Chebbi, Mourou, Ben Jaafar, Morjane et les autres : devine qui vient dîner ce soir à la maison
L’engouement pour la politique après le 14 janvier et la soif de connaître les nouveaux acteurs et leurs programmes créent une nouvelle pratique en Tunisie : des dîners-débats de différentes tailles, en ville, comme dans des localités éloignées. Un team-leader prend l’initiative d’organiser chez lui une rencontre à laquelle il convie un groupe d’amis et y invite, souvent à tour de rôle des dirigeants de partis politiques. Les cercles peuvent être restreints (une douzaine à une vingtaine de convives) ou élargis.
L’avantage de cette formule, mieux adaptée que les grands meetings aux règles de sécurité et plus facile à monter, est de créer une proximité avec les orateurs, de favoriser les échanges, dans une perspective win-win et même de servir de répétition pour les grands meetings. Les premiers rodent leurs discours, affinent leurs arguments, détectent les préoccupations et testent leurs messages. Les seconds peuvent se permettre d’être iconoclastes, réfléchir à haute voix, exprimer leurs idées les plus originales et poser leurs questions les plus directes sans précaution de langage. Avides de comprendre, ils cherchent des explications qui décodent pour eux une actualité fort accélérée.
Parfois, on affine la formule en invitant des universitaires spécialistes en droit constitutionnel, surtout pour expliquer les différents modes de scrutin et s’adonner à des simulations appropriées. Comme, on peut faire appels à des sociologues et autres penseurs. L’essentiel pour l’assistance est de se faire une idée, avant de s’engager, et pour les leaders de partis, de recruter des adhérents et de repérer des têtes pouvant faire partie de la direction. Sans oublier, cette secrète quête des mécènes généreux pouvant renflouer les caisses pour la bonne cause.
Dans ce nouveau mode de débats, un hit parade s’établit rapidement. En tête d’affiche, nous trouvons Ahmed Néjib Chebbi, Cheikh Abdelfattah Mourou, le Dr Mustapha Ben Jaafar, Kamel Morjane, Ahmed Brahim et bien d’autres. Rares sont ceux qui déclinent l’invitation, n’hésitant pas à aller sillonner la Tunisie profonde et tous y prennent un réel plaisir. Ainsi se prépare la Constituante.
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Très bonne initiative afin de familiariser le paysage médiatique et ''Monsieur tout le monde '' avec les ''nouveaux-anciens'' visages politiques Tunisiens. Mais, j'ai cru comprendre suite à un précédent article dans vos colonnes l''Inéligibilité des cadres du RCD dissous aux élections de la Constituante. Alors que fait M. Morjane parmi eux ?
Et dans les quartiers populaires, qui ira expliquer aux femmes en particulier qui sont chez elles ce qu'est le vote, la démocratie, décoder pour elles les discours des islamistes aussi bien que des laïcs car ces gens représentent une majorité de citoyens qui ne recevront pas chez eux ceux dont vous parlez dans l'article, très intéressant par ailleurs?
Je vous fais confiance quant à la publication de mon second - et dernier commentaire - de l'article de Chawki Abid...
Morjane gâche le paysage et je ne l'inviterais surement pas.
La Démocratie est un choix de projet et non de personnes! Les dîners c'est très bien mais je préfère avec les pauvres qui n'ont à m'offrir qu'une chorba sans viande ni poisson au fin fond de Kasserine, Sidi Bouzid, Jandouba, Siliana ou Kairouan! L'Amour de notre peuple n'est pas donné à tout le Monde. NO COMMENT..... A très bientôt pour Le Politique et non le politicien! Vive La Tunisie et Vive La République Tunisienne.
Tout ca est bien. Qui va parler au peuple. Si les debats seront restreints juste a quelque individus, on va retomber dans l'ancien systeme. A mon avis il faut penser a des meetings de quartier pour permettre aux citoyens de participer.
bon appétit
Ils sont tous has been, du passe. Les vieux routards de la politique en tunisie et les defenseurs des DDH sont fatigues et n'ont que de vielles idees (quand ils en ont) qui ne peuvent pas former la bonne recette pour le pays. La Tunisie a besoin de jeunes courageux, intègres, compétents dans leur domaine, plein de bonne volonté et acceptant de sacrifier leur vie de famille pour relancer le pays et en faire un phénomène Africain, Arabe et Méditerranéen.