News - 27.06.2011

Violences lors de la projection d'un film à Tunis : le ministère de la culture regrette

Le ministère de la Culture s'est exprimé, dans un communiqué rendu public, lundi, au sujet de la violence vécue dimanche à la salle AfricAart, comme suit: ''Suite aux actes de violence survenus lors d'une manifestation culturelle organisée, dimanche, à la salle de Cinéma AfricArt à Tunis, et au cours de laquelle les participants à cette manifestation ont été agressés par un groupe d'individus, le ministère de la Culture considère que la liberté de pensée et de création est l'un des fondements de la société moderne et l'une des revendications de la révolution glorieuse et de ses nobles valeurs."

Le ministère exprime son profond regret quant à ces pratiques étrangères qui desservent l'intérêt supérieur du pays et qui sont contraires à notre religion sublime et à la valeur de  tolérance, qui constitue l'une des ses principales composantes.

La salle CinemAfricArt, située en plein centre ville de Tunis, avait été le théâtre d'affrontements violents, dimanche, entre un groupe d'individus « barbus » et un public d'intellectuels et d'artistes, lors de la manifestation « Touche pas à mes créateurs » organisée par le collectif « Lam Echamel » en collaboration avec l'Institut arabe des droits de l'Homme.

Vers 17h00, un groupe composé au départ d'environ 20 personnes a commencé par crier « Allah Akbar » (Dieu est grand) avant de se transformer en une foule d'environ une centaine de personnes dont certains étaient cagoulées scandant : « Le peuple est musulman et ne se résignera jamais », « dégage », « Le peuple demande l'incrimination de l'athéisme » et appelant à l'annulation de la projection du film de Nadia El Feni « Ni Allah ni Maître ».

Cette scène a duré plus d'une heure sans aucune intervention policière, jusqu'au moment où un groupe a forcé la porte de la salle de cinéma, brisant les vitres d'une façade de cet établissement et les vitres de la caisse et arrachant les affiches et les posters.

La violence a atteint son paroxysme quand une dizaine d'individus tous « barbus » ont pénétré dans la salle du cinéma, agressant son personnel et plusieurs personnes.
La violence est montée encore d'un cran, lorsque des membres de ce groupe ont proféré des menaces de mort au public, au cas où celui-ci assisterait à la projection de ce film, qu'il considère comme « une œuvre de mécréant ».

Le public affolé, a tenté vainement de quitter la salle dont les issues de secours étaient fermées, alors qu'un groupe a résisté farouchement aux assaillants en demandant au public de ne pas avoir peur et de ne pas céder à l'intimidation.

La confrontation a dégénéré en bataille rangée d'une extrême brutalité, jusqu'au moment où les forces de l'ordre ont fait irruption dans la salle, en procédant à l'arrestation des assaillants, ce qui a permis de rétablir la sécurité et rassurer le public.

Les forces de l'ordre  ont, par ailleurs, sécurisé l'entrée de la salle ainsi que tous les rues adjacentes.
C'est alors que le programme de cette manifestation a repris avec la projection du film de Nadia El Feni ainsi que celui de Mohamed Ali Attassi « En attendant Abou Zayd ».  Cette projection a été suivie d'un programme culturel auquel ont pris part une pléiade d'artistes dont notamment Amel Hamrouni, Sghaier Ouled Ahmed, Yasser Jradi, Abdelghani Ben Tara.



 

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19 Commentaires
Les Commentaires
Docteur VARETTE Ivan - 28-06-2011 06:18

Voici l'explication à l'Islamophobie de certains Européens, y compris Français . De tels individus tendent à la provocation par tous les moyens, avec des exigences communautaires . Puis-je rappeler, il y a plus de trente ans, à TUNIS, des 'Intégristes' musulmans exigeaint que les horaires du Ramadan soient ceux de la ville sainte de QOM, exigences à laquelle le Président BOURGUIBA avait rapdement mis fin . C'était en juilllet et je résidais chez des amis très chers .

Franzaoui - 28-06-2011 08:13

Pourquoi les forces de l'ordre, qui étaient à quelques minutes à pied, ont elles mis si longtemps à intervenir?

patriote - 28-06-2011 08:44

Un groupe d'individus! mais il faut appeler un chat un chat:ce sont des salafistes qui veulent priver la société de la LIBERTE chèrement acquise;les organisateurs ont avisé la police de leur crainte et le jour et l'heure de la tenue de cette manifestation,mais le jour j les forces de l'ordre ne se sont manifestés qu'après les dégats causés par cette poignée de fouteurs de l'ordre public,là il y a quelque chose à faire du côté du ministère de l'intérieure .Mais la véritable solution est dans le camp de la société civile et surtout chez les jeunes et leurs organisations car ces individus veulent monopoliser l'avenir de notre jeunesse,ces mêmes jeunes qui ont fait la révolution et qui nous ont permi de rêver d'un avenir meilleur dans une tunisie libre et démocratique ,et je ne pense pas du tout qu'ils l'ont fait pour laisser la place à ces hors la loi pour sévir quand ils le voulaient et où ils le voulaient. Réveillez-vous c'est cela la contre révolution.

