Lu pour vous - 17.05.2011

Retour de l'Enfer

Récit passionnant de trois semaines passées, entre février et mars 2011, à la tête du Cabinet du ministre de la Jeunesse et des Sports: Mohamed Kilani, journaliste sportif de longue date et banquier (de carrière administrative) nous fait passer de l'autre côté du décor. En bonnes feuilles, ce Post Scriptum:

Il suffit d’un fait inédit ou insolite pour qu’un livre soit écrit. Habituellement le résultat final dépasse le projet initial grâce au flot d’inspirations provoquées par l’écriture. L’auteur peut donc écumer chemin faisant, comme il lui arrive à sa grande frustration d’élaguer des idées survenues miraculeusement et volatilisées providentiellement.

Retour de l’Enfer trouve son ancrage dans une expérience vécue au cœur de l’administration tunisienne qui a duré trois semaines. Une période qui peut sembler courte pour générer des conclusions. Trois semaines c’est toutefois suffisant pour tirer beaucoup d’enseignements susceptibles d’indiquer une tendance et de préjuger des chances de réussite ou des risques d’échec. Le incidents ayant émaillé la reprise de la compétition, le 16 avril, prouvent la tendance prévalant avant mon abandon.

Parfois entre la réussite et l’échec figure un cheveu ; dans la situation vécue, c’est plutôt un fossé. Les problèmes stratifiés tant par le dysfonctionnement structurel que par les dérapages individuels ont rendu la mission des héritiers quasi impossibles surtout dans ce contexte de revendication généralisée et anarchique. Pourtant, le sport est le plus grand champ de l’émotion. Un sportif qui a fait du chemin dans ses études et dans la vie active est sûrement mieux armé que les autres.

Quitter l’enfer n’implique pas pour autant le retour au paradis car à ma banque subsistent toujours des séquelles d’anciens dirigeants peu regardants des limites de leurs pouvoirs et encore moins enclins à se soucier de la nature de leur mission ou des impératifs de la nécessaire culture d’entreprise. Les cas d’employés radiés ou lésés refont surface par le recours à la justice ce qui installe une ambiance peu propice à la productivité d’autant que le personnel trouve d’autres sujets pour spéculer sur la vie de la banque. Donc après l’enfer du sport, je passe au purgatoire de la banque tout en espérant gérer au mieux la situation.

Mon départ du ministère me procure par ailleurs une gestion du temps qui peut répondre à mes aspirations et obligations. Je replonge alors dans les séminaires de la Fondation Temimi tenus les samedis. Après une session réservée à Abid Briki qui m’éclaire davantage sur la cohérence de l’homme mais également sur les mobiles et les contraintes de la Centrale syndicale, je savoure la prestation de Hamma Hammami en découvrant un parcours hors du commun. Puis j’explore la personnalité d’Ahmed Brahim et revis dans le détail et grâce à Tahar Boussema les mésaventures de  Mohamed Mzali.

 La rencontre avec Hamma Hammami m’inspire  même de consacrer un livre à cet homme atypique et qui mérite d’être apprécié à sa juste valeur, même s’il lui appartient de franchir le seuil de la contestation véhémente en pensant à un programme réaliste et fédérateur adossé à des valeurs porteuses. J’informe alors Hamma de mon projet ce qui le ravit et suscite d’emblée sa coopération. Nous convenons même de visiter son village natal d’El Guenouet prés d’El Aroussa pour que je m’imprègne de son stoïcisme lors de son enfance. Une visite que Hamma propose pour début mai avec la compagnie de son épouse Radhia Nasraoui que j’ai eu le plaisir de rencontrer pour la première fois en octobre 2010 à El Théâtro lors de la célébration du quarantième jour du décès de notre ami commun Hichem Gribaa (annexes).

J’annonce à Hamma le titre choisi pour cet ouvrage, histoire de le convaincre, si besoin est, de l’irréversibilité de ma volonté. « Hamma tel qu’il est » sera donc le prochain enfantement avec l’espoir qu’il sera en librairie avant la date fatidique du 24 juillet, le jour où les Tunisiens éliront leur Constituante. Ainsi certains lecteurs-électeurs pourront se constituer une opinion sur Hamma au cas, fort probable, où ce dernier sera candidat.

Ainsi, voyez-vous, une rencontre presque fortuite peut inspirer une idée, laquelle trouve rapidement un déclic sans s’assurer que le marché de l’édition soit favorable à ce produit. C’est tout le travail qui me revient pour entourer ce projet de toutes les conditions de succès. J’implore Dieu pour qu’Il me dote de la créativité nécessaire afin de mener à bon port cette nouvelle initiative.
 

Retour de l'Enfer

Mohamed Kilani

Mai 2011, 152 pages, 10 DT, édité à compte d'auteur

Lire aussi : Mohamed Kilani, l’éphémère Chef de Cabinet du ministre de la Jeunesse et des Sports, se confesse

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1 Commentaire
Les Commentaires
daassi - 19-05-2011 17:22

bravo si mohamed bonne continuation

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