Pas de juridictions d'exception, mais des chambres dédiées et suspension des « magistrats corrompus », en attendant leur comparution disciplinaire
«Nous avions réfléchi à la mise en place de juridictions d’exception pour juger le président déchu, son clan et les affaires de corruption et de malversations, et nous avons mêmes été jusqu’à en élaborer un projet de décret-loi, mais nous y avons finalement renoncé », a révélé pour la première fois, le Premier ministre, M. Béji Caïd Essebsi, dans son adresse jeudi aux chefs de partis politiques.
«En fait, préservant le noble esprit de la révolution, a-t-il expliqué, nous avons préféré faire confiance à la justice qui d’ailleurs fait montre de réels efforts malgré l’avalanche des instructions ouvertes. Pour éviter tout encombrement, et accélérer le processus, malgré l’augmentation des cabinets d’instruction de 11 à 23 cabinets, nous pouvons envisager de dédier des juges d’instruction et des chambres uniquement pour ces affaires.»
Evoquant l’assainissement du corps de la magistrature, le Premier ministre a déclaré que les magistrats eux-mêmes sont les mieux placés pour trancher en la matière se félicitant de l’initiative prise par l’Association des Magistrats de constituer une liste des magistrats pouvant être accusés d’accointance avec l’ancien régime et de corruption. « Dans une première phase, et sur la base des documents probants, ils seront suspendus de leurs fonctions en attendant leur traduction devant les instances disciplinaires, tout en garantissant leurs droits de recours. »
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