ahmed - 28-06-2011 09:02

je ne fais plus de commentaires car vous censurez sans vous justifier je prefere garder mes commentaires et les emettre sur des sites libres non partisans et qui ne pratiquent pas le copinage

MZIDI - 28-06-2011 09:09

Des regrets officiels ne constituent nullement une réponse SUFFISANTE ! Il est urgent d'agir énergiquement et de sévir contre tout acte liberticide ! Il faut prévoir les incidents que certains évènements associatifs ou culturels peuvent engendrer chez certains " illuminés " et assurer la sécurité et la libre expression des idées !

LeCarthaginois - 28-06-2011 09:12

"Le ministère exprime son profond regret quant à ces pratiques étrangères ...et qui sont contraires à notre religion sublime..." !!! et le titre du film n'est-il pas offensant, comment en terre d'islam on autorise un tel titre, ou est le contrôle, si le ministère de la culture a été choqué par la violence et dénonce de telles réactions, pourquoi elle ne se culpabilise pas d'avoir autoriser la diffusion de ce film avec un titre qui a choqué le peuple. le premier à incriminer c'est le ministère.

Elyes - 28-06-2011 09:53

Qu'attend M. Essebsi pour remettre le pays sur les rails du point de vue sécurité et respect de la loi. Laissez faire et c'est les talibans qui feront de la Tunisie une deuxième base. Le pays est en une anarchie total. On construit de par tout, sans craindre la loi, des vendeur à chaque coin de rue. J'habite à Hammamet, allez voir l'entrée de la ville avec tous ces Nassaba, ou est le respect de la loi. Mohamed Gannouchi nous a enlisé dans la boue et fait rater cette révolution en laissant faire, M. Essebsi un peu moins, mais bon dieu quand est ce que vous allez réagir et remettre de l'ordre. Aujourd'hui, on a peur d'appliquer la loi? et quoi encore. Quelle honte!!!

mokaddem - 28-06-2011 12:01

ON PEUX ETRE TUNISIEN CROIRE EN CE QUE L ON VEUT ET AUSSI NE CROIRE EN RIEN LES INTEGRISTES SONS DES BONS A RIEN IGNORANTS ILS NE FERONT PAS LA LOI EN TUNISIE .

chams - 28-06-2011 12:40

.Je fais appel à tous les citoyens libre de la Tunisie nouvelle de barrer la route à se courant obscurantiste,et rétrograde, aujourd'hui c'est le cinéma, demain,c'est les hôpitaux,les collèges des universités,c'est le moment d’agir en nous mobilisons par une marche pacifique,et nous leur montrerons que,la Tunisie qu'ils veulent n'est pas la nôtre

mahmoud Bédoui - 28-06-2011 13:43

Ce n'est que le début. La suite sera plus sanguinaire. Ceux qui ont oublié la violence des milices de tous ces barbus dans les années 70 à l'université puis dans les années 80 et 90 se trompent lourdement quant à cette attitude des hyènes qu'ils affichent pour voler la révolution dont ils sont totalement étranger. IL FAUT INTERDIRE LEUR PARTI. Croire un seul instant qu'ils joueront démocrates serait vendre le pays et l'avenir à des salafistes sortis des cavernes.

Franzaoui - 28-06-2011 16:19

@LeCarthaginois. Quand je lis les commentaires tu es le seul à être offusqué. La liberté c'est accepter que certains ne crois pas au même Dieu que toi et même à aucun Dieu. Sinon tu remplace la ditature de Ben Ali par la dictature de la religion, or la religion doit être une affaire personnelle et ce n'est surement pas en agissant de la sorte que tu attireras une personne non-croyante à croire, au contraire tu la pousseras à rejeter tout dialogue. Rien ne t'oblige à aller voir ce film qui est peut être bien, moi qui ne pensait pas aller le voir je vais me renseigner pour savoir si on peut le voir en Tunisie ou sur le net. Tu vois un résultat de ces violences.

mokaddem - 28-06-2011 16:58

TUNISIENS RÉVEILLEZ VOUS LES ISLAMISTES VEULENT VOUS VOLER VOTRE VICTOIRE ET VOTRE LIBERTÉ BARREZ LA ROUTE A CES OISEAUX DE MALHEUR LA TUNISIE NE SERA PAS L IRAN . IL FAUT INTERDIRE LES PARTIS ISLAMISTES IL EN VA DE LA LIBERTÉ E L AVENIR DE LA TUNISIE IL FAUT INTERDIRE LES FINANCEMENTS ETRANGERS .

