Abderrazak Zouari: des banques régionales, une bonne gouvernance et 251.3 MD de crédits en plus
Un mois seulement après sa nomination à la tête du ministère du Développement régional (qualifié de ministère de l’impossible en cette période transitoire), M. Abderrzak Zouari a pu présenter une stratégie cohérente, fondée sur des mesures d’urgence, mais aussi une approche structurelle. Tripler les crédits jusque-là alloués aux programmes régionaux pour les porter de 129.8 MD à 381.1 MD, à travers un programme additionnel de 251.3 MD, inverser la tendance dans l’affectation des crédits qui profitaient jadis à hauteur de 82% aux zones côtières, pour introduire une discrimination positive consacrant 80% des ressources supplémentaires aux régions défavorisées, sur la base de 4 critères fondamentaux et, surtout, repenser l’ensemble de l’approche : la stratégie est claire.
Le diagnostic aussi. Le ministre a rapidement relevé une série d’incohérences et de freins qui ont plombé les efforts et les investissements non-négligeables pourtant consentis ces dernières années. L’approche était verticale, sectorielle, centralisée, sans tenir compte des plans d’aménagement du territoire, ni des études régionales approfondies. La gouvernance locale constituait un véritable déficit : les conseils régionaux étaient peuplés d’officiels, mal élus et non-représentatifs des véritables forces vives, cloîtrés de la société civile, soumis à la décision politique venant d’en-haut. Les opérateurs et les instruments d’intervention étaient multiples, sans coordination, ni synergie, la lourdeur administrative et l’absence de déconcentration et de décentralisation effective compliquaient les mécanismes de décision et allongeaient les délais et le manque d’infrastructures et notamment de zones industrielles aménagées, zones irriguées, et autres s’y ajoutaient.
Les décisions approuvées en conseil de ministres viennent mettre fin à cette situation. D’abord, au niveau de la gouvernance, avec l’ancrage de la démocratie locale participative à travers la révision de la composition des conseils régionaux, l’implication de la société civile et des agents économiques, l’adoption de la décentralisation et de la déconcentration. Mais aussi, l’élaboration d’études appropriées, la révision du rôle des directions régionales, etc. Pour stimuler l’investissement, une nouvelle politique favorisera la création de banques régionales adossées à des fonds extérieurs, en plus de la mise en place de nouveaux instruments qui bénéficieront des sicars régionales. La coopération régionale décentralisée, entre gouvernorats tunisiens et régions en Europe et dans le reste du monde sera encouragée.
Pour l’affectation du programme additionnel fort de 251.3 MD, à raison de 80% pour les zones défavorisées, un indice de 100 points a été mis en place, sur la base de 4 critères à savoir pour chaque région, la taille de la population, le taux de chômage général, le taux des chômeurs diplômés du supérieur et le taux de pauvreté. Sur cette base sera alors établi le classement prioritaire des gouvernorats et la clef de répartition des ressources.
Le programme initial de 129.8 MD, se répartissait comme suit :
- Programme régional de développement : 82.0 MD
- Programme de développement intégré : 39.0 MD
- Programme des chantiers régionaux de développement : 8.8 MD.
En plus de ces actions, le programme additionnel de 251.3 MD sera affecté comme suit :
- Chantiers régionaux : 80.0 MD
- Amélioration du logement : 31.4 MD
- Création et consolidation d’emplois : 37.2 MD
- Electrification rurale : 32.2 MD
- Eau potable : 44.1 MD
- Aménagements de pistes rurales : 23.4 MD
- Motorisation électrique pour des puits de surface : 3.0 MD.
Le ministère des Finances et les départements concernés procèdent actuellement à la révision de la loi de finance et la restructuration du budget de l’Etat à cet effet.
« L’effort financier engagé par le gouvernement, a indiqué le ministre Abderrazak Zouari est significatif. Il démontre l’ampleur des ressources urgentes qu’exige cette révolution et laisse augurer de l’excellent impact qui sera généré, grâce à la bonne gouvernance et à la démocratie. Sortir de la routine, briser les schémas figés, innover sans cesse et impliquer les populations concernées, en nous inspirant des autres expériences de par le monde, c’est ce qui nous permettra de relancer le développement régional. »
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Oui Mr Le Ministre.Les transferts économiques se fondent sur la bonne gouvernance régionale.La véritablle décentralisation c'est le transfert des compétences de l'état central vers la région.Les régions sont à créer avec leurs propres institutions leurs et leurs moyens de fonctionnement.Leur relation morale et materielle avec l'état central et ses relais régionaux sera clairement définie pour réaliser la complementarité.Le developpement des régions n'est pas seulement une question d'argent.Il releve avant tout de la gouvernance du territoire national.
Le ministre a bien identifie le probleme essentiel pour le developpment regional qui est celui de la gouvernance mais les solutions sont a mon avis inappropriees. Tout d'abord les structures de gouvernances locales vont mener a une discrimination contre l'investissement exterieur a la region et un regionalisme financier qui aboutirait au gaspillage de ces ressources parceque non bien allouees. Deuxiemement, la prise de decision centralisee surtout au niveau des sieges de l'administration, des banques, etc. est derriere l'echec de la politique de developpement regional dans le passe. Sans revision de ces flux decisionnels d'une facon systematique, les structures de gouvernance regionales memes si elles sont competentes se verront marginalisees et soumises au dictat de l'adminsitration centrale.
