Ons Jabeur: Les valeurs d’une grande icône
Sa détermination brille de mille feux ! Qu’elle gagne ou qu’elle perde, Ons Jabeur ne cède ni au triomphe exubérant, ni à la défaite qui la ronge : elle continue à se battre, de combat en combat ! Aux quatre coins du monde, son nom sera lié à la Tunisie. Une figure d’exception, qui vaut symbole national. Ce qu’elle fait pour la promotion d’une image radieuse du pays n’a pas de valeur.
Quand elle a raté de si peu, le 15 juillet dernier, un sacre historique à Wimbledon, face à la Tchèque Marketa Vondrousova (6-4, 6-4-), elle a spontanément trouvé les mots justes et sincères : «Je reviendrai! Plus forte ! Et je gagnerai!». Sous les regards du monde, ses larmes seront attendrissantes, mais sa volonté édifiante. Immédiatement, Ons Jabeur puise en elle-même les ressorts de son rebondissement. Elle est déjà dans le coup d’après, le tournoi à venir, le nouveau défi à relever.Ce n’est là qu’une de ses précieuses valeurs: ne jamais céder à la défaite, reprendre ses forces et repartir à la victoire. Classée 6e aux classements de la WTA et de l’ATP, Ons Jabeur sait parfaitement quelles performances il lui reste à accomplir pour accéder aux toutes premières places. Elle est encore jeune pour réaliser toute son ambition.
De la passion, un vœu de victoire
Cet enfant de Ksar Helal, qui bouclera ce 28 août 2023 ses 29 ans, est née pour jouer au tennis. A son intense passion, elle consacrera toute sa vie. Depuis sa prime enfance, elle contemplera sa maman jouer au tennis. Elle adorera tout: la tenue, la balle, la raquette, le filet, le jeu… A près de trois ans à peine, elle commencera à s’y essayer, ne se doutant guère qu’elle dédiera toute son énergie à ce jeu si attachant. Ses parents, Ridha et Samira Jabeur, croiront rapidement à son talent et s’investissent à sa réussite. Benjamine d’une fratrie de quatre enfants (deux garçons et deux filles), Ons Jabeur se mettra à l’ouvrage, pour ne plus lâcher la raquette.D’abord à Sousse avec pour entraîneur Nabil Mlika, puis à Tunis, alors qu’elle n’avait que 12 ans, au sein du lycée national sportif d’El Menzah, avant de partir se perfectionner en Belgique et en France. La suite ne sera que davantage de concentration, de rigueur, d’assiduité, et de passion décuplée pour gagner. Rien ne lui sera facile. Ons Jabeur résistera à toutes les tentations, fera de grands sacrifices, renoncera aux délices d’une jeunesse dorée, et fera de ses défaites… le tremplin de ses victoires. La raquette en bandoulière, elle sillonnera les courts de de tous les continents, aimant jouer sur les terrains gazonnés comme ceux en terre battue, affrontant de redoutables adversaires, alliant slices et amortis, dans des coups flous dont elle a seule le secret.Un grand amour fusionnel
Non sans d’intenses efforts, Ons Jabeur accèdera au Top 20 mondial. Les Tunisiens commenceront alors à s’intéresser de plus près à elle. Puis, elle se hissera au Top 10 mondial. Là, c’est le grand amour, en Tunisie, dans les pays arabes, en Afrique et un peu partout dans le monde. Affectueusement désignée ministre du bonheur, elle s’impose en fait en source d’espoir, modèle de référence, symbole de réussite.Nombreux sont ceux à la recherche d’une icône forte à laquelle ils s’identifient pleinement. Une figure d’exception qui incarne durablement de nobles valeurs et expriment de grandes ambitions. Avec Ons Jabeur, ils apprendront le tennis et vibreront à chaque coup de raquette. Ils vivront des moments d’un intense suspense fait d’émotions, de déception parfois, mais de plaisir toujours. A chaque match, ils la découvriront encore davantage et s’attacheront beaucoup plus fortement. Qu’ils soient Tunisiens, Arabes ou Africains, et même dans d’autres contrées, ils trouvent en elle l’une des leurs.
En toute simplicité
Pourtant, Ons Jabeur n’est guère dans le show of. Que sait-on d’elle au juste? Une équipe rapprochée très réduite. Elle est composée d’un préparateur physique qui est aussi l’amour de sa vie, Karim Kamoun, d’un entraîneur chevronné, Issam Jellali, et de sa psychologue, Mélanie Maillard, qu’on voit très peu d’ailleurs. Tout un staff est sans doute en arrière-plan pour s’occuper des différentes questions, mais rien de visible. Ni une vie privée exubérante étalée dans les médias et sur les réseaux sociaux, ni des déclarations fracassantes, ni des conflits haineux, ni du triomphalisme arrogant.
Elle tient à résumer son image apparente à celle d’une joueuse de tennis (très douée), qui se bat sans cesse, s’incline parfois devant des adversaires chevronnées, mais l’emporte le plus souvent. Cette image sans fard, et déjà forte, porte en fait sur un ensemble de valeurs qui sont le moteur de sa vie. Les explorer, c’est une leçon de réussite.
• La passion: aimer, adorer, en jouir à chaque instant, tout accepter, en payer le prix, jusqu’à la victoire
• L’ascenseur social et sportif: issue de la classe moyenne, née dans une ville de l’intérieur du pays, elle se frayera son chemin à la force du poignet, l’intelligence de l’esprit et la générosité du coeur
• L’engagement: s’y consacrer, s’y investir pleinement, sans retenue
• La détermination: mobiliser toute son énergies, ne jamais lâcher prise
• L’endurance: ne guère céder à la facilité, se soumettre à toutes les épreuves, aller jusqu’au bout de ses forces
• Le rebondissement: tomber, c’est pour se redresser et repartir au combat
• Le sens de la responsabilité: prendre conscience des espoirs des autres, ne jamais les décevoir, créer leur bonheur et leur offrir une lueur d’espoir
• L’humilité et la simplicité: rester soi-même, dans la modestie
• La sincérité: dans les émotions exprimées, les propos tenus, les attitudes à tout instant.
D’autres leviers s’y ajoutent. Mais, l’essentiel est là. L’image que renvoie Ons Jabeur procure plein de sensations agréables. La regarder jouer, c’est virevolter de tout son corps, vivre ses peines et célébrer ses victoires. Penser à elle, c’est reprendre espoir et savourer ses merveilleuses qualités.
Au marbre de la mémoire collective
Incontestablement, Ons Jabeur, sacrée femme tunisienne, arabe et africaine de l’année à plusieurs reprises, est une véritable icône. Elle mérite d’être inscrite au marbre de la mémoire collective. Un timbre-poste et des billets de banque à son effigie, donner à son nom à des établissements scolaires et supérieurs, des avenues et des places publiques, et produire des documentaires retraçant sa saga ne suffisent pas. Avides d’une figure nationale qui les fédèrent et leur font honneur dans le monde entier, les Tunisiens, les premiers, puiseront dans cette légende vivante les motifs d’une grande fierté, mais aussi d’un modèle à suivre. Les pouvoirs publics seront certes les plus concernés par cette célébration. A la société civile de prendre le relais.
Ons Jabeur est un diamant précieux qui brillera de mille lumières. Une fierté, un repère.
- Ecrire un commentaire
- Commenter