LeCarthaginois - 28-06-2011 18:41

Franzaoui, pour vous rassurer, je ne suis pas un partisan d'enahdha ni un sympatisant et je n'aime pas du tout les extèmes soient-ils de gauche ou de droite, mais je suis musulman comme la majorité des tunisiens et je n'aime pas ceux qui au nom de la liberté d'expression, touchent au bon Dieu ou au prophète. j'ai rien aussi contre le film en question et d'ailleur je ne sais pas de quoi il s'agit, mais le titre énerve et ne tente pas les gens à aller découvrir le contenu. d'après les commentaires que j'ai lu, tout le monde n'aime pas le parti d'enahdha, pourtant l'existence de ce parti est indispensable pour contre balancer les déviations de la gauche.

mahfoudhi chedli - 28-06-2011 20:52

oui pour la liberté d'expression, il y a des limites ;mais la religion c'est sacrée,et NF voulait faire du cinéma avec le jeu de la religion;non et non

fadhlaoui - 29-06-2011 06:21

que disez-vous Sur les groupes qui ont attaqué ls militants d'ennahdha à monastir avec des batons et ds chaines et qui ont cassé les vitres et agressé les gens sont -ils des religieux aussi,??? pourqoi le ministère de l'intérieur n'a pas fait un commniqué à ce moment là? que disez-vous de ce qui s'est passé à mtlawwi?des religieux aussi?à sousse? à gabes? il y a eu des attaques contre des religieux ou des islamiste mais aussi il a eu des attaques de leurs parts en bref la violence n'a pas d'idéologie comme on prétendait. laissez la justice faire son travail mais envers tous les actes de violence y compris ceux commis par le film.

Nassim - 29-06-2011 10:38

Pourtant son nom est "EL FENI" !! how come qu'elle ne croit pas en dieu:)

Nassim - 29-06-2011 10:46

Est-ce vraiment le moment de projeter ce film?! c'est pire qu'organiser un derby avec spectateurs, ou sont les politiciens de ce pays, ils nous mettent de vant deux hypothèses: ou bien la naiveté ou c'est la mauvaise foi, et c'est toujours le peuple qui paye

BIBOU - 29-06-2011 19:32

A Kairouan des barbus ont interdit à des touristes de visiter la mosquée Okba... A ce rythme le pays risque de basculer dans l'anarchie la plus totale...La dictature de la rue est entrain de basculer de camp et ce sont les gendarmes d'Allah qui ont remplacé les SIT-INNER de la Kasbah ou autres....Pauvres Tunisiens ! Remplacer une bande de mafieux qui nous saignaient comme des vampires par des rétrogrades venus d'un autre temps est une alternative qui semble sérieuse....D'ailleurs même les prochaines élections ne semblent pas rassurer sur l'avenir , car les extrémistes n'acceptent pas les règles de la démocratie...

Saïda Douki Dedieu - 30-06-2011 13:16

Je suis extrêmement choquée et consternée de lire des commentaires de tunisiens prétendant parler au nom du peuple! Mais à quel titre? Sans parler de ceux qui agissent en son nom! Le peuple, c'est aussi moi et je ne permets à personne tant que je l'ai pas élu démocratiquement de parler en mon nom. Je constate avec amertume que nombre de nos concitoyens n'ont aucun appétit pour la démocratie. C'est leur droit mais ils doivent, qu'ils le veuillent ou pas, admettre que leur opinion n'est pas partagée par tous, et j'espère pas par la majorité. Si c'était le cas, je m'y plierai, car c'est la règle de la démocratie, accepter la loi de la MAJORITE. Tant que des élections libres n'en auront pas décidé, SVP, ne parlez qu'en votre nom personnel. Et assumez vos poistions sans vous réfugier derrière le peuple et encore moins derrière Dieu. Est-il si difficile d'afficher une opinion personnelle? C'est çà la démocratie: liberté et responsabilité. C'est aussi le débat par la parole et non par la violence. C'est aussi l'absence de tout tabou (je ne dis pas d'interdit). Oui, il faut accepter qu'il existe des tunisiens non musulmans, athées, laïcs, et surtout qui considèrent que la défense de leur religion n'appartient pas à une minorité violente. Je ne connaissais pas ce film, je n'en avais jamais entendu parler, mais maintenant je n'ai qu'une envie, c'est d'aller le voir. Et je me permettrais alors de le critiquer éventuellement. Il est vraiment temps que les tunisiens qui ne l'ont jamis connu lisent et écoutent l'immense Bourguiba.

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