La culture de l’olivier en Tunisie: De grands défis à relever
La culture de l’olivier est exposée à de nombreux défis. Nous citons ici, sans être exhaustif, quelques contraintes:
1 • Sécheresse, chaleur et canicule suite au réchauffement climatique. Par ailleurs, les hivers doux empêchent la vernalisation de l’olivier et la floraison.
2 • Faible productivité par arbre. Si on compte une production de 1 million de tonnes d’olives pour 109 millions de pieds, la productivité serait d’à peine 10 kg/arbre. Ramenée à la superficie, la productivité serait à peine de 500 kg d’olives par ha. A titre de comparaison, l’Espagne fait de 2 100 à 2 600 kg/ha. L’augmentation de la production d’olives provient plutôt de l’extension des superficies plantées que d’une amélioration de la productivité.
3 • Conduite et cueillette traditionnelles, surtout que plus de 80% des exploitations sont de petite taille, en plus d’un morcellement des exploitations qui ne cessent de s’accélérer avec l’héritage et les successions. Par ailleurs, l’olivier est réputé arbre rustique qui n’a pas besoin d’une technicité particulière et dont la productivité dépend essentiellement de la pluviométrie. En réalité, pour avoir une bonne productivité et de qualité, l’olivier doit être traité d’une façon rationnelle depuis la plantation, la taille, la fertilisation jusqu’à la récolte, le transport et la trituration des olives.Pour rester compétitif
Afin de rester compétitif et de garder notre position de leader sur le marché mondial, nous donnons ci-dessous quelques pistes d’amélioration:
• Moderniser nos oliveraies et améliorer la productivité par le rajeunissement des plantations, l’irrigation si possible des oliviers, l’introduction de variétés productives, donnant une huile de qualité et résistant aux maladies et au stress thermique;
• Assurer l’encadrement, la sensibilisation et la formation des agriculteurs pour une conduite rationnelle de la culture et de la récolte;
• Accorder de l’attention à la qualité de l’huile. De la qualité des olives dépend en grande partie la qualité de l’huile. Une attention particulière doit être portée aux fruits depuis la récolte jusqu’à la transformation;
• Mieux valoriser notre huile. Celle-ci est essentiellement exportée en vrac, surtout vers l’Espagne et l’Italie où elle est conditionnée, commercialisée et exportée sous des marques étrangères. Le taux de l’huile conditionnée n’est que de 10 à 15%. Il faut améliorer rapidement le pourcentage du conditionné. Par ailleurs, il est possible d’augmenter le taux d’huile biologique, vendue plus chère et de plus en plus recherchée par le consommateur. Augmenter la part des huiles labellisées, d’appellation contrôlée et d’origine géographique qui garantissent pour le consommateur la traçabilité du produit et sa qualité;
• Le développement de la cueillette mécanique pour pallier le manque de main-d’œuvre et l’étalement de la période de cueillette;
• Continuer à conquérir de nouveaux marchés en Amérique et en Asie;
• Mieux valoriser les sous-produits (bois de taille, margines, grignons…) tout en évitant la pollution de l’environnement;
• Constituer un stock stratégique régulateur pour remédier à la baisse de production suite au manque de pluie ou à la saisonnalité de l’olivier et répondre à la demande du marché;
• L’olivier, les huileries et tout ce qui gravite autour représentent un produit touristique par excellence qui peut être mieux exploité pour attirer plus de touristes (circuits touristiques, musées, visites, démonstrations, expositions, séances de dégustation…) et faire mieux connaître l’huile tunisienne.
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