreprise
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L'entreprise est un système de relations définissant l'emploi de ressources par un entrepreneur,selon Ronald Coase,Lauréat du Prix Noble d'Economie en 1991,connu comme le Père de la Théorie des coûts de transaction.Faut-il rappeler que les Ecoles de Pensée Economique ont interprété de façon différente le moteur de la croissance.Ainsi les Physiocrates ont mentionné l'agriculture, les Mercantilistes,le commerce,l'Ecole Classique,le marché,l'Ecole Néoclassique,l'entrepreneur,les Fabiens ,le gouvernement,les Stali- nistes,l'industrialisation,et l'Université de Chicago,l'education.Le Père du Management français,Henry Fayol a avancé ses quatorze princi- pes de Management,en mettant en exergue les six fonctions de toute entreprise,voire la production,la distribution,la finance,la comptabilité, la direction et la sécurité de sbiens et des personnes.On ne peut pas ne pas utiliser la définition de"système"offerte par Joel de Rosenay, auteur du"Macroscope"publié en 1975.Selon lui,l'accent doit porter sur"les éléments,""les liens entere les éléments"et la"finalité."
Merci Si Chakib pour cette analyse profonde. Il n'en demeure pas moins que l'entreprise Tunisienne souffre d'un mal pernicieux qui est l'absence de créativité, d'innovation et de confiance en soi. Il nous faut à un moment donné cesser de singer les autres et êtres nous mêmes, conscients de nos faiblesses et de nos points forts. L'entreprise Tunisienne est à l'image Tunisien en perpétuelle recherche d'identité.
Les cinq défis présentés ci-dessus ne sont qu'une carte de processus en interaction dont la gouvernance est le processus de relance.