Excellente idée. En Suisse, l'une des meilleures places financières au monde, chaque Canton (Gouvernorat ou Wilaya) a sa propre banque cantonale. Genève a sa BCGe, Lausanne BCV, Zürich BCZ, etc. Leur priorité n'est pas le profit à court terme mais un partenariat (avec les investisseurs locaux) stable et prospère à moyen et à long terme. La particularité de ces banques cantonales étant la parfaite connaissance de l'activité économique régionale. L'organisation décentralisée et l'acrage cantonal leur permettent de s'adapter facilement aux besoins financiers des PME locales et de statuer rapidement sur leurs demandes. Ce serait bien utile de chercher conseil auprès des pays amis ayant une solide expertise dans ce domaine. A quand La Banque Cantonale de Sidi Bouzid :)
C'est effectivement un problème de gouvernance tant à l'échelle nationale que régionale, mais quelle est la région, est-ce le gouvernorat ... trop petit. A mon avis, il faudrait réfléchir à la création de grandes régions qui regrouperaient 4 à 5 gouvernorats. Ceci devrait s'accompagner inéluctablement par un transfert de compétences de l'Etat central vers ces nouvelles entités avec le tranfert des ressources qui va avec. Sans cela point de développement régional.
espérons que tout cet argent ne sera pas gaspillé comme les fonds énormes qui ont été mis pour le développement de ces régions depuis x temps bien avant l'indépendance parceque le tout s'est l'esprit d'initiative de la population et se volonté ferme de développer et non d'engloutir ce qui est leur est affecté
Bravo pour ce premier pas dans la bonne direction .les idees cles :participation ,decentralisation ,innovation , sont les ingredients necessaires a la mobilisation des energies ,a la responsabilisation ,et a une gouvernance dynamique .Celle-ci profitant de l'experience et d'une approche scientifique qui fait de l'evaluation continue la base de l'adaptation structurelle et de la prise de decision .Toutefois l'approche doit necessairement etre completee par les pas suivants ,dans une perspective evolutive ,et dans une vision qui fait des ressources humaines l'element central d'une reussite a moyen et long termes .Les actions complementaires ,necessaires et essentielles sont les suivantes : 1- la decentralisation vraie implique une delegation de la prise de decision a la region .Dans une etape ulterieure cette responsabilite de la prise de decision doit descendre plus bas dans le decoupage et la hierarchie administrative . 2-La reussite de la decentralisation ne peut reussir et etre effectve si elle est accompagnee d'une politique et d'un programme, institutionnalise , de formation des ressources humaines qui sont impliques dans la prise de decision et dans la mise en oeuvre des differentes actions au sein des programmes de developpement .Cette formation qui exploitera les connaissances et l'experience des gens pour developper en eux les competences d'une gestion scientifique des programmes ,a savoir la capacite d'analyse basee sur les fats et des donnees reelles et fiables, de planifier ,avec un agenda d'execution ,et une evaluation periodique pour corriger ,si besoin est ,certaines activitees ,et s'assurer de la bonne marche des choses. Sans cela la base de la prise de decision restera fragile ainsi que tout le systeme de gouvernance. 3- la participation positive et effective ,et l'adhesion de tous les interesses ,demande un flow continu de l'information et un encadrement de la societe civile , avec l'objectif de leur impartir un savoir faire et une acquisition de connaissances permettant l'etablissement d'un langage commun et progressivement la construction d'une plateforme d'un partenariat authentique . Il est clair que les trois points sont intimement lies et au font ils sont les ingredients d'une vraie participation responsable,effective ,tout en etant la voie directe vers une adhesion des masses a une meme vision d'un avenir meilleur pour tous . Encore une fois bravo pour le travail accompli en si peu de temps .Le plus important etant le changement de trajectoire.
SVP,Une seule banque régionale, une banque de l'ouest rt de tout l'intérieur mais une seule et avec une bonne gouvernance sinon on va se retrouver comme en ITALIE avec une Cassa del Mezzogiorno que personne n'a pleuré le jour de sa dissolution!
bravo .pour ses idées , reste la concrétisation sur le terrain , choisir la personne qu'il faut tout d'abord , puis exiger la tenue d'une comptabilité régulière suivie d'une révision légale ( étaler la révision des comptes au secteur public)
Monsieur le Ministre a bien perçu les maux du développement régional et il a même présenté ses excuses, en tant que chercheur économiste, aux régions de l intérieur (à travers Kairouan) pour ne pas avoir engagé des recherches qui ciblent ces mêmes régions de l intérieur qui d ailleurs n ont nullement besoin d excuses ou de charité : que des projets . Cependant, Monsieur le Ministre, fallait-il encore affecter 20% du programme additionnel (251,3 MD) aux zones côtières qui profitaient déjà de 82% des crédits alloués sur le budget initial de 2011 ? Le vrai développement régional nécessite une réelle et audacieuse inversion des tendances pour atténuer ce flagrant déséquilibre régional.
Je propose une banque de developpement pour chaque gouvernorat avec des compétences et des gens de bonnes familles qui agissent en bon pere de famille. Autre chose,un président Amercain disait que les peuples qui ont peur de l'instabilité et de la sécurité ne méritent pas la liberté. C'est trés bien dit. Alors j'accuse les gens qui font peur aux tunisiens,qu'ils veulent leur voler une troisième fois leur liberté. Il suffit de se comparer à la Libye ou la Syrie pour se dire que notre révolution n'a rien couté en vie humaine,et qu'il faut laisser encore les tunisiens respirer et manifester. Chirac disait : du pain,du soleil,de la sécurité c'est ca la démocratie. Il a vu faux et il a menti. (Super Menteur disaient de lui les francais) Je dis : La liberté et rien que la liberté. Pour vivre et avancer : l'air pour les poumons, la liberté pour les cerveaux Bonne Chance dans votre mission
